lundi 10 septembre 2012

La mystérieuse et glorieuse Apocalypse

Lectures : Apocalypse 15

Paradoxalement l'Apocalypse, qui est une révélation ou un dévoilement d'après la signification de ce mot, est en même temps un texte présenté sous forme camouflée derrière une série de tableaux plus ou moins symboliques. De nombreux efforts ont été faits pour tirer au clair son message prophétique, mais avec un succès partiel et des résultats parfois contradictoires. Il ne faut pas oublier que ce message fut écrit par l'apôtre Jean à une époque où les persécutions obligeaient les chrétiens à se communiquer la Parole de Dieu à mots couverts quand celle-ci concernait les rois et les empires afin de ne pas risquer inutilement d'encourir la brutale réaction des autorités.

Cependant le fait spirituel par lequel s'affirme la sainteté, la justice et même l'amour infini de Dieu est parfaitement discernable malgré l'obscurité apparente du texte. C'est cela qui doit essentiellement nous intéresser et contribuer à notre compréhension des voies de Dieu pour nous et pour l'humanité en général.
L'apôtre vit un signe grand et ADMIRABLE. Bien que le côté sombre du tableau soit impressionnant et parfois effrayant, on ne peut qu'être frappé d'admiration en considérant son arrière-plan lumineux. Car il uy a un côté lumineux. Le voici : Alors que les catastrophes provoquées par la folie humaine sont caractérisées par leur non-sens et leur imprévisible conséquence, nous avons ici la claire certitude que tout est mesuré, compté, contrôlé et dirigé en vue d'une fin. Il y a 7 fléaux qui sont les derniers et aboutissent à un accomplissement.
Ce qui peut nous surprendre est que cet accomplissement est celui de la « colère de Dieu ». Nous ne devons pas penser à Dieu comme à un homme qui se met en colère. Il n'est pas écrit que Dieu est colère mais qu'il est AMOUR; Cette « colère » n'est pas le fait de sa nature, mais un moyen d'exprimer ce qui se passe quand sont transgressées les lois de la création. Or, les lois de Dieu par lesquelles tout existe, sont des loois d'amour parce qu'elles contribuent toutes à réaliser l'harmonie et tendent vers l'ordre parfait. Son intervention n'est pas à comparer avec celle d'un tyran dévastateur, mais c'est celle d'un Créateur bienveillant qui fait agir ses lois pour remédier soudainement à un dangereux désordre. Tout le monde conviendra que le monde entier aspire à un ordre meilleur mais qu'il ne peut se réaliser sans une violente réaction, une sorte de fièvre curative, une crise définitive qui permettra à l'humanité et à la nature de retrouver leur équilibre. Quand il y a transgression des lois il y a obligatoirement une amende à payer dans des proportions correspondantes.
Il est écrit que la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu (Jacques 1/ 20) parce que cette colère n'est que l'expression très sou vent d'un désordre intérieur et d'un manque de maîtrise de soi. Dans ces conditions elle risque toujours de produire une injustice. Le but de la justice de Dieu et de ses manifestations n'est pas de détruire mais de redresser et de rétablir (voir ce qui est dit au prophète Jérémie 1/ 10). Les gens ont l'habitude de parler de la fin du monde mais si l'on est tant soit peu éclairé spirituellement on doit être amené au contraire à parler du commencement d'un nouveau monde. C'est surtout cela que nous attendons et dans ce cas, l'Apocalypse ne nous apparaît plus comme un écroulement de nos espérances mais comme la réalisation de nos plus chers désirs. Bien que l'Apocalypse présente le drame de l'échec humain pour établir un monde harmonieux, elle souligne surtout le fait de la victoire de Dieu sur les hommes et celle de l'ordre sur le désordre.
Le 2ème verset est un aperçu rapide de ce monde nouveau tel qu'il existe d'ailleurs sur les sphères célestes. L'apôtre Jean rapporte subjectivement l'impression qu'il tressent en contemplant cette scène. En traduisant en lan gage moderne peut-être pourrait-on comprendre que cette mer de verre mêlée de feu est un immense cristal dont la propriété est de capter et de reproduire un peu comme nos minuscules transistors les sons et la vision colorée de la majestueuse création. Les « harpes de Dieu » semblent être en rapport étroit avec ce phénomène cosmique et mettre chaque individu en contact direct avec cette divine et universelle harmonie. Le Psaume 19 peut alors prendre une signification nouvelle quand il est dit : « Les cieux RACONTENT la gloire de Dieu et l'étendue manifeste l’œuvre de ses mains...  Ce n'est pas un LANGAGE, ce ne sont pas des PAROLES dont le SON ne soit pas ENTENDU : leur retentissement parcourt toute la terre, leurs accents vont aux EXTRÉMITÉS du MONDE. »
L'énorme cristal semble, presque de toute évidence, capter des énergies qui font vibrer les harpes et révèlent aux hommes les ressources infinies des beautés de la création sans fin. De touts les frontières de l'univers parviennent les échos de la gloire de Dieu. Les cieux et les cieux des cieux vibrent d'une extraordinaire symphonie et les merveilles de la création ainsi que l'inconcevable activité de myriades d'êtres célestes provoquent dans cette nouvelle humanité un émerveillement sans borne.
