Lectures : 1 Corinthiens 15/ 26 ; Apocalypse 21/ 4
« Le
dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort »
« Il essuiera
toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus »
Si
la mort apparaît comme une ennemie c’est à cause des drames et
des souffrances qu’elle peut provoquer. Mais en réalité, la mort
n’est dramatique que pour les vivants, ceux qui restent et pour
lesquels la rupture définitive d’un lien affectif a produit une
blessure difficilement guérissable. Elle est l’ennemie parce
qu’elle va à l’encontre des désirs légitimes de l’homme pour
un bonheur sans ombre et sans fin.
Il
faut toutefois reconnaître que la confusion et l’ignorance au
sujet de la mort en font une ennemie encore plus cruelle et d’autant
moins supportable. Le message de Jésus, éclairé par la pensée et
l’expérience de nombreux témoins, a énormément contribué à
lever le voile épais du mystère de l’au-delà et beaucoup
réconforté les affligés. La mort est vaincue dans la mesure où
l’on sait ce qu’elle est réellement et elle est définitivement
vaincue quand elle est devenue une expérience du passé qui n’a
été qu’un passage vers une nouvelle forme supérieure
d’existence.
La
mort est en soi une chose normale et nécessaire. Si quelqu’un a
peur de la mort, c’est surtout à cause de la souffrance et de
l’inconnu. On a peur de mourir parce qu’on a peur de souffrir ou
parce qu’elle est imaginée dans son aspect repoussant de
dégradation et de corruption. On a peur de mourir parce qu’on aime
la vie et la perspective d’un mystérieux inconnu est envisagé
avec une certaine crainte. En vérité, les gens qui ne se posent pas
de questions, qu’ils soient croyants ou non, n’ont pas la crainte
de la mort. Bien plus souvent les gens ont peur de la vie quand ils
sont tracassés par les soucis du lendemain et qu’ils ne s’exercent
pas à expérimenter, à ce sujet, l’efficacité réelle de la foi.
Pour
celui qui a achevé sa carrière terrestre, la mort est une chose
normale et naturelle et elle apporte bien souvent apaisement et
délivrance. La mort est en réalité une délivrance de la mort
puisqu’elle met fin à l’existence d’un corps physique mortel
et place l’individu qui, lui, continue d’exister dans l’attente
d’être revêtu d’un nouveau corps de nature supérieure et
incorruptible.
Ce
qui n’est pas normal et naturel, c’est cette terrible ignorance
des hommes sur la vraie signification de la mort. Cela vient du
manque de progression et de maturité spirituelles, de l’absence de
connaissance du vrai Dieu Vivant et Père de toute ses créatures.
C’est ainsi que cette méconnaissance entraîne souvent le
non-respect de la vie quand des êtres humains se jettent
volontairement dans la mort, comme si elle était un but en soi,
alors qu’elle n’est qu’un passage vers une nouvelle expérience,
après que la première se soit normalement achevée. Le corps
matériel est provisoire et sert de véhicule terrestre à une âme
en formation vers sa destinée de créature spirituelle. Il ne
servirait à rien de vivre éternellement sur la terre puisque les
limitations inhérentes à la matière handicaperaient éternellement
le développement spirituel de la personnalité humaine faite à
l’image de Dieu qui est Esprit.
L’arbre de vie
Planté
dans le jardin d’Éden, il permettait à l’homme d’entretenir et
de régénérer son corps physique autant de temps que l’exigeait
son séjour terrestre. Ce séjour, en effet, a toujours été
provisoire puisqu’il ne durait que le temps de l’accomplissement
d’une mission particulière assignée à l’homme. L’enlèvement
d’Hénoc montre comment la formation spirituelle d’un homme qui
« marche avec Dieu » peut entraîner, au bout de
l’expérience, une transformation soudaine du corps matériel.
L’arbre de vie a disparu à cause du mauvais usage que l’homme a
fait de sa liberté et il en est résulté la mort par les voies
naturelles de la dégénérescence physique avec tout ce que cela
peut comporter de souffrances ou d’infirmité parfois. Le fait
qu’on puisse favorablement influencer l’équilibre physiologique
par une saine attitude mentale prouve bien l’efficacité des
sources spirituelles pour soutenir la vie du corps.
Quoi
qu’il en soit, le remède existe et nous est proposé par l’Esprit
de Dieu au moyen des désirs inexprimables de notre cœur quand il
aspire à un indéfinissable bonheur. Même si notre corps se détruit
avec l’âge, l’esprit peut se régénérer indéfiniment au
contact de l’arbre spirituel qui nourrit notre foi. Il ne faut
surtout pas confondre la faculté spirituelle de l’homme avec ses
facultés mentales cérébrales. Même s’il arrive qu’il y a
parfois dégénérescence de ce côté-là, l’esprit reste intact
et le bénéfice des expériences positives pendant la vie terrestre
n’est jamais perdu. « Heureux ceux qui meurent dans le
Seigneur, car ils se reposent de leurs travaux et leurs œuvres les
suivent » Apocalypse 14/ 13.
