jeudi 12 mars 2015

La signification de la vocation d’Israel pour notre existence

Lectures : Genèse 12/ 1à3 ; Exode 19/ 5à 6 ; Esaïe 2/ 1à 4
Genèse 12/ 1-3 : « L’Éternel dit à Abram : Va –t’en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai.. Je rendrai ton nom grand et tu seras une source de bénédiction.. Toutes les familles de la terre seront bénies en toi »

Exode 19/ 5-6 : « Vous m’appartiendrais entre tous les peuples, car toute la terre est à moi ; vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte »

Esaïe 2/ 1-4 : « Car de Sion sortira la Loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel. Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples..Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on apprendra plus la guerre »

Ces quelques extraits de l’Ancien Testament sont assez significatifs pour retenir notre attention sur le fait que la Bible est un document très particulier qui n’a d’intérêt que pour ceux qui veulent sincèrement y reconnaître la main de Dieu. La Bible n’est pas une encyclopédie construite d’après les exigences d’une pensée purement rationnelle, elle est plutôt un recueil de faits, de récits et d’écrits, comme il n’en existe pas de semblable, dont le but est de nous révéler la réalité d’une présence souveraine sur le règne des hommes : DIEU.


Mais DIEU est un nom qui ne veut rien dire s’il n’est qu’un mot et ce mot peut être interprété de mille façons. Si Dieu désigne un être réel et vivant, cet être doit pouvoir se discerner comme une personnalité pensante et agissante au travers de la réalité de l’histoire humaine. C’est pourquoi la Bible revêt un caractère particulier à cause de l’histoire qu’elle relate et qui se prolonge jusqu’à notre époque moderne, et avec une précision de plus en plus remarquable !

On a l’habitude d’appeler le récit biblique : l’histoire sainte. En vérité cette histoire n’est pas plus sainte que les autres dans le sens qu’on donne habituellement à ce mot. Dans la Bible le mot saint signifie ce qui est mis à part. L’histoire biblique est donc en réalité comme un extrait de l’histoire humaine en général et dans laquelle Dieu révèle son action d’une manière toute particulière. En vérité Dieu est présent dans toute l’histoire des hommes et aucun événement n’échappe à son divin contrôle. Il n’y a pas d’histoire sainte ni d’histoire profane, toute la création et toutes les créatures sont incluses dans le plan de Dieu et toutes choses doivent évoluer suivant le fil d’une pensée souveraine vers l’accomplissement d’une destinée digne d’un créateur infiniment glorieux, bon, parfait et juste.


On remarque que l’histoire biblique traite principalement du peuple d’Israël, non comme étant seul à retenir l’attention divine, mais comme instrument de Dieu pour attirer l’attention des hommes sur la réalité de la souveraineté divine sur toutes choses. Le comportement de la nation d’Israël au cours de l’histoire biblique montre bien que ce peuple n’est pas différent des autres, mais qu’il les représente tous. Ce qui diffère, c’est l’intention divine d’en faire un peuple témoin pour amener tous les autres peuples à connaître Dieu et à recevoir sa bénédiction.

      1. Jérusalem, une pierre lourde à soulever

C’est dans le livre du prophète Zacharie 12/ 3 que nous trouvons cette affirmation qui se vérifie chaque jour davantage. C’est une pierre pesante pour tous les peuples par la complexité des problèmes diplomatiques qu’elle pose. Cette complexité est due au fait qu’une donnée essentielle de ce problème est négligée, celle qui concerne précisément la révélation de Dieu à ce sujet. Il ne faut évidemment pas attendre des diplomates qu’ils prennent cela en considération, ce serait naïveté totale que de croire cette chose possible. L’évolution mentale de l’humanité ne s’est malheureusement produite que dans le sens des considérations limitées au niveau de l’intellect mais elle est restée primitive quant à la perception des valeurs spirituelles et des réalités divines. Même la religion à fait faillite dans ce domaine car elle n’a pas réussi à se dégager des carcans de la contrainte dogmatique ni des ornières du ritualisme. Elle est incapable d’influencer correctement la pensée humaine pour l’aider à découvrir les sentiers de la connaissance spirituelle. Indépendamment des voies « officielles » il existe, heureusement des hommes de toutes les nations, de toute les races et de toutes les religions, qui cherchent et trouvent, en dehors des sentiers battus, la vérité vivante et spirituelle propre à les éclairer sur leur propre destinée comme sur celle de l’humanité.

