mardi 26 février 2013

Le Baptême évangélique

Lectures : Matthieu 3.28 et 16.21

Jean-Baptiste dit : « Moi je vous baptise d’eau en vue de la repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi. Lui vous baptisera d’Esprit Saint et de feu. »
Jésus dit : « Tout pouvoir m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. »

L’origine du baptême

Le baptême n’est pas, comme on le croit, une institution de l’Eglise chrétienne. C’est une très vieille tradition et un rite qui était couramment pratiqué chez les juifs. Le mot « baptême » qui signifie « être plongé dans l’eau » a toujours été un symbole simple et direct de l’idée de purification. C’est en effet avec l’eau qu’il est possible de se laver. C’est également un symbole de vie car la vie ne peut se développer là où il n’y a pas d’eau.
Mais le baptême ne peut être rien de plus qu’un symbole et ce n’est pas en lui ajoutant une formule prononcée avec quelques mots qu’on lui donnera sa valeur. Si on croit cela, on est tout prêts de ressembler à des magiciens. Il n’y a pas de formule magique dans le baptême tel qu’il nous est enseigné dans les Écritures.
Il n’y a qu’une chose qui donne de la valeur au baptême, c’est la foi et la sincérité de celui qui a volontairement désiré ce baptême.

Jésus n’a pas enseigné grand-chose sur cette question du baptême parce qu’il n’a jamais attaché d’importance à ce qui était purement rituel ou formaliste. Ce qui l’intéressait, au contraire, et ce qu’il annonçait c’était la libération de toutes formes d’esclavage religieux. Il voulait former une communauté d’hommes et de femmes libérés des entraves de la tradition et capables d’aimer Dieu et de le servir de tout leur cœur. S’il a voulu lui-même se soumettre au baptême de Jean c’est pour une raison précise que nous verrons plus loin.

Le baptême de Jean

Jean-Baptiste était un cousin de Jésus un peu plus âgé que lui et qui avait reçu pour mission d’annoncer la venue de Jésus et de préparer les cœurs à le recevoir en leur prêchant la repentance. Jean était une personnalité assez particulière, exercé à la vie rude du désert et animé de l’Esprit des anciens prophètes d’Israël. Toute sa personne portait l’empreinte de l’austérité, de la rudesse et de ‘amour de la justice. Il dénonçait avec vigueur toutes les formes d’hypocrisie et menaçait d’un jugement d’extermination tous ceux qui n’avaient que l’apparence de la piété. C’était vraiment un prophète de jugement, il était sévère et inflexible devant tout ce qui manquait de droiture et de sincérité.
Il baptisait les gens qui acceptaient de se repentir c'est-à-dire ceux qui reconnaissaient leur besoin de purification et qui aspiraient à une vie nouvelle et plus juste aux yeux de Dieu. Quelques uns des plus religieux dans leurs pratiques demandaient à être baptisés non parce qu’ils ressentaient le besoin de purification mais parce qu’ils avaient peur. Ils pensaient que le baptême pouvait être une garantie supplémentaire pour leur avenir au-delà de la mort.
Jean-Baptiste se fâche contre cette manière de voir les choses et il pourrait encore beaucoup se fâcher aujourd’hui devant la multitude de chrétiens ou de croyants qui font les choses par peur du jugement ou de quelques malheurs possibles plutôt que par amour de la vérité. Il ne sert à rien de s’abriter derrière sa religion ou d’accomplir quelques cérémonies rituelles car l’Esprit de Dieu sonde tous les cœurs des hommes et connaît exactement ce qu’ils contiennent.
Tôt ou tard la cognée peut être mise à la racine de tout arbre qui ne porte pas de bons fruits et nul n’échappe à cette loi universelle qui veut que l’on récolte exactement ce qui est semé par le cœur et la pensée de l’homme.

