mardi 26 février 2013

La signification spirituelle de l'holocauste

Lévitique 1/ 1 à 9 ; Éphésiens 5/ 1 à 2

Les rites et les cérémonies de l'Ancien Testament que Moïse a communiqués au peuple hébreu sont comme le phare planté sur une île qui n'est pas la nôtre mais dont le rayonnement spirituel va au-delà de ses propres limites et atteint le navigateur lointain qui a besoin d'être guidé.
C'est pourquoi même des textes apparemment aussi rébarbatifs que celui que nous méditons peuvent nous livrer les secrets de la sagesse divine si nous permettons à nos sens spirituels de s'éveiller au contact de l'Esprit de Dieu.

Ce qui apparait clairement déjà c'est la volonté bien arrêtée du Créateur de donner à tout homme qui le désire sincèrement la possibilité de s'approcher de Lui. Pour cela Il tracera toujours un chemin qui soit à la portée de sa compréhension et emploiera le langage aussi expressif que possible pour le niveau général de sa pensée. Il faut bien comprendre que les hommes du temps de Moïse ne pensaient pas comme nous et que l'idée qu'ils pouvaient se faire de la divinité était conditionnée par l'entourage particulier, le climat social et religieux qui étaient les leurs. Dieu s'est donc adapté à eux en leur révélant la vérité sous des formes accessibles à leur mentalité.
L'étude des religions comparées peut parfois nous surprendre par certaines similitudes frappantes dans leurs pratiques et leurs enseignements. Il ne faut pas s'en étonner car il y a toujours eu d'une manière ou d'une autre des témoignages à la réalité du Dieu Unique Créateur de toutes choses. Abraham avait déjà été un témoin qui avait lui-même été enseigné sur cette vérité.
Cependant l'enseignement de Moïse offre malgré tout un intérêt supérieur à tout autre par le fait qu'il met en relief la haute valeur morale et spirituelle de ces nouvelles coutumes religieuses. Les Hébreux étaient habitués à voir et à faire de nombreux sacrifices sous les formes les plus variées et l'exemple qu'ils avaient reçu pendant leur séjour en Egypte avait été plutôt dégradant. Il suffit pour le savoir de lire le chapitre 32 de l'Exode.

DIEU N'A JAMAIS IMPOSÉ UN SYSTÈME RELIGIEUX aux hommes mais il leur a tracé un chemin qui permettrait à leur pensée d'évoluer sans détours trompeurs vers la prise de conscience des véritables définitions spirituelles de la divinité. C'est ce manque de progression qui a fait naitre le formalisme et dégradé les meilleures religions. L'Esprit divin refusera toujours de s'enfermer dans les cadres rigides des schémas intellectuels humains mais proposera toujours à notre esprit les indéfinissables richesses des trésors de la Révélation spirituelle.
Les cérémonies du culte mosaïque sont l'expression de la condescendance divine pour aider l'homme à LE TROUVER en s'APPROCHANT de Lui. Cette approche se fait toujours dans les deux sens : Dieu vient vers l'homme et l'invite à venir vers Lui. C'est ce que nous montre en premier lieu le sens littéral du mot offrande qui implique l'idée d'approcher.

L'OFFRANDE ET CELUI QUI LA PRÉSENTE : Essayons de traduire littéralement du texte hébreu : “Si un homme quelconque (un adam) décide d'amener une offrande (corban) ou de s'approcher de Dieu par ce moyen en faisant approcher (ikherib) son offrande”. Cette transcription met déjà l'accent sur la vérité que Dieu invite tout homme à s'approcher de Lui et lui en donne les moyens. En effet, les animaux qui sont offerts sont depuis le gros jusqu'au menu bétail c'est-à-dire que n'importe qui peut avoir les moyens matériels de faire cette offrande : cela va du gros boeuf jusqu'à de simples oiseaux. Il n'y a pas de différence entre le riche et le pauvre et cela est déjà l'inculcation d'une notion morale évoluée. La religion chrétienne s'est dénaturée chaque fois qu'elle a, dans ses pratiques, établi des distinctions entre les riches et les pauvres.
Dieu veut accueillir quiconque vient à Lui par une décision libre et volontaire avec ce qu'il est, ce qu'il a et comme il sait.