C’est ainsi que nous avons la certitude qu’il existe une solution aux problèmes mondiaux, et principalement à la question d’Israël, et que cette solution sera ‘donnée en temps utile par des événements qu’il n’est guère possible d’imaginer, mais qui n’en seront pas moins réels. L’histoire biblique, si elle n’est pas toujours très claire à nos intelligences non spiritualisées, offre cependant à notre réflexion des enseignements d’une incontestable clarté.

Ce qui est en tous cas très clair, c’est que la question d’Israël devient une affaire planétaire et que les anciens prophètes de Dieu en avaient depuis longtemps averti les nations.
C’est pourquoi cette histoire nous intéresse tous car elle nous concerne tous. Elle nous révèle la présence d’une pensée suprême et directrice et nous devons découvrir, pour notre compte personnel, ce Dieu qui a parlé à Abram, l’a conduit et l’a béni pour laisser dans ce monde obscur et matériel, la lumière d’une espérance vraie et la chaleur d’une foi sincère.

Les juifs comme les non-juifs ont tous besoin de comprendre par les leçons de l’expérience vécue, que c’est vraiment l’Éternel qui est le Maître souverain du monde et que c’est seulement par lui que pourront régner enfin la droiture et la justice. Jérusalem est symboliquement la « ville de paix », puisque c’est ce que signifie son nom, mais c’est aussi une réalité que c’est dans cette ville que sera inaugurée la paix mondiale. Pourquoi ? Pour la simple raison que Dieu en a décidé ainsi et que cela correspond, géographiquement, socialement, économiquement et pour beaucoup d’autres nécessités, à la meilleure et à la plus juste de n’importe qu’elle autre solution.

Comme il n’est pas possible que l’aspect religieux de la question d’Israël soit pris en considération par les autorités mondiales, il est évident que nous assisterons tôt ou tard à un enchaînement absolument imprévisible des événements. Il faudra bien se rendre compte de plus en plus que cette affaire est SUPERVISÉE d’ailleurs, c'est-à-dire de plus haut.

      1. La signification pour chacun de l’origine d’Israel


Il n’est pas toujours possible d’expliquer le processus du développement d’une nation, ni la raison d’une volonté «  supérieure » et si l’on est pas capable d’admettre, de concevoir, Dieu à l’origine de toute l’évolution on enlise sa pensée dans des situations sans issue.
La personnalité d’Abram est le premier jalon d’une révélation qui doit finalement toucher tout l’univers. Jamais Dieu n’a manifesté son action sur le monde au détriment de l’individu. La masse anonyme n’existe pas pour lui. Il n’a pas commencé par appeler un peuple, mais il s’est adossé à un individu pour en faire un peuple. Mais même cet appel a respecté la liberté de l’individu en lui laissant le choix d’un libre consentement. Par 7 fois au moins Abram a été conduit à prendre des décisions personnelles qui engageaient sa foi et sa confiance en Dieu pour lui et pour toute sa descendance.

Abram avait derrière lui une longue tradition nationale et familiale. Il avait grandi au milieu d’une civilisation étroitement structurée et encadrée solidement par toutes sortes de traditions philosophiques et religieuses. L’individu était littéralement enseveli sous la complexité des cultes, des cérémonies et des rituels consacrés à des divinités insensibles auxquelles on prêtait souvent des exigences plus ou moins cruelles. L’homme était un rouage égaré dans une mécanique spirituellement absurde.

Que font de mieux nos idéologies modernes ? Si nos civilisations tiennent davantage compte de la personne humaine, elles le doivent, justement à cet appel adressé à Abram. Dieu se révèle à lui comme le seul Dieu véritable parce qu’il s’adresse personnellement à lui. Une personne parle à une autre personne. Elle se propose même de l’accompagner partout où elle lui demande d’aller.

