lundi 10 septembre 2012

La signification de l'existence

Lecture : 2 Timothée 2/ 1-13

Il nous arrive parfois d'écouter à la Radio le témoignage de personnalités dont la réussite intellectuelle, artistique, ou sportive retient l'attention du monde. Leurs déclarations sont parfois très dignes d'intérêt et dénotent d'un niveau élevé de pensée, d'idéal ou de maîtrise de soi. La seule chose qui ne manque pas de surprendre et qui est assez fréquente est leur hésitation et leur embarras quand il s'agit de dé­finir le véritable sens de l'existence.

Certains aimeraient pouvoir recommencer leur vie pour être à nouveau ce qu'ils ont été et ressentent une profonde nostalgie à l'évocation d'un passé qui ne se repro­duira plus. Il leur manque encore d'avoir expérimenté plus à fond ce qu'ils n'ont fait parfois qu'entrevoir.
En vérité la vie que Dieu donne à sa créature ne sera jamais un cercle fermé où se répètent indéfiniment les mêmes départs et les mêmes retours. L'idéal pour un être humain n'est pas de pouvoir recommencer mais d'avoir la possibilité de pouvoir CONTINUER afin, justement, d'atteindre des buts de plus en plus élevés et des réali­sations de plus en plus parfaites.

ÊTRE AU CLAIR SUR LES BUTS

Si beaucoup de gens sont dans la confusion quant au véritable sens de la vie il est à craindre que beaucoup de croyants ne soient pas très au clair sur la question de leur destinée éternelle. Ces deux questions de la vie terrestre et de la vie éternelle sont inséparables et être au clair sur l'une c'est éclairer l'autre.
Quels sont en général les buts que l'homme se propose d'atteindre durant sa vie ? Ils peuvent se résumer en trois phrases dont les thèmes se retrouvent dans les versets 4 à 6 de notre texte :
  • Acquérir dans la société une situation, un titre ou un rang,
  • Être connu et estimé par le plus grand nombre,
  • Posséder suffisamment de biens et de richesses pour jouir du repos.
Il est parfaitement normal et sain d'aspirer à ces choses. Dieu nous a créés doués pour cela. Mais où l'homme se trompe, par contre, c'est dans le choix des moyens qu'il utilise parfois et qui tendent à pervertir en lui les plus nobles ambitions. Le départ est normal mais la direction n'est pas toujours bonne. Elle ne l'est pas en tout cas quand ses ambitions se bornent à vouloir satisfaire la totalité de ses désirs uniquement dans le cadre et sur le plan de la vie terrestre en négligeant le côté spirituel et céleste de l'existence. Les croyants connaissent les mêmes errements quand ils rédui­sent l’œuvre de Dieu aux dimensions de leur sphère matérielle.
L'existence que Dieu nous a donnée a Un SENS et DES BUTS. Toutes nos expériences spirituelles nous ont montré qu'un but était fait pour être dépassé en ouvrant le Chemin vers un nouveau but. Nous devrons tous nous rendre compte que lorsque nous penserons être arrivés au terme de notre existence nous ne ferons que commencer une autre vie vers de nouveaux horizons. La vie n'est donc pas quelque chose qui recommence toujours mais qui va toujours AU-DELÀ, comme l'écolier qui termine une classe pour aller dans une autre. Rien n'est recommencement mais tout est commencement. La Vie éternelle est à la fois un but et un départ; elle est une suite infinie de progrès et jamais un état fixe. Elle commence ici-bas comme un progrès et continuera à toujours de cette manière.

OBTENIR UN RANG

Reprenons les trois points des versets précités en y découvrant le but divin et le moyen de l'atteindre. Le soldat qui désire acquérir un rang, ou un grade, s'efforcera d'être un fidèle exé­cuteur des ordres. Il devra le faire intelligemment afin de mettre à profit toutes les leçons qu'il tirera de ses multiples expériences pour une meilleure compréhension de ce qui est exigé de lui.
Dans l'expérience spirituelle il ne suffit pas seulement d’exécuter fidèle­ment les ordres divins quand ils nous parviennent. Un croyant n'est pas une mécanique, il est avant tout un fils de Dieu. Il doit donc aussi apprendre à discerner par lui-même le désir de son Dieu.
Il ne suffit pas de pouvoir dire : Dieu m'a montré ceci ou cela. il faut encore être et devenir capable de SAVOIR ce qui lui plait. L'enfant obéit aux ordres de ses parents parce que ceux-ci font autorité sur sa volonté mais quand il est devenu grand il est en mesure de connaitre leur désir sans qu'il lui soit nécessaire de recevoir des ordres. Cela implique un discernement et une sensibilité qui ont été développés par une fidélité persévérante et qui font passer l'obéissance servile au stade de la collaboration intelligente et affectueuse. A l'âge de douze ans Jésus avait décidé de s'attar­der dans le Temple pour « s'occuper des affaires de son Père » et toute sa vie a été une démonstration de cette QUALITÉ d'obéissance à laquelle nous sommes tous appelés.
Le moyen d'y parvenir s'offre tous les jours à nous par la somme des petites choses que nous sommes exhortés à faire « comme pour le Seigneur » (Colossiens 3/ 23-24). N'ou­blions pas que toutes les valeurs d'expérience spirituelle acquises sur terre seront automatiquement transférées pour notre compte dans notre vie future et s'y déploieront encore vers des stades toujours supérieurs (Apocalypse 14/ 13). Le ciel est organisé de telle sorte que celui qui a, obtiendra davantage encore (Matthieu 25/ 29) et multipliera ses possibilités de progression éternelle vers le but suprême qui est la PERFECTION DIVINE.