L'HOLOCAUSTE : Ce mot renferme l'idée d'élévation, de monter. De toute la série de sacrifices définis dans le Lévitique, c'est le premier mentionné et cela nous ramène à l'idée primordiale que tout ce que Dieu propose à l'homme a pour but et pour effet d'élever ce dernier en élevant en lui sa conception et sa compréhension de la nature divine.
Bien que ces pratiques sanglantes soient quelque peu repoussantes pour notre mentalité, nous y percevons néanmoins cette marque constante de la pensée divine de faire toujours progresser l'homme vers Lui. La Présence de Dieu se tient symboliquement dans le sanctuaire, la “Tente d'assignation”, le lieu de rencontre (moed). Le sacrifice n'a pas lieu à l'intérieur mais DEVANT l'entrée ; c'est le symbole d'une expérience spirituelle qui ne fait que débuter mais qui a comme but la pénétration vers ce qui est fermé et obscur aux regards humains. Notre esprit ne conçoit que progressivement les choses de Dieu mais il est écrit que le Saint-Esprit nous conduit dans toute la Vérité parce qu'Il exerce pour nous une “sacrificature”, c'est-çà-dire qu'Il exerce une activité intermédiaire par laquelle notre esprit s'ouvre à la lumière de Dieu.
Remarquons également que la victime offerte doit être sans défaut puisque le but de Dieu pour nous ne peut être autre que la PERFECTION. Nous retrouvons évidemment dans cette offrande les qualités de perfection humaine de Jésus dont le ministère tout entier a été voué à l'élévation de l'esprit et de la pensée des hommes vers la compréhension spirituelle de la véritable nature de Dieu. “Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait” (Matthieu 5/ 48). Cette parole de Jésus fait écho à la déclaration de l'Eternel dans ce même livre du Lévitique : “Soyez saints, car Je suis Saint, Moi, l'Eternel votre Dieu”. (Lévitique 19/ 2)

OBTENIR LA FAVEUR DE DIEU : Dans les rites païens, les sacrifices étaient présentés pour se rendre favorables les divinités plus ou moins capricieuses et partisanes. Ici, l'esprit est tout différent car ce n'est pas l'homme qui réussit par ses propres moyens à s'attirer quelques faveurs mais c'est Dieu qui offre sa faveur et concrétise cette offre par le rituel en question.
Lorsque l'homme pose ses mains sur la tête de la victime c'est comme s'il s'identifiait à elle autrement dit, c'est comme si Dieu voyait l'homme au travers de cette offrande qui lui est agréable parce que SANS DÉFAUT. D'une part il y a donc l'homme qui exprime son désir sincère de s'approcher de Dieu pour l'aimer et faire sa volonté et, d'autre part, il y a Dieu qui voit l'homme dans ce qu'il est appelé à devenir et à être un jour : un être parfait.
Lorsque Dieu commence une chose il voit aussi la fin et c'est cela qui Lui est agréable. Nous pouvons certes avoir le sentiment humiliant de nos imperfections mais nous devons surtout avoir la joie de la certitude que ce que Dieu commence Il a le pouvoir de l'achever. S'Il a décidé de perfectionner ceux qui se confient en Lui, Il arrivera à ses fins et saura toujours employer le moyen convenable et à propos. Si nous prenions mieux conscience de cette vérité cela nous aiderait puissamment à avoir plus de joie et un meilleur caractère. Ce qui honore Dieu n'est pas tellement notre perfection qui est toujours relative, mais c'est surtout notre désir de progresser et la confiance en Lui que nous mettons pour cela. La suprême faveur que nous puissions obtenir n'est-elle pas de savoir qu'Il nous prend en charge et nous ouvre ainsi un chemin dans le sanctuaire divin de sa divine Présence ?

POUR LUI SERVIR D'EXPIATION : (lecopher alayv) en traduisant littérallement cela, nous dirons “pour être une ouverture sur lui”. Le Yom Kipour des Juifs, qui est appelé le “Jour des Expiations”, signifie que tous les péchés sont couverts. Le “copher” est souvent traduit par le mot “pardon” dans la Bible. C'est comme si Dieu étendait sur l'imperfection humaine la couverture de sa Grâce qui voit l'homme tel qu'il sera un jour : l'être parfait à sa ressemblance.
Cela nous montre la haute valeur et signification du pardon qui n'est pas seulement un geste négatif consistant à ôter le péché, mais qui revêt surtout le pécheur d'une promesse divine consistant à le rendre juste et parfait. Jésus, le Fils de Dieu, est en Lui-même la garantie de cette promesse puisqu'il est dit : “Tel Il est, tels nous serons aussi” (1Jean 4/ 17). C'est ainsi que nous sommes invités à nous dépouiller du vieil homme pour revêtir l'homme nouveau créé selon Dieu ; et cet homme nouveau est Jésus (Ephésiens 4/ 20-24)
L'Esprit de Jésus dans l'esprit du croyant n'est pas une douce illusion mais une réalité active et vivante. Dans Romains 3/ 23-26, il nous est dit que nous étions incapables d'atteindre à la gloire de Dieu (ou à la perfection) mais que Dieu a présenté Jésus comme “victime expiatoire”, c'est-à-dire plus littérallement comme PROPITIATOIRE : c'est ce mot qui est surtout intéressant car il montre bien le côté positif de l'oeuvre de Jésus qui “nous couvre” c'est-à-dire qui nous fait devenir semblables à Lui-même.
Notre situation dans une chair mortelle et corruptible n'est que provisoire mais notre perfectionnement commence dès l'instant où nous voulons vivre pour Dieu et l'aimer de tout notre coeur car la perfection a toujours notre esprit et notre pensée comme point de départ.