Le Dieu d’Abram est celui que nous propose la Bible, celui qui respecte notre liberté individuelle et fait appel à notre confiance affectueuse en sa divine personne pour être conduit avec sûreté vers notre destinée éternelle. C’est celui qui décide de nous accompagner sur tous les chemins de notre existence terrestre pour nous aider à tirer le meilleur parti de l’expérience humaine. C’est ce Dieu qui attend avec une patience infinie que nous fassions les choix volontaires vers la recherche des valeurs spirituelles. C’est enfin celui qui s’inclut dans nos vies par la présence vivante de son Esprit comme il le fit pour Abram qui vit son nom changé en Abraham. Une lettre a été ajouté à son nom et cette lettre n’est rien d’autre qu’une particule du Nom divin.

La religion que Dieu veut pour le monde est celle d’une relation vivante et affectueuse avec chacun de nous parce que c’est quand l’homme connaît et aime Dieu de tout son cœur qu’il commence à respecter et aimer la personne d’autrui. Seulement il ne faut pas oublier la loi de l’équilibre qui veut que l’on aime son prochain comme SOI-MÊME.

L’homme qui reste peureusement rivé aux chaînes de sa tradition et refuse de grandir spirituellement pour choisir librement de rencontrer personnellement Dieu, cet homme ne s’aime pas comme il faudrait et ne peut aimer vraiment les autres qui ne pensent pas comme lui. La religion d’Israël, si riche de signification, d’élévation morale et de promesses spirituelles emprisonne cependant l’esprit si elle ne suscite pas une foi personnelle, vivante et joyeuse dans le cœur du croyant.
      1. Le droit d’exister

Abram a donc consenti à laisser derrière lui le cycle fermé de sa tradition et l’illusion d’éternité que lui donnait la religion conservatrice de son pays pour aller au devant d’une aventure spirituelle dans laquelle la foi libératrice pourrait faire ses preuves. La foi qui répond à l’appel de Dieu ne met pas l’individu en marge des réalités de l’existence comme le pensent parfois les incrédules. Elle lui permet, au contraire, de faire la démonstration pratique de la RÉALITÉ de Dieu et c’est, finalement, la seule vraie façon de connaître Dieu.

C’est l’EXISTENCE qui est le vrai terrain de la Révélation et c’est pourquoi Israël, parce qu’il est l’instrument d’une Révélation, doit être une nation qui s’intègre intimement à l’histoire. L’histoire d’Abram est retracée dans ses grandes lignes dans le récit biblique et elle ressemble à beaucoup d’autres dans ses difficultés, ses perplexités et ses imprévus. C’est dans la réalité de sons existence journalière que cet homme est exercé dans sa foi et qu’il apprend à connaître Dieu. Mais plus il connaît Dieu plus il éprouve le besoin de lui faire confiance C’est encore vrai aujourd’hui pour tous ceux qui ont consenti à faire la même expérience. Plus on fait confiance à Dieu et plus on se sent libre et libéré des entraves de la peur et des contradictions apparentes et momentanées de la destinée humaine.

En fait, on peut dire qu’un des aspects les plus fondamentaux de la vocation d’israël est celui d’EXISTER.

Il faut se souvenir de la façon dont l’Éternel s’est révélé à Moïse. Dieu lui fit connaître par quel nom il devait l’annoncer aux enfants d’Israël en lui disant ces paroles surprenantes : «  JE SUIS CELUI QUI SUIS ». Dieu veut se faire appeler : JE SUIS. Dans la langue des hébreux, cette construction grammaticale renferme tous les temps du verbe ÊTRE : futur, présent, passé.(Exode 3/ 14). Dans le Nouveau Testament, l’épître aux hébreux mentionne que la foi qui est agréable à Dieu, est celle qui consiste à croire que Dieu EXISTE. Mais ce mot, traduit plus littéralement, pourrait se lire : EST. Croire que Dieu EST, c’est aussi croire CE qu’il EST.

Comme on le voit, la révélation de Dieu est beaucoup plus qu’une question de croyance en un système religieux ou doctrinal quelconque. Elle s’inclut DANS L’EXPÉRIENCE DE L’EXISTENCE. Cela veut dire que TOUT homme conscient de vivre et d’exister peut, s’il LE VEUT BIEN, faire sa propre preuve de la Réalité de Dieu et acquérir une foi personnelle dans une relation personnelle avec un Dieu personnel.