Jésus se fait baptiser

Si Jean-Baptiste était un prophète mandaté par Dieu, il n’était néanmoins qu’un homme comme les autres et ne pouvait pas encore percevoir exactement la raison pour laquelle Dieu l’avait envoyé prêcher. Il disait, certes, la vérité mais ne la connaissait pas toute. Son ministère eut été incomplet s’il n’avait été suivi de celui de Jésus.
Jean amenait ses auditeurs à la repentance en les persuadant d’abandonner un genre de vie qui ne correspondait pas à la volonté d’un Dieu Saint et Juste mais il ne pouvait pas les amener plus loin. L’homme n’a pas été créé pour la mort mais pour la vie et le message de Jean vise précisément ce qui fait obstacle à la vie : le péché, l’hypocrisie, le manque de droiture et d’amour, etc.… La purification que le baptême doit symboliser est surtout celle du cœur et de la pensée car c’est dans ces domaines que le mal trouve toujours son origine.
Mais la grande question qui se pose alors est de savoir comment il est possible de vivre une vie nouvelle conforme à la volonté divine. Dieu qui est la justice même ne peut exiger de sa créature des choses qu’elle est incapable de faire ! Il peut l’amener, comme il le fait par la prédication de Jean, à reconnaître son besoin de purification mail il veut aussi lui présenter un nouveau chemin dans lequel il lui sera possible de vivre une nouvelle vie. Dieu n’a pas seulement le pouvoir de détruire le mal, il a aussi celui de construire le bien. C’est ce qui veut faire dans l’homme et c’est pourquoi Jésus désire lui aussi être baptisé.
Il dit à Jean qui ne comprend pas sa décision : « Il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste ». Or, la justice de Dieu est précisément de donner à l’homme le pouvoir de faire ce qui est bien.
Ainsi Jésus se place-t-il exactement au niveau des hommes symboliquement par le baptême c'est-à-dire là où Jean est obligé de s’arrêter parce qu’il ne peut pas faire plus. Il avait d’ailleurs déclaré : « Celui qui vient après moi est plus puissant que moi ».
Jésus vient prendre l’homme là où il se trouve afin de l’amener plus loin, vers une nouvelle vie inconnue jusqu’à lors et qui est celle de l’Esprit.

La voix qui vient du ciel

C’est au moment où Jésus sort de l’eau que cette voix se fait en tendre et il faut remarquer combien elle est différente de celle que Jean faisait entendre. Au lieu de jugement et de destruction, c’est l’affection, la paix et la pureté qui apparaissent dans cette manifestation du Saint-Esprit sur la personne de Jésus.
On a l’impression très nette que Dieu est pleinement satisfait de voir l’homme e possession des moyens de vivre une nouvelle vie, non plus dans la peur du châtiment, mais dans l’affection et la confiance en un Dieu qui révèle tout son amour paternel en envoyant son Fils Jésus.
Au chapitre 15 de Luc, il est parlé d’un père qui accueille dans sa maison un fils égaré qui avait quitté la maison pour gaspiller son existence dans la débauche. Jésus a montré par cette parabole combien Dieu était désireux de nous introduire dans l’intimité de sa Maison parce que nous étions tous ses fils. Mais le fils en question reçoit de son père les vêtements propres qui remplaceront les haillons sales et qui permettront au fils de circuler dans la maison en qualité de fils et non d’esclave.
Beaucoup de croyants aujourd’hui encore devraient prendre conscience du fait que leur vie religieuse doit devenir celle d’un fils aimé, aimant et confiant dans la Maison du Père. Jésus est venu non pour détruire le monde mais pour le sauver ; le sauver de la peur, de l’esclavage, du doute et de tout ce qui empêche les fils de Dieu d’être heureux dans la Maison de leur Père.
L’appel à la repentance est l’appel à reconnaître ce qui nous fait mourir pour nous tourner sans crainte vers celui qui fait vivre parce qu’il est la vie.
Nous pouvons être encore ignorant de beaucoup de vérités, nous sentir infiniment dépassé par le problème du mal ou celui de Dieu, nous pouvons avoir conscience de nos extrêmes limitations terrestres mais rien de tout cela ne peut nous empêcher d’avoir une vie religieuse et spirituelle confiante dans la foi entière en la bonté et la justice de Dieu qui nos aime comme un père.

