mardi 26 février 2013

Le chemin d’éternelle progression des Fils de Dieu

Lectures : Jean 14/ 1 à 14 et Éphésiens 3/ 14 à 21

Quelle que soit la valeur qu’on accorde aux différentes religions du monde il est de toute évidence que l’enseignement de Jésus reste celui qui ouvre à l’homme les plus saines et les plus glorieuses perspectives quant au temps et à l’éternité.
Cette affirmation ne veut naturellement pas dire que les chrétiens sont les meilleurs hommes du monde car ils ne sont trop souvent que des chrétiens de nom ou de tradition et ne comprennent pas non plus toujours la véritable portée des enseignements de Jésus. Preuve en est qu’ils se disputeront plutôt sur la qualité et la valeur de sa Personne au lieu de découvrir ces mêmes valeurs en pratiquant les enseignements qu’il leur a laissés. Cela revient à dire ce que l’on sait très bien en général : un chrétien est quelqu’un qui a décidé de suivre Jésus. C’est d’ailleurs ainsi qu’il a appelé ses disciples en leur disant : « Toi, suis-moi ».

Mais cela risque d’être un lieu commun que de dire qu’il faut suivre Jésus pour être un chrétien car il n’en résulte pas toujours les fruits normalement attendus.
C’est qu’il y a autant de manière de comprendre cet appel qu’il y a d’individus qui l’entendent. C’est pourquoi Jésus a choisi ses disciples en les appelant par leur nom c’est-à-dire en tenant toujours compte de leur personnalité particulière.
On a fait beaucoup de tort au message de Jésus en obligeant souvent les gens à penser uniformément et à ressentir identiquement son appel. Cela a abouti à une déplorable fragmentation des esprits où chacun s’est cru l’unique dépositaire des vraies façons de comprendre la Vérité. Que ceci soit resté le trait particulier de certains chrétiens ou soit celui de certaines églises, officielles ou non, peu importe. Cela ne change rien au fait que chacun peut et doit avoir un contact personnel avec Jésus et qu’il ne peut y avoir d’autres preuves de la réalité de ce contact que celles marquées par les radicales transformations de son existence en qualités et valeurs spirituelles. On ne peut prétendre être chrétien sans chercher à devenir ce que Jésus était : un Fils de Dieu.

Que signifie suivre Jésus ?

Personne ne peut le savoir à moins d’avoir d’abord sincèrement décidé de le suivre. Lorsque Jésus dit qu’il est lui-même le chemin cela signifie que ce chemin ne peut être découvert et connu que par une décision et un contact personnel. Aucune forme extérieure de religion ne peut remplacer cette nécessité ou alors c’est la négation et la ruine de la personnalité humaine et de sa libre volonté. C’est quand on a sincèrement décidé de suivre Jésus que commence l’apprentissage de l’unification des deux volontés en jeu : celle de Dieu et celle de l’homme.
La religion de la peur doit être bannie plus que jamais et c’est « un voleur d’âme » celui qui impose sa religion par la peur. La volonté de Dieu n’est pas une chose contraignante comme on le croit souvent mais une invitation à la volonté humaine pour s’accorder et s’harmoniser avec celle de Dieu. Ainsi celui qui suit de tout son cœur le chemin de Jésus s’aperçoit qu’il aime ce chemin parce qu’il est aussi le sien.