Pour celui qui connaît Dieu et ce qu’il a fait en réponse à la foi de ceux qui croient en lui, la position des nations à l’égard du peuple d’Israël est significative. Elle démontre l’absurdité des efforts diplomatiques devant un problème inextricablement lié à un fait spirituel. Ce fait spirituel est la promesse fait à Abram par le Dieu souverain sur la destinée des nations. On peut vouloir faire preuve de droiture politique que en admettant qu’Israël a le droit d’exister, mais CE N’EST PAS CELA qui lui confère ce droit. Si les nations avaient dû décider de l’existence de ce peuple il y a longtemps qu’il aurait disparu.
      1. Israël existe parce que Dieu existe.

Même quand Israël voudrait ne plus exister en tant que peuple, il y serait contraint par un irrésistible courant historique. La preuve en a été faite plusieurs fois et le sera encore d’une incroyable façon si, d’aventure toutes les nations de la terre décidaient d’en finir avec lui. Les prophètes de la Révélation biblique semblent laisser entendre, pour l’avenir, qu’une telle tentative sera faite. Il faudra probablement en venir là pour que les yeux des hommes s’ouvrent enfin sur la réalité des forces supérieures de l’Esprit qui préside à la marche de l’univers. Le Dieu qui EST sait sagement attendre le moment le plus convenable pour manifester sa présence et empêcher l’humanité de sombrer dans le néant.
      1. Pourquoi Israël est-il choisi par Dieu ?

Dieu ne fait pas de choix arbitraire, il ne prend jamais parti pour un peuple contre un autre et ne favorise personne au détriment de quelqu’un d’autre. L’enseignement des Écritures montre qu’Israël n’était pas un peuple meilleur ni plus juste que les autres et qu’il était, dans ses défauts comme dans ses qualités, représentatif de tous les autres peuples. Ce que Dieu se proposait de faire avec ce peuple était donc également représentatif de tout ce qu’il désirait faire avec tous les autres. C’est PARCE QUE TOUTE la terre est à lui que Dieu se choisit un peuple PAR LEQUEL il puisse se révéler à tous. Dieu aime Israël parce qu’il se propose d’en faire l’instrument de la Révélation de son amour pour tous les hommes.

Dans le livre du prophète Malachie 1 :2 il est dit que Dieu a aimé Jacob et qu’il a haï Esaü. Cette parole peut choquer si nous y voyons un effet de l’injustice. Mais l’injustice est inconcevable de la part d’un Créateur. Aucune création en évolution ne serait imaginable, physiquement, mentalement, et spirituellement s’il n’y avait, à la source, l’équité absolue, l’iniquité étant la négation même du réel.
Cette parole de l’écriture s’explique donc par le fait que Dieu avait rejeté Esaü en qualité d’instrument de sa révélation. La caractère d’Esaü qui avait refusé d’attacher une valeur primordiale à sa vocation spirituelle de fils aîné ne pouvait servir de témoin et de preuve au plan que Dieu établissait pour le salut de l’humanité entière. Voir Genèse 25 :34. Dieu avait rejeté un instrument mais ne méprisait pas pour autant l’individu.

Tout cela ne signifie pas que son frère Jacob ait eu un meilleur caractère ou des capacités humaines supérieures. Intentionnellement Dieu avait permis qu’ils soient frères jumeaux et qu’ils partent à égalité dans la vie. La seule chose qui les a différencié a été le choix qu’ils ont LIBREMENT consenti. C’est surtout cela qui répondait au plan comme à la nature de Dieu. Jacob avait accepté la charge spirituelle du droit d’aînesse alors qu’Esaü n’en voyait que le bénéfice matériel. C’est pourquoi ce dernier s’était ravisé plus tard pour retrouver son droit, mais en vain.

Mais si Jacob avait volontairement accepté cette charge il commit l’erreur de la prendre lui-même au lieu d’attendre que Dieu lui la donne. C’est là où Jacob montre qu’il ressemble à tous les hommes qui veulent souvent les fruits avant de planter l’arbre. Si Dieu aime Jacob ce n’est donc pas parce qu’il est plus aimable que les autres mais parce que Dieu l’aime comme instrument futur de son amour pour tous.