Ces gens glorifiés réalisent alors l'importance de la victoire qu'ils ont eue à remporter sur « l'image de la bête ». Pendant leur vie terrestre, ils ont été instruits à se dépouiller du « vieil homme » pour revêtir CHRIST (Éphésiens 4/ 20-24) et ils ont en fin la réalisation de l'espérance qui a toujours été la leur (Romains 8/ 25). Ils ont été libérés définitivement de la servitude d'une nature corruptible et de la mort et c'est pourquoi ils chantent le cantique de Moïse et de l'agneau qui rappellent la délivrance des Hébreux de leur servitude en Égypte et la victoire sur la mort. Non seulement ils réalisent la grandeur et la puissance de Dieu, mais aussi l'étendue de sa sagesse infinie et de la perfection de ses voies. Ils se rendent compte combien ils ont eu raison de garder malgré tout leur confiance en Dieu alors qu'ils traversaient la sombre vallée de leur existence terrestre. Toutes choses ont finalement travaillé ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu.
Il est écrit que « la chair et le sang » n'héritent point du Royaume de Dieu et que nous sommes appelés à « travailler à notre salut » (Philippiens 2/ 12) afin d'obtenir la victoire de l'Esprit sur notre matérialité et notre animalité.
Faisons attention de bien comprendre les choses. La matérialité et l'animalité de notre être terrestre ne nous ont pas été données pour nous handicaper comme des fardeaux inutiles pas pour nous fournir l'OCCASION de développer en nous l'élément spirituel qui leur est supérieur. La CHAIR et le SANG de notre matérialité sont les éléments d'une situation PROVISOIRE et non des futilités encombrantes. Le mal n'est pas dans la nature animale de l'homme mais dans la façon dont il la considère. Le rôle de l'homme tel qu'il est défini dans le récit de la création (Genèse 1/ 28) est d'exercer une souveraineté totale sur tout ce qui est terrestre y compris sa propre nature. La victoire n'est pas dans la suppression de ce qui fait la nature terrestre de l'homme, mais dans le contrôle et le gouvernement par son esprit sur cette nature. La vie chrétienne est par définition l'apprentissage progressif et constant de cette « royauté ». La nature humaine de Jésus nous a montré le but que l'Esprit de Dieu se propose d'atteindre en nous et AVEC nous.
Il est donc dramatique de constater combien de gens sont encore dans une fausse position par rapport à leur matérialité. Certains la considère comme unique et définitive et cherchent leur satisfaction dans le matérialisme tandis que d'autres voudraient l'ignorer ou s'en débarasser par la mort ou les mortifications. Même le christianisme par certains aspects négatifs de sa théologie a souvent contribué à des attitudes erronées et malheureuses. Jésus a toujours été positif dans son enseignement et a montré aux hommes comment ils pouvaient s'affranchir de leurs esclavages en prenant conscience qu'ils étaient des fils de Diue et que leur Père céleste pourvoirait abondamment à leurs besoins spirituels si seulement ils voulaient l'aimer et lui faire toujours confiance. Se battre en duel avec sa propre nature n'est pas la bonne solution mais rechercher Dieu et se préoccuper des choses de l'Esprit est le plus sûr moyen de neutraliser les revendications démesurées de la nature matérielle (Romains 8) La voie de Dieu est toujours positive parce qu'elle enseigne à vaincre le mal par le bien. C'est ainsi que la « bête » est vaincue et que transparait l'homme véritable en conformité à l'image du Fils de Dieu.
Les versets 3 et 4 résument toute la somme des expérience traversées par les heureux enfants de Dieu qui réalisent toute la fidélité de Dieu à leur égard. Ils ont connu comme tous les hommes les luttes et les tâtonnements de la vie terrestre, les perplexités et les incertitudes de la raison, mais ils ont marché par la foi, croyant à priori que Dieu ne pouvait que désirer le bonheur de sa créature. Même des jugements qui paraissent sévères, se révèlent à leurs yeux comme des voies de salut et de bonheur. Ses voies sont toujours justes et véritables et ce qui en résute suscitera une éternelle admiration. Les voies divines n'inciteront jamais l'homme à la passivité ou à la paresse. Dieu n'offre pas à sa créature un bonheur qu'il serait incapable d'apprécier et inapte à recevoir. La foi doit l'ennoblir et l'élever vers une compréhension de plus en plus pure des réalités supérieures de l'ordre célest et de l'Amour divin.
Même les nations en tant que collectivitées doivent un jour bénéficier de la libération spirituelle des fils de Dieu (µRomains 8/ 19) et profiter de l'activité bienfaisant et guérissante de ceux qui ont vaincu l'image de la bête (Apocalypse 22/ 2) et qui portent sur leur front le Nom divin. Nous comprenons qu'il ne s'agit pas d'un nom imprimé en lettres sur le front mais de cette ressemblance frappante avec Dieu qu'ils ont acquise par leur foi persévérante.
C'est de cette manière que nous pouvons espérer nous tenir un jour debout sur les rives éternelles et contempler avec une joie indicible ce que nous aurons patiemment attendu.
Samuel GUILHOT

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