L’ATHLÉTISME SPIRITUEL

Pour ce qui est des honneurs et des privilèges ils seront toujours réservés à ceux qui auront respecté les règles du jeu. Paul prend en exemple les spectacles qu'il avait sous les yeux au temps de l'em­pire romain. Un athlète couronné devenait un personnage important dont le nom était proclamé devant tout le peuple et qui jouissait d'un statut particulier qui lui per­mettait d'avoir son entrée dans les cercles nobles de la société. Dans le monde d'ici-­bas les positions élevées ne correspondent pas toujours aux règles de la droiture et
de la justice mais nous pouvons être certains que rien de tel ne se produit dans les mondes célestes.
Souvent ce qui est méprisé sur la terre est honoré dans le ciel et vice-versa. Paul invitait les assemblées à honorer des hommes tels qu'Epaphrodite (Philippiens2/ 29). Ce dernier avait été l'obscur et dévoué serviteur de l'apôtre emprisonné. Ce service qu'il était seul autorisé à rendre au prisonnier l'avait épuisé au point de le rendre malade presque jusqu'à la mort. Comme pour d'autres dont les noms sont restés inconnus ce n'est pas tellement la quantité de services qu'ils ont rendu qui les a honorés mais l'ESPRIT dans lequel ils ont servi. C'est la QUALITÉ d'un dévouement qui en fait toute la valeur.
Il y a des gens en compagnie desquels on est toujours heureux de se retrouver. Ce sont ceux qui savent se rendre utiles sans jamais imposer leur présence partout et à tout instant. Ils ne sont pas des tricheurs et savent respecter les règles de l'humble fidélité.
Ils ont des amis parce qu'ils sont eux-mêmes amicaux ; ils trouvent la compré­hension parce qu'ils s'efforcent eux-mêmes de comprendre les autres et ils cherchent constamment à être ce qu'ils désirent que l’on soit pour eux.
Ces êtres là impriment dans les profondeurs de leur nature une honorabilité qui se révèlera sur les plans supérieurs de la vie céleste en leur donnant une lumi­nosité plus intense (1 Corinthiens 15/ 41). Dans la course spirituelle d'ici-bas les obstacles ne manquent pas mais ils sont en fait des occasions de perfectionnement et de mise en valeur des qualités d'es­prit et de cœur que l'Esprit du Seigneur, notre entraîneur, est prêt à nous insuffler généreusement dans la mesure des besoins. Retenons cependant ce principe essentiel et fondamental que ce n'est pas le service en lui-même qui constitue la règle du jeu mais l'ESPRIT dans lequel nous l'accomplissons. En faisant ainsi nous sommes assurés que l'entrée dans le Royaume éternel nous sera pleinement accordée comme le précise Pierre dans son épître (2 Pierre 1/ 3-11).
Et puis, enfin, si jamais personne sur la terre ne reconnaissait jamais la va­leur de notre service nous en serions d'autant plus honorés dans le ciel mais il est rare que passent inaperçus ceux que le Seigneur estime car nous avons besoin aussi de leur exemple. Quoi qu'il en soit il faudra toujours persévérer MALGRÉ TOUT et ne pas sacrifier au découragement le prix incalculable et inestimable de la récompense céleste.

ON RÉCOLTE CE QU'ON SÈME

La dernière imago est celle du paysan qui n'hésite pas à perdre momentanément son grain dans l'espérance d'en récolter cent fois plus au jour de la moisson. Si le temps des semailles est parfois dur il sera largement compensé par la satisfaction et le repos qu'une abondante moisson procurera au laboureur.
La question de la vie spirituelle et de son entretien est plus qu'un accessoire à notre vie. C'est le FONDEMENT même de notre existence temporelle et éternelle.
Pour beaucoup de gens la vie religieuse est une chose que l'on a en plus de tout le reste et pour laquelle il convient de trouver une petite place. Qu'ils ne s'étonnent pas de ne trouver qu'une mince satisfaction et peu de certitudes pour leur âme. Le vrai croyant est plutôt amené à découvrir ce qui est EN TROP dans sa vie afin de pouvoir laisser la première place aux valeurs éternelles. Il n'hésite pas à jeter le grain de son temps dans le terrain de la foi en vue d'obtenir un jour une glorieuse moisson de biens éternels.
Il faut en effet savoir que le chemin de notre vie future commencera au point du niveau spirituel acquis sur terre et que chaque progrès vers la perfection consti­tue un gain de temps considérable et donc un repos dans la carrière céleste . Nous vivons une courte vie terrestre où le temps est extrêmement condensé par rapport au temps céleste et où, par conséquent, chacun de nos pas représente un large échelon dans les sphères du ciel.
Ce qu'un homme aura semé il le moissonnera et celui qui sème pour 'Esprit moissonnera de l'Esprit la Vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien et de bien faire car la moisson arrive toujours au temps convenable (Galates 6/ 1-10).
Quand Paul exhorte Timothée à combattre le bon combat et à SAISIR la Vie éternelle cela implique que l'éternité se prépare dès maintenant et qu'elle sera finalement en qualité, en élévation et en honneur selon la mesure où nous en aurons apprécié les valeurs et expérimenté les vertus.
GLOIRE, HONNEUR et PAIX sont les termes mêmes de l’Écriture pour rappeler que ce sont là des buts certains proposés à. tout homme, des choses qu'il est normal de rechercher parce qu'elles donnent à la vie sa pleine signification quand on les recherche dans la bonne direction et de la bonne manière (Romains 2/ 10).
Samuel GUILHOT

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