Jacob est donc choisi pour devenir un instrument et cela implique pour lui une FORMATION. Elle sera longue et difficile, elle demandera de longs siècles, mais le résultat est certain : Dieu triomphera et c’est précisément ce que signifie le deuxième nom de Jacob : ISRAËL.
      1. Israël est, avant tout, un symbole spirituel

L’histoire humaine du personnage Jacob résume en elle la longue et pénible route de tout un peuple au cours des siècles. L’exil et le retour en sont les points saillants. Jacob a dû mener un combat très dur contre les tempêtes et les tourmentes de son existence matérielle et affective. Mais l’accomplissement de sa vocation spirituelle. C’est là que Jacob réalise que, seules, les forces spirituelles lui permettront de poursuivre son chemin. C’est là qu’il devient : Israël.

Depuis l’appel d’Abram tout a évidement contribué à forger l’âme d’un peuple. Son éducation particulière autour d’une loi unique en son genre et tout un concours de circonstances conditionnées par les exigences d’une morale élevée et d’une tradition rigide ont fait que ce peuple a acquis une mentalité, un ÉTAT D’ESPRIT, qui la amené à être ce qu’il est.

On peut supposer, à l’heure actuelle, qu’Israël doit ses victoires à la qualité, ou à la quantité de ses armes mais c’est là une fausse appréciation. C’est la façon dont il s’en sert qui est surtout déterminante. Mais il ne faut pas oublier que cette aptitude est le résultat d’un ÉTAT D’ESPRIT typique chez ce peuple. Il y a donc à la base de cette existence étonnante un élément essentiellement spirituel qui s’est propagé depuis l’aventure de Jacob.

Cependant, cet état d’esprit n’est pas encore un état spirituel. Les juifs d’Israël ne sont pas tous des croyants et l’attachement aux valeurs traditionnelles s’oppose encore aux énergies spirituelles de l’Esprit de Dieu pour un renouvellement complet de la foi. Ce sont encore des «  corps morts » selon l’expression d’Ézéchiel 37, mais un jour l’Esprit soufflera sur eux pour qu’ils revivent et c’est alors que leur religion deviendra vivante, puissante et universelle.

La vocation d’Israël est, en effet, d’être un peuple spirituel par lequel Dieu purifiera les marécages corrompus de toutes les religions du monde. On voit donc combien la présence d’Israël dans notre monde actuel est lourde de signification, une pierre lourde à soulever pour les nations matérialistes ou ignorantes de ses implications spirituelles.

Il est intéressant de noter l’acuité des problèmes internes, dans le domaine religieux, qui agitent parfois la politique sociale de notre pays. La coquille de la tradition doit pourtant être brisée pour permettre l’éclosion d’une vie nouvelle. Ce qui a été une réelle protection pendant la longue période d’incubation de la nation d’Israël dans le désert des peuples, est de moins en moins supportable quand vient le moment de l’éclosion. La liberté spirituelle et une expérience continuellement progressive de Dieu dans une existence heureuse exigent l’abandon des cultes formalistes et des contraintes rituelles au bénéfice de la spontanéité et de l’efficacité.

Nous savons, par les évangiles, comment Jésus s’est souvent élevé contre l’asservissement de l’âme à des formes purement matérielles du comportement religieux. Pensons seulement au sabbat, symbole par excellence de la libération de l’esprit et du corps, et qui est devenu pour certains, encore aujourd’hui, une autre forme d’esclavage. Israël a démontré au monde son attachement à la liberté physique, il lui reste encore à témoigner de sa libération spirituelle.
      1. Le messianisme de l’état d’Israël

Envisagé uniquement sur le plan diplomatique ou militaire, le problème d’Israël est INSOLUBLE. Seul, celui qui considère la question sous son angle spirituel, peut le comprendre. Car il s’agit bien d’un problème spirituel et les nations sont restées dans l’infantilisme dans ce domaine. Alors que le développement intellectuel s’intensifie et se précise pour la conduite des affaires humaines, de la recherche scientifique ou des applications techniques, les notions sur la réalité spirituelle restent extrêmement vagues. A tel point, même, qu’on croit devoir assimiler le spirituel à l’intellectuel au lieu de l’y subordonner. Ne cherchons pas ailleurs la cause de l’échec constant des institutions religieuses pour opérer une transformation du monde vers la justice et la paix.

