lundi 10 septembre 2012

Affectionnez-vous aux choses d'en haut

Lectures : Hébreux 12/ 22 à 24 ; Colossiens 3/ 1 à 4.

Le chrétien sincère qui aime Dieu de tout son coeur et de toute sa pensée aime aussi sa patrie céleste et ne peut manquer de s'interroger sur les réalités qui l'attendent dans ce monde à venir. Chercher est une loi du Royaume de Dieu et c'est un exercice spirituel qu'il convient de ne pas négliger puisqu'il est écrit que l'esprit nous conduira dans toute la vérité. Nous ne serons jamais forcés d'avancer ou de chercher mais si nous le faisons nous pouvons être assurés que nous recevrons les directives convenables pour nous permettre de trouver.
Ces directives nous sont données la plupart du temps par des esprits célestes qualifiés pour cela bien que normalement nous soyons rarement conscients de leur intervention. Le résultat est que nous arrivons à découvrir des réalités que nous concevons spirituellement et pour lesquelles nous avons une pleine certitude bien que nous n'ayons pas toujours la possibilité de les expliquer par manque de moyens d'expression. Cependant, dans ce domaine nous sommes beaucoup plus riches que les premiers chrétiens et le développement des connaissances scien­tifiques nous permet d'utiliser des termes à comparaison et des images absolument inconce­vables pour les croyants des premiers siècles. Lorsque Paul a été ravi au troisième ciel il n'a pas été capable de décrire ce qu'il a vu et ne l'aurait pas été davantage s'il avait visité les laboratoires modernes d'application des sciences physiques. Par contre s'il avait eu une culture scientifique comme celle de nos savants actuels il aurait certainement pu dire beaucoup de choses à la portée de notre compréhension. En général, les chrétiens sont encore trop portés à exprimer leur foi par des idées toute faites et à employer des expressions qui n'ont plus aucun rapport avec la réalité. On a peur d'adapter son langage tant on est encore sous l'esclavage des mots. Lorsque Jésus a parlé en parabole Il a employé des mots et des images à la mesure de son temps et de son lieu. Les traducteurs savent bien la difficulté qu'il peut y avoir à transposer les mêmes images pour d'autres temps et d'autres lieux. Par exemple les expressions telles que neige et glace ont longtemps été pour certains peuples d'Afrique un mystère total. Pourtant la Bible révèle comment Dieu purifie le cœur et le rend plus blanc que la neige. Le rôle de la science est de détruire la superstition et non la foi et la foi n'a pas à rejeter la science mais à se saisir des matériaux qu'elle apporte à la pensée pour donner une expression plus correcte et plus compréhensible des réalités spirituelles. Depuis que l'astronomie et la radio-astronomie ont mis en évidence la grandeur infinie de la création nous comprenons mieux la grandeur de Dieu. Quand nous savons que l'univers comp­te des centaines de milliards de soleils et qu'il y a encore des millions d'univers semblables dans l'espace, nous commençons à comprendre que le ciel n'est pas une simple demeure avec une unique pièce. Les choses visibles sont l'ombre ou la projection matérielle des choses in­visibles dit l’Écriture. De même que notre corps matériel est l'image du corps spiri­tuel que nous aurons dans le ciel, ainsi l'univers matériel avec ses extraordinaires et pro­digieux agencements est l'image du ciel. 0r, il faut convenir que nous avons du ciel une idée plutôt confuse et vague et que les idées arrêtées, fixes et soi-disant bibliques de certains milieux n'ont pas contribué à éclaircir à cause d'un refus traditionnel de s'adapter aux réalités nouvelles. Exemple : la lutte de l’Église contre les affirmations de Galilée en 1632.
Lorsque Jésus nous parle des demeures célestes dans Jean 14 il fait allusion à ces vastes domaines de l'univers où la place ne manque pas mais aussi au fait qu'ils sont agencés de façon à ,jalonner la progression éternelle des fils de Dieu. Pour exprimer cette vérité Paul se sert d'un terme militaire qui était bien connu de son temps et qui est encore compréhen­sible pour le nôtre : c'est le mot "rang". Chacun ressuscitera en son rang : 1Corinthiens 15/ 23.
Nous avons grandement besoin d'adapter notre idée de Vie Éternelle ; on la conçoit trop com­me une chose statique alors qu'elle est Vie c'est à dire progression éternelle. Quand Jésus dit que la Vie Éternelle c'est de connaître le seul vrai Dieu (Jean 17) cela signifie que cette vie consiste en une éternelle croissance dans la découverte et la compréhension de Dieu. Dieu restera toujours Absolu puisqu'il est Dieu et c'est pourquoi la progression est éternelle. On ne s'ennuie pas au ciel, toujours progresser pour toujours découvrir quoi de plus captivant ! C'est semble-t-il dans ce sens qu'il faut entendre 1Timothée 6/ 16.
L'homme veut voyager dans le cosmos et connaître d'autres mondes. Cette ambition prouve sa destinée mais il faut qu'il comprenne qu'il doit spirituellement se préparer à cette grande aventure car matériellement il sera toujours misérablement limité. Spirituellement cette aventure est ouverte à tous et pas seulement à quelques rares spécialistes privilégiés. La création toute entière soupire après la révélation des fils de Dieu (Romains 8). Cela n'implique-t-il pas qu'une glorieuse activité est réservée aux enfants de Dieu dans les mondes célestes ? Si aujourd'hui nous souffrons dans la limitation de nos moyens pour réaliser