LE SANG RÉPANDU : Ceci est fondamental puisqu'il symbolise la vie et cette vie donnée se perpétue indéfiniment parce qu'elle est saisie et agréée par Dieu, et qu'elle figure l'éternelle croissance de ceux qui s'identifient à elle. C'est pourquoi Jésus déclarait que celui qui garde sa vie la perd, mais celui qui la donne la retrouve. Lorsque nous disons que Jésus a donné sa vie n'entendons pas simplement qu'Il est mort, mais considérons TOUTE son existence depuis sa naissance jusqu'à son ascension. Il s'est donné Lui-même en ce qu'Il nous invite à recevoir son Esprit pour vivre une nouvelle vie sur laquelle la mort n'a pas de prise; si Jésus est passé par la mort, c'est surtout pour mettre en relief le fait qu'il est bien le PRINCE DE LA VIE. La foi en Jésus nous donne la Vie Eternelle parce qu'elle nous fait participer à sa nature divine et nous rend immortels.

DÉPOUILLER ET COUPER : Le couteau du sacrificateur savait trouver les jointures et avait l'habileté nécessaire pour faire un travail propre et net. C'est ainsi que pénètre en nous l'Esprit de Dieu pour faire le travail impossible à l'homme et qui consiste à dégager le spirituel et à former l'homme nouveau que Paul appelle l'homme intérieur. Cependant ne perdons pas de vue la vérité que Dieu ne violera jamais le domicile privé de l'âme humaine et n'y entrera que sous son consentement. Il frappe à la porte et attend qu'on lui ouvre.
La présence de Dieu en soi est la lumière qui met en relief les imperfections de notre nature animale et qui nous permet donc de discerner le chemin de la perfection. Ce sont les ténèbres qui font peur mais nous ne devrions jamais avoir peur de la lumière car elle est pour le croyant la preuve concrète que ses yeux s'ouvrent et qu'il progresse sur la voie de la compréhension spirituelle.

LE FEU : Il avait pour effet de consumer PROGRESSIVEMENT le sacrifice. Le texte littéral dit : “Il fera FUMER l'holocauste”. La fumée qui monte droit vers le ciel est bien le signe VISIBLE de cette élévation proposée à tout homme. Il est évident en effet que l'homme se trouve changé dans toute sa manière d'être quand il a réellement expérimenté la foi vivante en un Dieu dont il apprend à connaitre tous les jours un peu plus les qualités de sagesse divinement paternelle, infiniment bonnes et puissamment actives.
Enfin, n'oublions pas que Jésus a quitté notre terre en s'élevant sur ce qui ressemblait à une nuée d'après le témoignage des disciples.
On pourrait parler encore des morceaux comme la tête et la graisse, lesquels peuvent représenter les pensées et les sentiments intimes et dire aussi combien la vie et la valeur de l'existence en dépendent. Nous faisons notre bonheur ou notre malheur en pensant bien ou mal, et il n'y a pas de doute qu'une pensée éclairée par l'Esprit de Dieu contribue très efficacement au perfectionnement de l'individu.
Les jambes et les entrailles lavées sont l'image de cette nouvelle marche en avant motivée par cette nouvelle énergie intérieure qui est le zèle d'un esprit fervent, d'une intelligence éclairée et d'un amour sincère.

Le BOIS nous donne enfin l'idée très réelle et actuelle que c'est avec nos circonstances particulières et journalières que Dieu travaille pour nous façonner et nous purifier. Par le symbole de ce sacrifice, voyons surtout et toujours que DIEU DONNE CE QU'IL DEMANDE.
Samuel Guilhot 02/11/1969

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