Tout le monde s’accorde à reconnaître que le monde est menacé d’être anéanti par l’explosion de forces matérielles. Personne n’est d’accord sur les moyens d’y remédier parce que personne n’a la vraie solution et, encore moins, l’autorité pour l’appliquer. Seul, l’individu est en mesure de faire un choix décisif pour sa propre existence et trouver ainsi en lui-même ce qu’il ne peut trouver dans le monde : la présence et la puissance libératrice de l’Esprit de Dieu. Ce qui se produit chez les individus qui font l’expérience de la foi et deviennent ainsi vraiment des nouvelles créatures par la divine énergie spirituelle, est une preuve qu’il existe une « super-puissance » capable d’unifier ce monde en désordre.

Cette puissance supérieure l’ion d'est qualitativement et non quantitativement. Ce n’est pas la science matérielle qui peut l’acquérir, mais la foi. Non pas la foi en une relation quelconque de la terre, mais celle qui se branche directement sur l’Esprit de Dieu et en démontre l’efficacité par les fruits qui en résultent.
Or, la vocation d’Israël est de faire un jour l’expérience d’une nouvelle naissance spirituelle sur le plan national devant toutes les autres nations, comme un individu peut, en tout temps, le faire devant les autres individus. Cette expérience unique est imprévisible par les méthodes de prévision humaine. Elle est inexplicable par les démonstrations de la psychologie et inconcevable pour la science politique.

Cette expérience a été maintes fois annoncée par les prophètes d’Israël. Jésus en a averti ses disciples en leur parlant des signes précurseurs, comme ceux qui concernent la floraison du figuier après l’hiver. Les juifs l’attendent confusément comme étant l’époque messianique. Les courants idéologiques mondiaux tendent de plus en plus à se structurer sur des valeurs immatérielles qui présagent de la prise de conscience d’un besoin spirituel. La poussée des énergies mentales planétaires mettent de plus en plus les sociétés en demeure d’abandonner les solutions de compromis. Ce n’est finalement rien d’autre que quelque chose de « transcendant » qui est confusément espéré.

Le monde attend son JUGEMENT, non pas au sens négatif par lequel on comprend trop souvent ce mot, mais par ce qu’il signifie réellement, au moins au sens biblique, c'est-à-dire : sa CRISE. Ce sera la crise libératrice de l’esprit. Le mot MESSIE veut dire : oint de l’Esprit et, à cet égard, Israël est un vraiment un peuple MESSIANIQUE parce qu’il est le signe annoncé d’un événement spirituel. Il est le peuple du dénouement et c’est pourquoi il est, pour l’instant, celui de la crise qui s’intensifie. Cette nation entrevoit déjà à sa façon, sa vocation messianique par son assistance économique ou culturelle à d’autres nations. C’est un signe qui a sa valeur.
      1. Le rôle des missions

Si une mission religieuse quelconque s’imaginait devoir être la cause de l’expérience spirituelle de la nation d’Israël, elle commettrait une grave erreur et s’exposerait à un échec total. Le travail missionnaire concerne les individus, jamais une nation. Si l’Etat d’Israël s’oppose de plus en plus à ce travail missionnaire c’est dans la logique des choses car le dogmatisme chrétien a complètement dénaturé le témoignage chrétien. Il ne faut pas oublier qu’à un judaïsme sclérosé et spirituellement impuissant a succédé un christianisme en train de mourir pour les mêmes raisons. C’est la VÉRITÉ qui demeure parce qu’elle est éternellement vivante et révèle un Dieu libérateur et aimant tous les hommes pour répondre généreusement à leur foi confiante. Il n’existe pas de vérité juive ou chrétienne ou autre, mais un TÉMOIGNAGE à la vérité. Jésus ne s’est jamais opposé à son peuple ni à sa loi mais il a accompli sous les yeux des hommes et d’une façon parfaite les preuves d’une existence pleinement unifiée et harmonisée sous le contrôle de l’Esprit.