Le baptême au nom de Père, du Fils et du Saint-Esprit

Non, cela ne sera jamais une formule magique pour accréditer un baptême. S’il en était ainsi, le monde serait magiquement transformé par le simple fait que la plupart des bébés sont baptisés de cette manière. Or, tous les « baptisés chrétiens » sont loin d’être tous chrétiens et de vivre une vie qui ressemble à celle de Jésus.
Come nous le dosions, c’est le baptisé lui-même qui, par son adhésion volontaire et consciente de la volonté de Dieu, peut donner une valeur à son baptême. C’est pourquoi Jésus accompagne cette parole de cet ordre d’enseigner et d’instruire les hommes pour en faire de vrais disciples qui connaissent et comprennent la volonté de Dieu, c'est-à-dire ce qui leur permet d’échapper à la peur, à la superstition et à l’esclavage des traditions.

Si on ne se laisse pas aveugler par la lettre mais qu’on veuille saisir la valeur spirituelle des paroles de Jésus, il sera facile de comprendre que c’est tout un programme qui est contenu dans ces quelques mots : « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».
Nous remarquons qu’au moment du baptême le Père s’adresse à son Fils et le remplit du Saint-Esprit. Il est également précisé que « les cieux s’ouvrirent » comme si cela voulait figurer l’ouverture d’un nouveau chemin vers le ciel qui s’ouvre pour tous les hommes parce que Jésus est descendu vers eux.
C’est en effet ce qui se passe ; un chemin vers la vie est ouvert et cette vie est caractérisée par le faut qu’elle va être une progression constante vers un but divin comme nous le pressentons dans la « formule baptismale ».
Il est vrai que les disciples comme cela nous est dit dans les Actes des Apôtres, baptisait tout simplement au nom de Jésus et ceci confirme que ce qu’avait dit Jésus n’était nullement une formule magique.
Comme nous allons le voir, c’est tout le programme divin que Jésus donne dans ces quelques mots.
« Au nom de » veut dire exactement « en vue de » ; on peut traduire aussi « pour le nom de » et c’est cela qui est intéressant car ces premiers mots contiennent l’idée de direction à prendre. La vie est toujours une direction vers quelque chose. C’est l’idée de progrès et de croissance qui est soulignée ici. Quelqu’un qui est baptisé s’engage dans une direction où il va progresser en vue d’atteindre un but.
C’est pourquoi Jésus dit dans Jean 14 : « Je suis le chemin, la Vérité et la Vie ». Tout ce qui est vivant évolue toujours et se développe. On est loin d’une simple formule qui n’apporte aucune transformation à l’existence d’un individu.
In nous est dit que la vie est dans le Père. C’est Dieu seul qui est l’auteur de la vie et qui en a le secret. La vie de Dieu en nous nous conduit vers lui. Lorsque nous allons vers le Père cela se reconnaît au fait que nous ressemblons de plus en plus à son Fils. Ce Fils est vraiment la vérité parce qu’il est une fidèle démonstration des caractères du Père céleste. Sans lui nous n’aurions jamais compris à quel point Dieu était animé d’un amour paternel pour tous les hommes.
Mais pour ressembler au Fils le simple désir ne suffit pas et c’est pourquoi Jésus est le chemin. Il est ce chemin par son Esprit qu’il met dans nos vies. Jésus réalise l’ancienne promesse de Dieu à son peuple : « J’écrirai ma loi dans leur cœur afin qu’ils pratiquent mes commandements ».
Jean annonçait celui qui était plus puissant que lui parce qu’il était capable de baptiser du Saint-Esprit ce qui veut dire que Jésus communique littéralement à celui qui se confie an lui une énergie divine, une nouvelle vie qui le transforme et le transfigure tous les jours un peu plus à l’image divine.
C’est ainsi que par la puissance du Saint-Esprit il devient un fils de Dieu et apprend à connaître en Dieu celui qui est vraiment son Père.

Le Baptême selon l’évangile n’a pas pour but de donner une étiquette religieuse mail il est le symbole d’une décision personnelle et consciente pour atteindre un but offert par Jésus à tous : connaître Dieu et l’aimer comme un père.
Il n’y a pas d’autre religion qui soit aussi vraie que celle-là.
Samuel GUILHOT 26/ 10/ 1969

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