jeudi 12 mars 2015

La mort et la resurrection


Lectures : 1 Corinthiens 15/ 26 ; Apocalypse 21/ 4
 « Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort »
«  Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus »

Si la mort apparaît comme une ennemie c’est à cause des drames et des souffrances qu’elle peut provoquer. Mais en réalité, la mort n’est dramatique que pour les vivants, ceux qui restent et pour lesquels la rupture définitive d’un lien affectif a produit une blessure difficilement guérissable. Elle est l’ennemie parce qu’elle va à l’encontre des désirs légitimes de l’homme pour un bonheur sans ombre et sans fin.


Il faut toutefois reconnaître que la confusion et l’ignorance au sujet de la mort en font une ennemie encore plus cruelle et d’autant moins supportable. Le message de Jésus, éclairé par la pensée et l’expérience de nombreux témoins, a énormément contribué à lever le voile épais du mystère de l’au-delà et beaucoup réconforté les affligés. La mort est vaincue dans la mesure où l’on sait ce qu’elle est réellement et elle est définitivement vaincue quand elle est devenue une expérience du passé qui n’a été qu’un passage vers une nouvelle forme supérieure d’existence.

La mort est en soi une chose normale et nécessaire. Si quelqu’un a peur de la mort, c’est surtout à cause de la souffrance et de l’inconnu. On a peur de mourir parce qu’on a peur de souffrir ou parce qu’elle est imaginée dans son aspect repoussant de dégradation et de corruption. On a peur de mourir parce qu’on aime la vie et la perspective d’un mystérieux inconnu est envisagé avec une certaine crainte. En vérité, les gens qui ne se posent pas de questions, qu’ils soient croyants ou non, n’ont pas la crainte de la mort. Bien plus souvent les gens ont peur de la vie quand ils sont tracassés par les soucis du lendemain et qu’ils ne s’exercent pas à expérimenter, à ce sujet, l’efficacité réelle de la foi.

Pour celui qui a achevé sa carrière terrestre, la mort est une chose normale et naturelle et elle apporte bien souvent apaisement et délivrance. La mort est en réalité une délivrance de la mort puisqu’elle met fin à l’existence d’un corps physique mortel et place l’individu qui, lui, continue d’exister dans l’attente d’être revêtu d’un nouveau corps de nature supérieure et incorruptible.

Ce qui n’est pas normal et naturel, c’est cette terrible ignorance des hommes sur la vraie signification de la mort. Cela vient du manque de progression et de maturité spirituelles, de l’absence de connaissance du vrai Dieu Vivant et Père de toute ses créatures. C’est ainsi que cette méconnaissance entraîne souvent le non-respect de la vie quand des êtres humains se jettent volontairement dans la mort, comme si elle était un but en soi, alors qu’elle n’est qu’un passage vers une nouvelle expérience, après que la première se soit normalement achevée. Le corps matériel est provisoire et sert de véhicule terrestre à une âme en formation vers sa destinée de créature spirituelle. Il ne servirait à rien de vivre éternellement sur la terre puisque les limitations inhérentes à la matière handicaperaient éternellement le développement spirituel de la personnalité humaine faite à l’image de Dieu qui est Esprit.
      1. L’arbre de vie

Planté dans le jardin d’Éden, il permettait à l’homme d’entretenir et de régénérer son corps physique autant de temps que l’exigeait son séjour terrestre. Ce séjour, en effet, a toujours été provisoire puisqu’il ne durait que le temps de l’accomplissement d’une mission particulière assignée à l’homme. L’enlèvement d’Hénoc montre comment la formation spirituelle d’un homme qui « marche avec Dieu » peut entraîner, au bout de l’expérience, une transformation soudaine du corps matériel. L’arbre de vie a disparu à cause du mauvais usage que l’homme a fait de sa liberté et il en est résulté la mort par les voies naturelles de la dégénérescence physique avec tout ce que cela peut comporter de souffrances ou d’infirmité parfois. Le fait qu’on puisse favorablement influencer l’équilibre physiologique par une saine attitude mentale prouve bien l’efficacité des sources spirituelles pour soutenir la vie du corps.

Quoi qu’il en soit, le remède existe et nous est proposé par l’Esprit de Dieu au moyen des désirs inexprimables de notre cœur quand il aspire à un indéfinissable bonheur. Même si notre corps se détruit avec l’âge, l’esprit peut se régénérer indéfiniment au contact de l’arbre spirituel qui nourrit notre foi. Il ne faut surtout pas confondre la faculté spirituelle de l’homme avec ses facultés mentales cérébrales. Même s’il arrive qu’il y a parfois dégénérescence de ce côté-là, l’esprit reste intact et le bénéfice des expériences positives pendant la vie terrestre n’est jamais perdu. «  Heureux ceux qui meurent dans le Seigneur, car ils se reposent de leurs travaux et leurs œuvres les suivent » Apocalypse 14/ 13.