La VÉRITÉ ne se discute pas, elle se CONSTATE. Le judaïsme, comme le christianisme, ne sont que des jalons sur la route de la Révélation divine et non des places fortes pour y défendre des opinions sur la vérité. Jésus n’est pas venu pour fonder ou prêcher le christianisme mais pour réaliser les promesses de Dieu concernant le Royaume de Dieu, c'est-à-dire, le règne de l’Esprit de Dieu DANS le cœur des hommes, en commençant par la nation d’Israël. C’est elle, en effet, qui a été préparé pour être le peuple témoin, la nation sainte, le royaume de « prêtres », c'est-à-dire l’instrument intermédiaire de Dieu pour être en bénédiction à TOUTES les nations. Jésus est le Messie, non parce que les chrétiens en ont décidé ainsi, mais parce qu’il a donné à son peuple la preuve de l’accomplissement des promesses divines sur ??? Spirituelle d’une nouvelle connaissance de Dieu.

Les juifs ne devraient pas oublier que les premiers missionnaires étaient aussi des juifs et qu’ils témoignaient par la réalité précise de leur propre transformation spirituelle. Les ombres et les figures des rites de leur religion traditionnelle avaient cédé la place aux réalités spirituelles et vivantes que le rituel mosaïque annonçait et préfigurait. Au dessus et au delà de toutes les combinaisons et de tous les cloisonnements de la dogmatique et de la théologie qui suivirent, en dépit de toutes les politiques et de tous les systèmes qui cherchèrent à l’exploiter, la religion de l’Esprit s’est propagé et a toujours porté ses fruits bénis dans la vie des croyants sincères. Elle n’appartient à aucun groupe particulier parce qu’elle vient directement de Dieu et c’est pourquoi le juif, s’il veut comprendre et recevoir les enseignements de Jésus, ne peut pas être un renégat, car de fils de la loi qu’il était, il passe à l’expérience spirituelle d’être un fils de Dieu.

Le plus étonnant est sans doute de constater qu’aujourd’hui le judaïsme est la religion la moins missionnaire. Elle se défend même de l’être ! Et pourtant l’Éternel avait dit à son peuple qu’il en ferait un royaume de prêtres pour TOUTES les nations! Que sa Maison serait une Maison de prière pour toutes les nations ! Frères juifs, nous avons hâte que vous deveniez la peuple de oints, c'est-à-dire MESSIANIQUE, pour annoncer au monde votre résurrection spirituelle par une effusion nouvelle de l’Esprit de Dieu sur les petits et les grands, sur les chefs et sur le peuple afin que le Nom divin soit sanctifié aux yeux du monde entier et que tous reconnaissent que Dieu est Souverain sur le règne des hommes !
      1. Vers une nouvelle révélation

La Bible nous relate comment les grands événements, et ceux qui furent importants par l’orientation qu’ils donnèrent à l’histoire d’Israël, étaient parfois marqués par des phénomènes cosmiques. Les « signes dans le ciel » ont montré qu’il existait un contact permanent entre ce monde et les domaines inaccessibles à nos sens physiques. La naissance de Jésus fut l’occasion d’une proclamation angélique concernant les relations terre-ciel : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et paix sur la terre ». Les visions des prophètes sont souvent des transcriptions à l’échelle humaine de réalités supraterrestres ou supra humaines. Jésus a promis qu’il reviendrait et qu’il serait accompagné des armées angéliques, c'est-à-dire de toute une organisation d’êtres supérieures dont le nombre est tel, que cela ressemble à des nuées. Il a parlé des anges qui « montaient et descendaient «  sur le Fils de l’homme et de l’autorité qui lui serait conférée quand tous les hommes le verraient assis «  à la droite de la majesté divine ». Il a annoncé qu’un jour il enverrait ses anges sur la terre pour la purifier et en ôter tous les scandales.

A cause de la rébellion du Prince Satan, la terre s’est trouvée cosmiquement isolée et le monde plongé dans les ténèbres spirituelles. Il est très difficile, même à beaucoup de croyants sincères, d’imaginer un univers vivant à la mesure de la grandeur infinie de Dieu. La planète terre croit être toute seule à connaître la phénomène de la vie matérielle. On oublie les allusions précises que l’Ecriture contient au sujet de l’immensité des cieux habités et gérés par les « fils de Dieu », crées comme nous à l’image de leur Créateur commun. Jésus est destiné à tout « réconcilier », c'est-à-dire harmoniser et unifier, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, dans les innombrables univers crées, voir Colossiens 1/ 20 et Éphésiens 1/ 10.