Il
est donc nécessaire d’attacher beaucoup d’importance à cette
vie terrestre car elle permet une somme d’expérience dont le
bénéfice reste éternellement acquis. On peut s’étonner du peu
de sens qu’a l’existence si on ne conçoit pas cette vérité. La
religion dans laquelle on naît devrait toujours être le stimulant
pour une recherche personnelle de Dieu le Créateur et Père afin de
faire de cette vie terrestre une exaltante aventure spirituelle vers
les Réalités qui nous attendent. Même celui qui n’a jamais été
instruit dans aucune religion peut découvrir au-dedans de lui
l’appel mystérieux de son esprit vers « autre chose ».
Qu’il y réponde, et il ne tardera pas à s’apercevoir qu’il
n’est pas seul et le Dieu qu’il trouvera sera bien le SIEN.
Jésus
montre que celui qui reçoit l’enseignement de l’Esprit est
assuré de trouver les sources de la Vie, si bien, que la mort
devient comme une chose déjà dépassée : » Celui qui
croit en moi ne mourra jamais parce qu’il est passé de la mort à
la vie ». C’est une réalité qui s’est maintes fois
vérifiée car, aux approches de la mort, l’esprit devient de plus
en plus lucide et une vraie vie fait irruption dans l’esprit de
celui qui ne meurt que physiquement. Il ne s’aperçoit pas de sa
mort physique et poursuit son existence ailleurs, sur les niveaux
supérieurs de la vie céleste. Les témoignages ne manquent pas de
ceux qui ont pu recueillir les dernières phrases d’un mourant
décrivant, ou essayant de le faire, les beautés inconcevables d’un
monde supérieur.
La
raison est incapable d’analyser ces phénomènes supra-terrestres
mais elle sent bien qu’il est tout à fait raisonnable d’accepter
leur réalité. Mais la faculté supra-rationnelle de l’esprit
permet à l’homme d’avoir, non des explications, mais des
certitudes et c’est pourquoi la religion devient essentiellement
une affaire de progression spirituelle et de foi joyeuse vers des
buts extraordinairement lumineux.
Qu’est–ce que le ciel ?
Lorsque
nous levons les yeux par une nuit étoilée nous pouvons déjà avoir
une idée de ce qu’il est. Lorsque l’astronomie nous révèle
l’existence de nombreux univers à plusieurs milliards d’années
lumière nous pouvons un peu ressentir l’immensité infinie des
cieux. Il est dit de Dieu : « Les cieux des cieux ne
peuvent le contenir ». Dieu est totalement indépendant du
temps et de l’espace ; cela veut dire que les cieux qu’il a
crées sont localisables dans l’espace car la création est
inférieure au Créateur.
Lorsqu’on
y réfléchit et qu’on essaie de résumer dans sa pensée tous les
témoignages et toutes les révélations qui ont pu nous être
donnés, soit par l’Ecriture, soit par des témoins digne de foi,
on est obligé de convenir que le ciel est un endroit précis de
l’espace. Il est même plus correct de parler « des »
cieux, plutôt que « du » ciel. Pensons que notre Voie
Lactée, petit point de l’espace, comprend à elle seule au moins
plus d’un milliard de systèmes solaires, et qu’autour de chacun
de ces soleils gravitent de nombreuses planètes. Dans le passé,
l’Eglise a persécuté des savants qui voulaient démontrer que la
terre n’était pas le centre de l’univers et que ce n’était
pas le soleil qui tournait autour d’elle, mais le contraire.
Aujourd’hui nous éprouvons toujours une certaine honte lorsqu’il
nous faut modifier et réajuster notre compréhension de l’univers.
On commence à admettre très timidement que notre monde n’est pas
le seul à connaître la présence de créatures vivantes. Si nous
croyons que l’univers est organisé par une Pensée intelligente,
nous pouvons être certains qu’il existe des sphères parfaites,
des mondes de beauté inconcevable habités par des êtres dont les
corps ressemblent à ceux des anges, faits de substance supra
matérielle, ou se situant entre la matière et l’esprit. (Luc 20/
36)
La
Bible parle plusieurs fois des « habitants des cieux » et
il est dit de Jésus qu’il a été souverainement élevé afin que
tout genou fléchisse devant lui « dans les cieux » et
sur la terre. Ceux qui sont fils de Dieu par la foi sont considérés
comme étant des « citoyens » des cieux. L’apocalypse
nous présente un essai de description des gloires célestes, de la
ville sainte et de ses rues d’or pur , de ses arbres et de leurs
fruits précieux. Le paradis est un jardin, une résidence idéale
pour satisfaire parfaitement la soif de beauté et d’harmonie que
le Créateur a placée dans le cœur de ses enfants. Certains hommes
de Dieu ont eu le privilège d’être conduits vers ces lieux bénis
par le moyen de l’extase, ou de la vision, afin de rappeler aux
hommes la réalité et la vérité d’une existence future.