Il est donc nécessaire d’attacher beaucoup d’importance à cette vie terrestre car elle permet une somme d’expérience dont le bénéfice reste éternellement acquis. On peut s’étonner du peu de sens qu’a l’existence si on ne conçoit pas cette vérité. La religion dans laquelle on naît devrait toujours être le stimulant pour une recherche personnelle de Dieu le Créateur et Père afin de faire de cette vie terrestre une exaltante aventure spirituelle vers les Réalités qui nous attendent. Même celui qui n’a jamais été instruit dans aucune religion peut découvrir au-dedans de lui l’appel mystérieux de son esprit vers « autre chose ». Qu’il y réponde, et il ne tardera pas à s’apercevoir qu’il n’est pas seul et le Dieu qu’il trouvera sera bien le SIEN.

Jésus montre que celui qui reçoit l’enseignement de l’Esprit est assuré de trouver les sources de la Vie, si bien, que la mort devient comme une chose déjà dépassée : » Celui qui croit en moi ne mourra jamais parce qu’il est passé de la mort à la vie ». C’est une réalité qui s’est maintes fois vérifiée car, aux approches de la mort, l’esprit devient de plus en plus lucide et une vraie vie fait irruption dans l’esprit de celui qui ne meurt que physiquement. Il ne s’aperçoit pas de sa mort physique et poursuit son existence ailleurs, sur les niveaux supérieurs de la vie céleste. Les témoignages ne manquent pas de ceux qui ont pu recueillir les dernières phrases d’un mourant décrivant, ou essayant de le faire, les beautés inconcevables d’un monde supérieur.

La raison est incapable d’analyser ces phénomènes supra-terrestres mais elle sent bien qu’il est tout à fait raisonnable d’accepter leur réalité. Mais la faculté supra-rationnelle de l’esprit permet à l’homme d’avoir, non des explications, mais des certitudes et c’est pourquoi la religion devient essentiellement une affaire de progression spirituelle et de foi joyeuse vers des buts extraordinairement lumineux.
      1. Qu’est–ce que le ciel ?

Lorsque nous levons les yeux par une nuit étoilée nous pouvons déjà avoir une idée de ce qu’il est. Lorsque l’astronomie nous révèle l’existence de nombreux univers à plusieurs milliards d’années lumière nous pouvons un peu ressentir l’immensité infinie des cieux. Il est dit de Dieu : «  Les cieux des cieux ne peuvent le contenir ». Dieu est totalement indépendant du temps et de l’espace ; cela veut dire que les cieux qu’il a crées sont localisables dans l’espace car la création est inférieure au Créateur.

Lorsqu’on y réfléchit et qu’on essaie de résumer dans sa pensée tous les témoignages et toutes les révélations qui ont pu nous être donnés, soit par l’Ecriture, soit par des témoins digne de foi, on est obligé de convenir que le ciel est un endroit précis de l’espace. Il est même plus correct de parler « des » cieux, plutôt que « du » ciel. Pensons que notre Voie Lactée, petit point de l’espace, comprend à elle seule au moins plus d’un milliard de systèmes solaires, et qu’autour de chacun de ces soleils gravitent de nombreuses planètes. Dans le passé, l’Eglise a persécuté des savants qui voulaient démontrer que la terre n’était pas le centre de l’univers et que ce n’était pas le soleil qui tournait autour d’elle, mais le contraire. Aujourd’hui nous éprouvons toujours une certaine honte lorsqu’il nous faut modifier et réajuster notre compréhension de l’univers. On commence à admettre très timidement que notre monde n’est pas le seul à connaître la présence de créatures vivantes. Si nous croyons que l’univers est organisé par une Pensée intelligente, nous pouvons être certains qu’il existe des sphères parfaites, des mondes de beauté inconcevable habités par des êtres dont les corps ressemblent à ceux des anges, faits de substance supra matérielle, ou se situant entre la matière et l’esprit. (Luc 20/ 36)

La Bible parle plusieurs fois des « habitants des cieux » et il est dit de Jésus qu’il a été souverainement élevé afin que tout genou fléchisse devant lui « dans les cieux » et sur la terre. Ceux qui sont fils de Dieu par la foi sont considérés comme étant des « citoyens » des cieux. L’apocalypse nous présente un essai de description des gloires célestes, de la ville sainte et de ses rues d’or pur , de ses arbres et de leurs fruits précieux. Le paradis est un jardin, une résidence idéale pour satisfaire parfaitement la soif de beauté et d’harmonie que le Créateur a placée dans le cœur de ses enfants. Certains hommes de Dieu ont eu le privilège d’être conduits vers ces lieux bénis par le moyen de l’extase, ou de la vision, afin de rappeler aux hommes la réalité et la vérité d’une existence future.