Lorsque le Messie viendra, les ténèbres se dissiperont car il est appelé « l’Étoile du matin, le Soleil de justice ». Il est la lumière parfaite pour éclairer l’humanité en la réintégrant dans les circuits universels de l’Esprit. Mais tout ceci sera obligatoirement accompagné de phénomènes cosmiques car la terre fait partie d’un tout et les relations entre la terre et le « ciel » seront rétablies. Dieu a crée les cieux et la terre. Ce milieu cosmique a été dissocié et cela ne peut pas indéfiniment durer ; toutes les créatures intelligentes de l’univers entier sont faites pour adorer ENSEMBLE leur Créateur.

Cet extraordinaire événement constituera pour l’humanité une nouvelle révélation ; nous possédons les deux premières étapes de la révélation biblique mais nous ressentons de plus en plus la nécessité d’une troisième étape.
Cette troisième étape de la révélation divine sera marquée par la réalisation des promesses de Jésus concernant son Retour. Le ciel à nouveau s’ouvrira pour ne plus jamais se refermer. L’activité terre-ciel qui en résultera, aura pour effet de démontrer que cette terre est vraiment le « marchepied » du trône divin, le tremplin des créatures humaines pour une progression infinie de leur nature spirituelle au travers et par delà tous les cieux. Jésus a inauguré pour nous une route nouvelle et vivante au travers de tous les cieux (hébreux 4 :14).
Il a encouragé ses disciples en leur parlant des « nombreuses demeures » dans la maison de son Père. Jésus est le Chef suprême sur cette immense maison de la famille de Dieu, le fils aîné révélant l’Amour du Père.
      1. Un chant de gloire

« Où étais-tu quand je fondais la terre ?.. Alors que les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse, et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? Job 38 / 4-7

Vouloir limiter l’origine et la destinée de l’univers à nos soi-disant rationnelles conceptions humaines ou à nos systèmes doctrinaux traditionnels c’est vouloir empêcher Dieu d’être plus grand, plus puissant et plus sage que nous pensons qu’il est. Nous pêchons par insuffisance de compréhension et non par excès et il ne faut jamais craindre de penser qu’il y a et qu’il aura TOUJOURS plus et mieux que nous ne comprenons. Le progrès est à ce prix, spirituellement parlant.

Depuis l’ancêtre Abram le travail de l’Esprit de Dieu n’a cessé de se faire dans la trame de l’histoire, et principalement dans celle d’Israël, pour préparer ce monde au Grand Événement. L’univers est sous tension dans l’attente de ce qui va se passer et les ordres angéliques eux-mêmes retiennent leur souffle. C’est un peu comme ce qui s’est passé sur la terre quand le premier engin lunaire est parti avec l’homme pour le déposer sur notre satellite. Lorsque les armées célestes viendront avec leur Chef pour « atterrir », on peut croire qu’il n’y aura jamais eu d’événement si grand et si important…

Le roi David pressentit quelque chose de cet exaltant avenir lorsqu’il fit monter l’Arche de Dieu à Jérusalem et qu’il demanda à tous ses chantres de louer l’Éternel : 1 Chronique.16/ 7-36.
Louez l’Éternel..
Chantez, chantez en son honneur !Parlez de toutes ses merveilles !
Ses jugements s’exercent sur toute la terre…
Chantez à l’Éternel, vous tous habitants de la terre !...
Racontez parmi les nations sa gloire…
Que les cieux se réjouissent et que la terre soit dans l’allégresse !
Que l’on dise parmi les nations : l’Éternel règne…
LOUEZ L’ÉTERNEL, CAR IL EST BON,
CAR SA MISÉRICORDE DURE A TOUJOURS !
C’est pourquoi Dieu, parlant par son prophète, déclare dans ce passage cette mise en garde qui est dans l’intérêt du bonheur de toutes les nations : ;..Et il châtia des rois à cause d’eux : NE TOUCHEZ PAS A MES OINTS..

Le prophète Esaïe confirmera plus tard la promesse de Dieu : Esaïe 11/ 9 : "Car la terre sera remplie de la connaissance de l’Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. En ce jour le rejeton d’Isaïe sera là comme une bannière pour les peuples ; les nations se tourneront vers lui, et le gloire sera sa demeure". AMEN
Samuel Guilhot
01/03/1970

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