Différents points de départ pour un même but

Il est frappant de constater combien sont différents les expériences qui ont amené chacun à découvrir son besoin de Dieu et déterminé sa décision de suivre Jésus. Mais ce qui est important c’est surtout de reconnaître que nous sommes tous appelés à une vocation unique : celle d’être des fils de Dieu et de ressembler de plus en plus à note Père non seulement en nature et en qualité mais aussi en action. C’était d’ailleurs le désir de Jésus que ses disciples soient aussi là ou lui-même se préparait à aller.
D’où que nous partions, le but reste donc la progression vers les cieux ou, pour être plus clair, vers les étapes successives de l’éternelle existence en vue de réaliser le plan de Dieu pour toutes ses créatures.
Un être normal cherchera toujours à améliorer ce qu’il est et ce qu’il a. Sans ce désir, il n’y aurait jamais eu ni progrès ni civilisation. Si nous trouvons que le progrès matériel de l’humanité est formidable, il reste néanmoins handicapé par l’absence du désir de progresser moralement et spirituellement.
Quand l’homme s’imagine que la recherche d’une saine spiritualité risque d’amoindrir sa personnalité et son progrès matériel il fait une grossière erreur. Il est clairement prouvé que ce sont toujours les meilleurs chrétiens qui sont les meilleurs ouvriers parce que plus ouverts dans leur compréhension et plus consciencieux. Il en est ainsi dans tous les domaines et le meilleur des hommes de la terre devient encore meilleur quand il joint à ses qualités humaines celles de la nature divine que Jésus communique à ceux qui le suivent.
S’il est vrai que certains pays des plus retardés sont cependant le plus spiritualistes par l’importance du concept religieux dans leurs structures nationales c’est parce que ce système religieux est sclérosé et dogmatisé à l’extrême et n’est pas vivifié par une constante purification visant la libération de la pensée humaine, son affranchissement de la peur superstitieuse et la découverte d’un Dieu vivant et personnel qui aime l’individu et l’attire à lui comme un Père attire son fils.
Si un abîme infranchissable sépare note corps physique et matériel des univers spirituels et célestes, nous ne sommes pas pour autant des êtres isolés. Il existe une voie de communication par où se font les échanges entre créateur et créature et c’est la voie de la foi. La foi est avant tout une attitude de l’esprit humain qui s’ouvre à l’influence bénéfique de l’esprit divin. Il est vrai qu’il peut exister des influences mauvaises dans es domaines de l’invisible mais elles sont sans effet sur celui qui recherche sincèrement la volonté de Dieu, ce qui est bon et ce qui favorise la pratique de la droiture mentale.
Cette foi n’est pas une attitude négative qui attend les évènements avec passivité mais elle s’exprime par la prière spontanée et confiante. La valeur des mots employés dépend de l’éducation intellectuelle de celui qui prie mais l’efficacité de sa prière n’en dépend pas. C’est le contact d’esprit à esprit qui est important et qui se manifeste par cette heureuse certitude qui caractérise les vrais enfants de Dieu. C’est le premier stade d’une évolution spirituelle dans le chemin que Jésus nous a ouvert vers son Père céleste : « Je m’en vais vers mon Dieu et vers VOTRE Dieu, vers mon Père et VOTRE Père. »
L’exemple de la vie familiale est un premier signe de la vie céleste qui nous permet de comprendre et d’apprécier par avance l’éternelle bonté paternelle de Dieu qui nous attirera indéfiniment vers lui.

