lundi 10 septembre 2012

L’impuissance des mots à exprimer la vérité

Lecture : 2 Timothée 2/ 14 à 21

Les mots ne sont en effet que l’emballage des idées ; ils peuvent donc être vides de sens ou remplis de signification. C’est seulement la substance qu’ils recouvrent qui a de la valeur et que leur symbolisme ne réussit pas toujours à définir totalement.
Il ne viendrait à l’idée de personne de se nourrir avec le carton des emballages qui enveloppent les aliments ; ce serait contraire à tout bon sens et à toute logique. Même s’ils sont beaux et bien faits, ils n’ont qu’une valeur secondaire et ne peuvent en aucun cas remplacer ce qu’ils contiennent.
Malheureusement, cette simple logique n’est pas toujours observée quand il s’agit de religion ou de théologie. L’importance des mots devient telle que la Vérité n’est plus que lettre morte et n’a aucun résultat pratique dans la vie de ceux qui l’entendent ou la professent. Les disputes de mots font finalement de la religion une philosophie sans consistance qui favorise la désintégration de la vie religieuse et détourne le peuple des vraies valeurs spirituelles. Les discussions, les contestations, les dogmatismes arriérés et sectaires sont un mensonge contre la Vérité et produisent un zèle amer et une sagesse d’origine purement psychique (Jacques 3.13 à 16).

L’orthodoxie vivante de Timothée

Les désordres et les divisions ont toujours été un terrible obstacle à la pensée des hommes pour la recherche et l’expérience de Dieu. Timothée doit être un bon ouvrier qui n’a pas à craindre d’être confondu ou déçu quand il sera confronté avec l’opposition ou la contradiction. La Vérité normalement comprise et vécue ne redoute pas l’épreuve et l’analyse. celui qui est vraiment animé de l’Esprit de Vérité saura en tout temps garder son calme et sa sérénité quand il est contredit car il sait que la Vérité ne dépend pas des mots et des formes et que ceux-ci peuvent parfois changer sans rien enlever à la réalité et à la valeur de ce qu’ils contiennent.
Le témoignage de Timothée c’est surtout ce que cette Vérité a fait de lui et a produit en lui. Sa profonde assurance et son expérience vécue doivent l’amener à cette attitude qui neutralise d’emblée toute possibilité de querelle et de dispute. Par contre, il est prêt à reconnaître et à recevoir ce qui, chez les autres, peut lui servir d’exemple et contribuer à son progrès spirituel (2 Timothée 2.22).
Timothée est exhorté à dispenser « droitement » la Vérité, ce qui signifie littéralement qu’il doit être « orthodoxe ». Je ne pense pas que cette « orthodoxie » soit simplement le fait d’exprimer la Vérité à l’aide de formules bien choisies et bien agencées. Il y a plus profond et plus vivant que cela. Cette droiture dans l’exposé de la Vérité intéresse surtout son propre comportement qui doit être en accord avec ce qu’il dit. Il est indispensable qu’il fasse preuve d’un caractère bien équilibré et d’une sérénité à toute épreuve afin que soit manifestée la PUISSANCE de la Vérité pour susciter la foi et régénérer le cœur de ses auditeurs (1 Cor.2.4).
En définitive, une des caractéristiques d’un témoin équilibré et capable de maîtriser sa pensée par l’expérience vécue est qu’il sait aussi bien écouter que parler. Dés l’instant où quelqu’un s’imagine avoir seul le droit de parler les difficultés surgissent. Etre prompt à écouter et lent à parler est un moyen efficace pour éviter l’irritation et la colère. Ceux qui veulent toujours imposer leurs idées ne manquent pas de révéler leur faiblesse quand ils perdent leur calme et tombent dans le dispute de mot (Jacques 1.26 et 27).