Nos
sens terrestres nous enferment dans des limites très étroites mais
elles sont provisoires et suffisent à notre première éducation
spirituelle. Elles nous obligent à aspirer à des réalités plus
nobles et toujours plus élevées, elles nous font prendre conscience
des besoins de notre esprit et nous préparent à la dignité de ces
mondes de notre future aventure.
Parler
de ces choses en termes précis n’est pas toujours facile, mais
c’est comme cela que nous pourrons arriver à mieux sentir la
réalité du ciel. Rester dans le vague et le nébuleux pour éviter
de tomber dans des erreurs possibles est une attitude négative.
C’est en cherchant une meilleure compréhension de ses choses, sans
honte et sans crainte, qu’il nous sera possible de faire les
réajustements nécessaires, au fur et à mesure de la marche en
avant.
Qu’est–ce que la résurrection ?
Si
nous comprenons que l’extinction du corps physique n’est pas la
fin de l’existence, il est normal de penser qu’un corps nouveau
est indispensable pour redevenir une individualité capable d’avoir
sa place dans les mondes célestes. Le chapitre 15 de 1Corinthiens
montre que le corps céleste est supérieur au corps animal : il
est incorruptible. C’est un vrai corps, ressemblant à celui que
nous avons sur la terre, substantiel, ayant son poids et sa place
dans l’espace, mais d’une constitution telle qu’il ne peut plus
se dégrader et périr. Il est, en outre, doté de nouveaux sens qui
lui permettent de percevoir ce qui nous est actuellement invisible,
et qui dépasse en beauté et en luminosité tout ce que nous pouvons
imaginer ou décrire.
La
résurrection est un réveil. Elle s’opère sous le contrôle des
autorités célestes qui provoquent la réintégration de la
personnalité endormie et l’introduisent ensuite dans ce monde
nouveau où tout reste à découvrir. C’est un peu la répétition
de ce qui se passe pour un nouveau-né qui entre dans notre monde, et
qui doit tout apprendre de ce qui l’entoure. Et nous savons
combien, pour un jeune enfant, est exaltante la découverte du monde.
Cette façon de parler est très rudimentaire pour exprimer des
réalités d’un niveau tellement supérieur à tout ce que nous
connaissons. Mais cela suffit quand même pour nous aider à
concevoir quelque chose de l’existence qui nous attend au ciel.
Mais
la Bible parle aussi de plusieurs résurrections. Nous pouvons
comprendre cela comme des résurrections se situant à différents
niveaux. Il est clair que l’évolution spirituelle des individus
n’est pas partout la même. Le cas du brigand repentant qui fait
appel à la miséricorde de Jésus, et celui de l’apôtre Paul qui
combat le bon combat de la foi pour obtenir le « prix de la
vocation céleste », ces deux cas de la foi sont différents.
Le premier a le paradis pour aboutissement, le second à la gloire.
Le développement spirituel de ces deux hommes a été différent, et
leur résurrection sera différente : chacun en son rang. (1
Corinthiens 15/ 23)
Il
ne faut cependant pas limiter sa pensée en croyant qu’au ciel tout
demeure définitivement fixe. L’intérêt de la vie est toujours
dans cette possibilité qu’elle a de croître et de se développer.
On peut dire que l’ascension spirituelle, qui commence sur la
terre, ne s’arrêtera jamais. Nos possibilités, nos dons, nos
joies, nos découvertes et notre savoir augmenteront à mesure de
notre progrès et de notre élévation vers les sphères de la
perfection divine.
Ces
quelques mots sont vraiment trop pauvres et trop imparfaits pour
décrire ces choses. Nous sommes encore de tout petits enfants devant
les mystères de la création et de la vie. Mais les enfants
grandissent ; ils veulent devenir grands. Soyons comme eux.
Notre Père céleste nous invite tous à persévérer dans cette
ascension. Ce n’est pas tellement l’incrédulité qui déshonore
Dieu, mais le doute au sujet de son caractère aimant, compréhensif,
infiniment bon et patient. Il ne demande pas à sa créature une
impossible perfection, il attend d’elle un acte de foi et de
confiance qui lui permettra de la perfectionner éternellement vers
sa ressemblance. Sur la route du ciel, soyons certains que nous
sommes escortés et aidés, si nous l’acceptons, par toute une
armée de divins messagers célestes.
Samuel
GUILHOT
29/03/1970
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