dans notre courte vie terrestre le meilleur de notre idéal humain et spirituel, il n'en sera plus ainsi là-haut.
Mais il faut peut-être revenir à l'idée de "rang" à propos de la résurrection. Il n'est vrai que nous arrivons tous au même rang là-haut comme l'imagine celui qui pense que le ciel est une chambre unique. Nous nous réveillons là-haut exactement au stade de développement spirituel qui était le nôtre en quittant la terre. Paul savait ce qu'il voulait dire quand il exprimait son désir de bien courir pour obtenir le prix de la course et la couronne du vainqueur. Si nous considérons le ciel comme un Royaume il ne faut pas oublier qu'un royau­me comprend différentes classes d'individus selon leurs capacités et le degré de leur évo­lution. Tranquillisons-nous ! Il n'y a pas de lutte de classe dans le ciel mais une immense entraide et l'assistance des nombreux ordres célestes pour mettre éternellement en évidence le fait que le Royaume divin est un royaume d'Amour et de justice parfaits.
Le ciel est-il de substance matérielle ? Il est cela et plus encore car notre conception du matériel est relative à nos sens physiques et l'univers nous donne seulement l'image physique que nos sens humains nous transmettent mais si avions des centaines de sens supplémentaires nous percevrions une réalité plus complète et encore plus substantielle. Abraham voyait par la foi la cité dont Dieu est l'architecte. L'apôtre Jean a également aperçu cette cité et il est tout à fait certain qu' il y a des cités dans le ciel et de merveilleux paysage, qu'il y a des sons et de la musique et des couleurs et bien d'autres choses encore dont les meilleures réalisations terrestres ne nous donnent qu'une grossière idée. Si nous y étions transportés avec nos corps terrestres nous ne pourrions rien voir
ou pas grand chose puisque nous n'avons que cinq sens très limités. Nous serions de grands infirmes sourds et aveugles. C'est pourquoi il nous faut un corps adapté, un corps céleste. Ce corps était celui de Jésus à sa résurrection comme celui des anges de rang le plus infé­rieur mais directement supérieur à l'homme terrestre. Nous comprenons mieux comment il pouvait traverser les murs maintenant que nous savons que les ondes radio électriques le font aussi. Mais l'ascension de Jésus nous montre une grande vérité : le domaine supérieur de l'invisible existera toujours à tous les stades de progression. L'Ecriture dit que Jésus est monté au-dessus de tous les cieux et que les cieux des cieux sont à l'Eternel. En fait, sur la terre, nous préparons notre corps spirituel, qui sera l'instrument de notre éternelle progression dans la perfection et la connaissance de Dieu, de gloire en gloire, d'âge en âge.
­L'homme s'enorgueillit de sa connaissance sur Ia terre et de ses réalisations matérielles mais il devrait comprendre que tout cela n'est que du balbutiement et que s'il veut vraiment connaître un jour le fond des choses il faut qu'il vienne à Dieu en vue de recevoir de lui cette possibilité.Dieu ne défend pas à l'homme de chercher à comprendre mais il veut l'aider au contraire à trouver les vrais chemins de la connaissance et de la joie de découvrir dans la vérité c'est-à-dire dans le perfectionnement complet de sa personnalité.
Le premier stade de la résurrection est celui des anges (Luc 20/ 36). Ce n'est qu'un premier pas sur l' échelle ascendante mais Jésus reste le chemin éternellement vivant qui ouvre notre marche dans les cieux et les cieux des cieux vers la gloire du Père.
De tels sujets amènent beaucoup de questions et nous ne pouvons nous étendre. Relevons seu­lement deux points : la question des enfants et celle du jugement . Là aussi il y a beaucoup de confusion. Les petits enfants qui meurent sont un mystère troublant pour beaucoup et pourtant Jésus a parlé de leur ange qui voit la face de Dieu. (Matthieu 18/ 10). Les bébés qui quittent la terre ne peuvent pas ressusciter en adulte. Ils font parti des ordres de créatures qui sont destinées à évoluer et à progresser. Ils sont donc pris en charge et éduqués par les êtres célestes et sont du fait de leur manque d'expérience de la vie terres­tre, une classe particulière de ce grand Royaume de Dieu. Que ceux qui ont souffert de ne avoir pu se dévouer au travail attachant d'élever des enfants se consolent car d'amples occasions leur seront données de se livrer dans les meilleures conditions à une telle activité. Après la mort vient le jugement dit l'Ecriture. Là encore, il faut éviter de confondre juge­ment et condamnation .Devant le vaste problème que pose l'extraordinaire diversité de l'ex­périence spirituelle humaine dans l'humanité sachons que le jugement consiste en une analyse parfaite et juste des faits concernant CHACUN parce que Jésus ne juge pas sur les apparences et qu'il a acquis par la croix le droit de triompher par Ia miséricorde. (Luc 11/ 48).
Samuel GUILHOT

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