Nos sens terrestres nous enferment dans des limites très étroites mais elles sont provisoires et suffisent à notre première éducation spirituelle. Elles nous obligent à aspirer à des réalités plus nobles et toujours plus élevées, elles nous font prendre conscience des besoins de notre esprit et nous préparent à la dignité de ces mondes de notre future aventure.

Parler de ces choses en termes précis n’est pas toujours facile, mais c’est comme cela que nous pourrons arriver à mieux sentir la réalité du ciel. Rester dans le vague et le nébuleux pour éviter de tomber dans des erreurs possibles est une attitude négative. C’est en cherchant une meilleure compréhension de ses choses, sans honte et sans crainte, qu’il nous sera possible de faire les réajustements nécessaires, au fur et à mesure de la marche en avant.
    1. Qu’est–ce que la résurrection ?

Si nous comprenons que l’extinction du corps physique n’est pas la fin de l’existence, il est normal de penser qu’un corps nouveau est indispensable pour redevenir une individualité capable d’avoir sa place dans les mondes célestes. Le chapitre 15 de 1Corinthiens montre que le corps céleste est supérieur au corps animal : il est incorruptible. C’est un vrai corps, ressemblant à celui que nous avons sur la terre, substantiel, ayant son poids et sa place dans l’espace, mais d’une constitution telle qu’il ne peut plus se dégrader et périr. Il est, en outre, doté de nouveaux sens qui lui permettent de percevoir ce qui nous est actuellement invisible, et qui dépasse en beauté et en luminosité tout ce que nous pouvons imaginer ou décrire.

La résurrection est un réveil. Elle s’opère sous le contrôle des autorités célestes qui provoquent la réintégration de la personnalité endormie et l’introduisent ensuite dans ce monde nouveau où tout reste à découvrir. C’est un peu la répétition de ce qui se passe pour un nouveau-né qui entre dans notre monde, et qui doit tout apprendre de ce qui l’entoure. Et nous savons combien, pour un jeune enfant, est exaltante la découverte du monde. Cette façon de parler est très rudimentaire pour exprimer des réalités d’un niveau tellement supérieur à tout ce que nous connaissons. Mais cela suffit quand même pour nous aider à concevoir quelque chose de l’existence qui nous attend au ciel.

Mais la Bible parle aussi de plusieurs résurrections. Nous pouvons comprendre cela comme des résurrections se situant à différents niveaux. Il est clair que l’évolution spirituelle des individus n’est pas partout la même. Le cas du brigand repentant qui fait appel à la miséricorde de Jésus, et celui de l’apôtre Paul qui combat le bon combat de la foi pour obtenir le « prix de la vocation céleste », ces deux cas de la foi sont différents. Le premier a le paradis pour aboutissement, le second à la gloire. Le développement spirituel de ces deux hommes a été différent, et leur résurrection sera différente : chacun en son rang. (1 Corinthiens 15/ 23)

Il ne faut cependant pas limiter sa pensée en croyant qu’au ciel tout demeure définitivement fixe. L’intérêt de la vie est toujours dans cette possibilité qu’elle a de croître et de se développer. On peut dire que l’ascension spirituelle, qui commence sur la terre, ne s’arrêtera jamais. Nos possibilités, nos dons, nos joies, nos découvertes et notre savoir augmenteront à mesure de notre progrès et de notre élévation vers les sphères de la perfection divine.

Ces quelques mots sont vraiment trop pauvres et trop imparfaits pour décrire ces choses. Nous sommes encore de tout petits enfants devant les mystères de la création et de la vie. Mais les enfants grandissent ; ils veulent devenir grands. Soyons comme eux. Notre Père céleste nous invite tous à persévérer dans cette ascension. Ce n’est pas tellement l’incrédulité qui déshonore Dieu, mais le doute au sujet de son caractère aimant, compréhensif, infiniment bon et patient. Il ne demande pas à sa créature une impossible perfection, il attend d’elle un acte de foi et de confiance qui lui permettra de la perfectionner éternellement vers sa ressemblance. Sur la route du ciel, soyons certains que nous sommes escortés et aidés, si nous l’acceptons, par toute une armée de divins messagers célestes.
Samuel GUILHOT
29/03/1970

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