Jésus veut conduire ses disciples où lui-même se trouve

Il déclare en effet que là où il va il leur préparera une place. Jésus dit qu’il va vers son Père et nous montre ainsi le but vers lequel nous irons aussi. Il est écrit que lorsqu’il est monté vers son Père, il a traversé les cieux ou, en langage plus moderne, il a traversé les univers de la création pour se retrouver à la droite de la Majesté Divine, source et cause première de toute chose. Inutile d’essayer de concevoir en imagination ce que cela peut représenter dans la réalité céleste, nous en sommes parfaitement incapables pour l’instant bien que nous sachions que cette réalité existe.
Si Jésus a été actif sur la terre, il l’est toujours dans les Royaumes Célestes et cette activité est à la mesure de sa suprême élévation en pouvoirs et en sagesse. C’est en cela que réside l’extraordinaire destinée des Fils de Dieu : ils sont appelés non seulement à acquérir sur terre un commencement de ressemblance avec leur Maître mais aussi à devenir de plus en plus ses collaborateurs dans l’action. Ils le sont déjà dans une certaine mesure mais ceci n’est qu’un prélude et une préparation à des œuvres plus grandes et plus glorieuses que tout ce qui peut être imaginé de plus grand et de plus glorieux sur terre.
Toutes les religions ont cherché à pénétrer le mystère de l’au-delà mais les solutions qu’elles proposaient ont augmenté souvent la confusion et noyé l’espérance dans des formes d’existence dans consistance et sans attrait.
Même si nous ne pouvons imaginer la nature nouvelle des mondes à venir, et nos arrières grands-parents étaient loin de pouvoir imaginer les inventions de notre monde actuel, nous sommes en mesure de savoir que tout doit aller vers des formes supérieures, donc plus satisfaisantes et toujours mieux adaptées à nos désirs les plus élevés et les plus nobles.
Rien n’est plus désespérant et lassant que d’essayer de trouver une signification à notre existence sans l’apport de cette perspective éternelle. Un homme dont la vie a été un échec est quand même une créature doué d’une qualité de valeur impérissable par le simple fait qu’il est capable de reconnaître son échec. C’est une preuve qu’il est fait pour réussir et s’épanouir et son échec peut justement avoir déjà contribué à le préparer à son existence future. Les vraies réussites sont ailleurs que sur la terre parce que dans les mondes célestes les acquisitions sont définitives, inflétrissables et infinies dans leurs heureuses répercussions.
Jésus a franchi les portes de la mort pour nous donner l’exemple de la vie qu’il possède et qu’il désire nous communiquer. Suivre un tel Maître n’est pas une servitude mais une libération continuelle de notre esprit et de nos espérances. Si nous voulons commencer l’apprentissage de note future destinée, commençons déjà par considérer que cette présente existence a sa raison d’être et remercions Dieu d’en avoir l’assurance. Nous pouvons dés maintenant goûter la joie du ciel en le considérant comme note but, note trésor et l’objet, supérieur à tous les autres, de notre recherche et de notre foi.

Plusieurs demeures dans la maison

Le sens de cette phrase nous apparaît clair quand nous donnons au mot « demeure » son sens de séjour provisoire ou d’étape. La Maison du Père constitue le vaste et inimaginable ensemble de la création organisé en « demeures » par lesquelles passe le chemin de Jésus. Il s’agit là en réalité d’une perpétuelle ascension au travers des différentes phases d’expériences à tous les niveaux de l’existence céleste vers la compréhension de l’incompréhensible absolu divin et de sa qualité Paternelle et Personnelle. C'est-à-dire que l’émerveillement et l’attrait de l’amour divin resteront à toujours les stimulants fondamentaux de la vie céleste.
Croyez bien que ce langage n’est pas de la fantaisie ; l’apport des découvertes de la science nous aide aussi à mieux comprendre certaines choses même dans le domaine biblique.
De plus en plus l’univers apparaît aux regards des chercheurs comme un ensemble extraordinairement organisé qui devient l’expression visible d’une pensée intelligente et douée de personnalité et de volonté. Et ceci n’est encore qu’une conception très sommaire de ce qu’il reste à découvrir. Mais ce qui est intéressant pour nous et nous permet d’être, dans un sens, en avance sur la science des hommes c’est la certitude que cet univers est rempli de glorieuses sphères occupant leur place dans l’espace infini et servant de cadre à l’évolution spirituelle et à la progression constante de toutes les créatures de Dieu. Éphésiens 3/ 15 est particulièrement révélateur à ce sujet et d’autre passages de l’Ecriture que le chercheur attentif peut encore découvrir.

Le trouble des disciples

Ils n’avaient pas, comme nous, l’arrière plan historique qui leur aurait permis de comprendre beaucoup de choses dans ces heures angoissantes précédant le départ de leur Maître bien-aimé.
C’est au moment précis où Jésus parle ouvertement de ce qu’il a l’intention de faire, au moment où ils commencent à percevoir la supériorité divine de leur Maître et le but qu’il place devant eux, c’est à ce moment qu’il parle de les quitter !
Ils ressentent profondément comme une impossibilité absolue de réaliser seuls et pendant leur vie terrestre le programme missionnaire que Jésus a commencé avec eux.
Ce qu’ils ne comprenaient pas encore c’était la portée universelle et éternelle de l’œuvre de Jésus. Le court chemin terrestre était évidemment insuffisant pour un tel but de rédemption et de perfection mais Jésus les encourage d’une façon très particulière en leur disant « Croyez en Dieu et aussi en Moi, au moins à cause des œuvres. »