Dieu, seul fondement de la foi

Il est absolument évident que Dieu ne peut conférer à un seul hommes ou à un groupe quelconque le droit de détenir TOUTE la révélation. Il est non moins évident que la méthode divine est de nous instruire les uns par les autre et aucune déviation n’est à craindre avec ce principe tant qu’il aura pour but de conduire à une réelle piété faite de sens pratique, de droiture spirituelle ou d’amour désintéressé. Tout discours qui n’aide pas à progresser spirituellement doit être tenu pour vain et pour lettre morte. (Jacques 1.26 et 27).
Les meilleurs emballages ne sont jamais une garantie de la valeur du produit qu’ils contiennent. Ainsi, les mots n’ont de sens que par ce qu’ils produisent dans la vie de ceux qui les écoutent. Il n’empêche que bien des croyants sont parfois troublés par ce qu’ils entendent quand cela diffère fondamentalement de qu’ils ont l’habitude d’entendre. Il peut en résulter une certaine confusion pénible pour la foi mais ce résultat vient surtout du fait qu’ils attachent aux mots une valeur qu’ils n’ont pas toujours. Il n’est pas toujours facile non plus de discerner où se trouve la Vérité mais un bon principe est de ne rien admettre ni rejeter à priori. Il faut jalousement garder sa liberté d’examiner les choses et de retenir ce qui est bon, l’Ecriture elle-même nous y invite (1 Thess.5/ 21).
Nous devons en toutes circonstances garder en nous cette certitude indéracinable pour tous les cœurs sincères que Dieu LUI-MEME est le fondement de la foi et non une théorie quelconque. Ce qui importe le plus dans un édifice c’est le fondement et non la beauté de la façade. Le fondement est la chose qui ne se voit pas et c’est précisément pour cette raison qu’il est solide. Dieu seul connaît les cœurs et peut juger de leur qualité.
L’architecte qui construisait une maison apposait son sceau sur le fondement. C’était une garantie qui engageait sa responsabilité. Ainsi, Dieu se fait lui-même le garant de notre foi quand il déclare qu’il connaît ceux qui sont à lui. Dans ces conditions, personne au monde ne sera jamais qualifié pour affirmer le contraire.
      1. Le signe indiscutable de la vraie foi
Ce second point complète celui qui précède. Celui qui connaît vraiment le Seigneur ne peut que révéler par son comportement les traits du caractère divin. Une vraie foi finit toujours par modeler l’attitude de l’homme en conformité avec la nature divine. Il s’éloigne spontanément de tout ce qui est contraire à la justice et de tout ce qui porte atteinte à l’honneur de Dieu.
Si nous avons la certitude que Dieu nous connaît parfaitement et voit la sincérité de notre cœur, si nous avons un sincère désir de lui ressembler et si nous aimons sa volonté alors nous n’avons pas à être dérangés no troublés par ceux qui voudraient nous imposer leurs pensées et nous condamnent si nous ne les acceptons pas.
Il est certes toujours nécessaire de voir ce qu’il y a de bon dans l’enseignement qui nous parvient et de reconnaître humblement que l’on a besoin des autres mais que ce soit surtout dans le but de devenir meilleurs et plus aptes à nous comporter comme de vrais enfants de Dieu.
Tout ce qui nous aide à être plus joyeux dans le service, plus persévérants dans l’épreuve et plus désireux de ressembler au Maître sera toujours digne de retenir notre attention et d’occuper notre pensée. La sagesse qui vient de Dieu ne peut que produire la paix, la modération, la conciliation, la miséricorde et toutes sortes de bons fruits exempts de duplicité et d’hypocrisie (Jacques 3.17 et 18).
      1. Différents niveaux de mentalité spirituelle
L’ensemble des sincères croyants sur la terre est comparable à une grande famille où se retrouvent tous les niveaux d’âge et de mentalité. Ces niveaux ne sont pas, bien sûr, obligatoirement des points fixes où chacun est rivé pour toujours. Il est vraiment malheureux que beaucoup trop de croyants encore restent toute leur vie figés dans de vieilles habitude traditionnelles héritées de leur enfance avec la peur irraisonnée d’en sortir pour acquérir les niveaux supérieurs de liberté et de joie spirituelle. Ils sont comparés à des vases de différente nature pouvant servir à des usages plus ou moins nobles. Nous commencerons par les derniers :

Les vases de terre

Ces sont ceux qui supportent difficilement les chocs de la contradiction et qu’il faut constamment ménager comme des petits bébés que l’on aide à vivre mais auxquels il est impossible de confier une responsabilité ni un fardeau quelconque. Ils sont souvent susceptibles et fragiles dans leur amour-propre et n’ont qu’une vision restreinte de la vie et de l’aventure spirituelle. Leur sincérité ne fait pas de doute mais leur désir de progresser a besoin d’être éveillé et stimulé.

Les vases de bois

Ceux là sont plus solides mais ne résisteraient pas à l’épreuve du feu. Compréhension reste limitée, un peu comme celle de Pierre qui se scandalisait à la pensée que son Maître accepterait de se laisser mettre à mort. Ils admettent difficilement que la vie spirituelle ce n’est pas forcément le ciel sur la terre et que pour atteindre les niveaux supérieurs de l’expérience de la foi il faut soutenir parfois de durs combats. Ils ne réalisent pas la valeur des énergies divines qui sont généreusement communiquées à ceux qui veulent répondre à l’appel de Dieu pour accomplir sa volonté. Ils sont comme ces adolescents qui n’arrivent pas à couper les ponts avec la période de l’enfance pour se lancer résolument au devant de la vie et des responsabilités.

Les vases d’argent

Ils ont capables de sont capable de supporter le feu des obstacles, des déceptions et des contradictions. Mais comme l’argent qui, malgré sa valeur, arrive à se ternir, ils se laissent encore parfois dominer par les perplexités et les craintes qui assombrit quelque peu la valeur de leur témoignage. Ils ont encore besoin d’apprendre à garder leur calme et leur confiance en n’importe quelle circonstance. Il leur manque cette solide assurance de ceux qui sont instruits par l’expérience et qui savent que tout situation trouve son issue et a son utilité ? ils sont comme ces jeunes hommes qui foncent vers l’avenir en croyant qu’il leur appartient tout entier et qui sont touts décontenancés quand ils se trouvent soudainement bloqués par quelque grain de sable.

Les vases d’or

Ils peuvent tout supporter et tout affronter avec la sérénité d’une foi éprouvée sans jamais s’altérer ni s’irriter des déceptions et des contretemps. Ils savent tirer profit de toutes leurs épreuves et donner à tout instant le pur reflet du caractère de leur Maître. Ils sont patients et persévérants en se perfectionnant en qualité et en donnant à leur témoignage le poids d’un authentique exemple.
Ils sont de vrais témoins de la Vérité parce qu’ils sont eux-mêmes une part vivante de cette Vérité.

La Vérité serait à jamais incompréhensible et inaccessible si elle ne se traduisait dans les faits et si nous n’avions que des mots pour l’exprimer. Les discours seront toujours insuffisants pour rendre témoignage à la Vérité et tous ceux qui croient la posséder devraient penser que c’est elle, en fait, qui doit nous posséder afin qu’ils soient eux-mêmes les signes vivants et indiscutables de ce qu’ils proclament.
Nous avons tous la possibilité de devenir des vases d’or mais ce ne sera pas d’une façon magique et instantanée. En matière spirituelle, il en est comme de la vie. Il faut qu’elle évolue de stade en stade jusqu’à sa maturité par l’apprentissage et l’expérience.
Le stade où nous nous trouvons n’a qu’une importance relative mais ce qui est d’une importance capitale c’est que, sans cesse, NOUS PROGRESSIONS.

Samuel GUILHOT

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