La signification des œuvres de Jésus

Dans tout ce que Jésus a été et a fait pour ses disciples il a révélé une affection et une sollicitude réellement paternelle. Il était, il est vrai, de leur génération et plus ou moins à peu prés du même âge et se considérait comme leur frère ainé. Mais sa maturité spirituelle, intellectuelle autant que professionnelle lui donnait un incontestable ascendant et, comme tout fils ainé de son temps, il savait assumer une responsabilité paternelle. Il avait été à une bonne école dans sa propre famille auprès de ses frères et sœurs. Il était donc leur éducateur et se proposait de les conduire très loin et très haut dans la connaissance de leur Père céleste qu’il révélait constamment dans tout son comportement.
C’est pourquoi il rassure ses disciples qui croient que tout va finir avec son départ. En réalité, tout ne fait que commencer et s’ils ont prouvé leur foi en Dieu, il faut que celle-ci progresse vers la confiance filiale en l’amour paternel de ce même Dieu.
Nous pouvons croire en la toute puissance de Dieu mais il nous faut encore apprendre à le connaître plus intimement et plus personnellement en croyant qu’il est exactement pour nous ce que Jésus a été avec et pour ses disciples. Nous devons l’aimer comme un Père cat c’est comme ses propres enfants que lui-même nous aime.
Ceux qui comprennent cette vérité seront toujours solidement armés pour résister aux assauts possibles et imprévus des épreuves terrestres. C’est surtout dans les heures difficiles que se remarquent les vrais fils de Dieu. Même s’ils ne sont guère encouragés par leurs propres conditions d’existence ici-bas, ils savent que cela n’influence en rien le bénéfice éternel de leur foi persévérante en la bonté de leur Père céleste. Sur les innombrables sphères de l’univers divin le chemin est déjà tracé pour de glorieuses entreprises où les infirmités et les déceptions n’ont plus cours. Celui qui peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons ne décevra jamais les siens.
C’est à l’échelle de l’éternité qu’il faut comprendre l’œuvre de Jésus et non uniquement à celle de notre brève existence matérielle.

Demander au nom de Jésus

Prions et demandons mais apprenons à le faire vraiment au NOM de Jésus c’est-à-dire comme des fils, comme si c’était lui qui demandait. Demander n’est pas gémir ou supplier en essayant d’expliquer à Dieu ce qu’il a l’air de ne pas comprendre. Prier vraiment est une expression de la volonté bien arrêtée de recevoir le nécessaire pour l’accomplissement de la volonté de Dieu. Nous ne sommes pas des étrangers dans la Maison de notre Père pour nous entraver dans des formules conventionnelles, c’est pourquoi nous devons être simples et spontanés et devenir de plus en plus conscients du lien familial qui nous unit au Seigneur.
La maison de notre Père est remplie de serviteurs célestes et dévoués et ces nombreux ordres d’agents divins connaissent parfaitement la volonté de Dieu à leur égard.
Ils savent très bien s’occuper de nous en temps toujours opportun si nous restons confiants dans l’affection infinie du Père pour ses enfants.
Les Écritures nous parlent souvent de ces fidèles ministres célestes mais n’oublions pas qu’ils ne sont pas là pour satisfaire nos caprices mais pour nous éduquer afin que, sortant de l’enfance spirituelle, nous devenions de véritables fils de Dieu capables de toujours mieux discerner, aimer, faire et comprendre la volonté de notre Père.

C’est à ce stade là de notre évolution spirituelle que nous pouvons prendre pour nous cette promesse de Jésus : « Demandez ce que vous voudrez et cela cous sera accordé ».

Samuel GUILHOT 19/ 10/ 1969

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