mardi 20 décembre 2011

La destinée humaine

Lectures Bibliques : Jacques 4/ 14 ; Psaumes 39/ 5-8 ; Hébreux 2/ 6-13

A mesure que les années passent elles semblent passer plus vite et nous prenons la place des générations qui nous précèdent sans nous en apercevoir. Ce qui, dans le passé, nous avait semblé sur le moment avoir de grandes proportions se trouve considérablement restreint lorsque nous y repensons. Le passé ne nous appartient plus.
Par contre, même si l'avenir ne nous appartient pas davantage nous pouvons projeter sur lui les lumières réconfortantes de l'espérance et, pour le chrétien, cette espérance se trouve renforcée et vivifiée par les certitudes de la Vie Éternelle et par la connaissance grandissante des buts de Sa destinée.
Les hommes ont toujours été préoccupés par le mystère de la destinée et ont fait une grande erreur lorsqu'ils ont cru qu'elle n'était qu'une inexorable fatalité. Cette notion erronée a déclenché la peur de vivre et n'a fait souvent que contribuer à la réalisation de ce qu'ils redoutaient. Cette croyance se renforce à mesure que ce que l'on redoute se réalise et l'âme se trouve emprisonnée dans le cercle sans fin des peurs et des tensions psychologiques.
Brisons ce cercle en prenant la décision de penser juste. L'homme n'est pas créé pour le néant ou la vanité, il en a la preuve en lui-même puisqu'il s'efforce sans cesse de rendre durable ses propres créations. Tout homme normal aspire à la perfection et à la durée parce qu'il est fait à l'image de Dieu qui est parfait et éternel.
Malheureusement cette aspiration et ce désir manquent de point d'appui réel et ne se basent trop souvent que sur des concepts matériels limités au temps de la vie terrestre ou emprisonnés dans l'espace réduit de la sphère purement humaine.
La Révélation de la pensée de Dieu que nous apporte l’Écriture nous montre que la des­tinée de l'homme ne peut être que la GLOIRE, l'HONNEUR et l'IMMORTALITE.
Observez bien autour de vous et vous constaterez que c'est bien là ce que chacun désire en définitive. L'homme aspire inconsciemment à retourner à sa Source : DIEU.
C'est pourquoi, qu'il le veuille ou non, qu'il y croit ou non, il a besoin de Dieu pour trouver Dieu. Quel soulagement et quelle libération pour lui quand enfin il se décide une bonne fois à reconnaître cette Vérité fondamentale. Ce n'est pas une religion qui a décrété cette vérité, elle est inscrite en lui et fait partie de lui-même. Mais cette vérité ne devient une force pour lui que quand il accepte de s'en servir et de la mettre en valeur.
Mais comment, direz-vous, mettre en valeur une pareille vérité, réaliser un tel but de destinée de gloire, d'honneur et d'immortalité dans une vie humaine si limitée en moyens et si courte en durée ? Qu'est-ce que notre vie, par exemple, en comparaison de l'in­calculable temps de la formation de l'univers ? Depuis que l'énergie cosmique a donné naissance à la nébuleuse d'où est sorti tout notre système solaire y compris notre terre, il s'est écoulé environ 900 milliards d'années. Ceci n'est qu'une microsco­pique fraction de temps par rapport à la formation de l'univers tout entier et qui est encore en évolution pour une suite innombrable de millénaires.
A l'échelle de notre vie terrestre ces chiffres sont inimaginables et nous les concevons mal. Mais à l'échelle de l'éternité ils sont relativement restreints.
Pour Dieu mille ans sont comme un jour ce qui signifie que s'il se sert du temps il n'en est pas le prisonnier.
Comprenons bien que les buts de notre destinée ne sont pas réalisables dans le temps de notre vie terrestre, même pas si nous vivions éternellement sur la terre dans nos con­ditions physiques actuelles. Pour de tels buts il faut non seulement sortir des limi­tes du temps et de l'espace mais aussi, et en premier lieu d'abord, être transféré dans de nouvelles sphères d'existence où la matière et le physique ne seront plus les élé­ments constitutifs de nos corps.
Le corps matériel est mortel et corruptible et tant qu'il sera notre habitation il li­mitera notre expérience des réalités divines et célestes. La réalisation de notre des­tinée doit donc se faire par étapes successives et si nous envisageons notre existence terrestre comme la toute première marche d'une carrière sans fin vers des buts de plus en plus glorieux alors notre vie se remplit de significations et d'une inaltérable espérance.
Nous ne pouvons être satisfaits de la vie qu'en la considérant sur un plan cosmique et en voyant les choses non plus en elles-mêmes mais par rapport à ce plan universel. Les événements et les circonstances prennent alors une relative proportion et notre pensée s'élargit et s'approfondit en nous procurant une réelle paix intérieure. L'enthousiasme qui fait l'énergie de la jeunesse est un don de la nature. Il n'a de va­leur en soi qu'autant qu'il introduit cette jeunesse dans le domaine de l'expérience et de la sagesse qui sont des acquisitions et non des dons gratuits. Il peut paraître regrettable pour la vieillesse d'être accablée par l'âge et la décrépitude mais ces inconvénients momentanés peuvent être courageusement supportés par un constant renou­vellement de l'être intérieur enrichi par une réelle expérience de la vie et par une sagesse approfondie. Les derniers moments de l’ascension peuvent être les plus pénibles mais ils ont le plus de valeur car ils débouchent sur les sommets illuminés de la sphè­re supérieure d'existence spirituelle où les acquisitions de l'expérience et de la sagesse trouveront des moyens infiniment accrus d’expression et de réalisation.
Lire à ce sujet : 2 Corinthiens 4/ 16 à 5/ 5.

Certes la vie terrestre exige la mise en œuvre constante des vertus de courage, de dévouement, de fidélité, de loyauté, de persévérance, de foi et d'amour qui valent infi­niment plus en qualité et en prix pour l'avenir qu'une existence vécue sans aucun effort ni aucune exigence de devoir.
Les acquis moraux et spirituels ne se perdent jamais, ils sont pour l'éternité des valeurs d'expérience et de sagesse toujours utilisables pour progresser dans la res­semblance avec Dieu. Je précise bien que ces valeurs acquises sur la terre sont trans­férées dans la vie céleste et contribuent à l'éternelle progression des enfants de Dieu. Voir aussi 1Pierre 1/ 3-12.
Il ne faut pas nous étonner que l'homme soit l'être le plus faible de la nature lors­qu'il vient au monde. L'animal, à sa naissance, est définitivement muni de tout ce qui lui faut pour exister. Il n'a pas besoin d'apprendre ; il ne fait que se servir de ce qu'il a. L'homme, lui, est fait pour PROGRESSER ; il doit développer et acquérir par l'ex­périence ce qui fera de lui un homme capable d'atteindre la perfection.
Mais cette perfection, il faut le répéter, n'est pas acquise dans la seule étape ter­restre ; elle n'est qu'une introduction, qu'un départ dont le reste dépend beaucoup.
La supériorité de l'homme sur les anges est précisément le fait d'avoir commencé d'ex­ister dans la matérialité, au plus bas de l'échelle, pour atteindre ensuite les niveaux supérieurs de la vie angélique alors que les anges sont créés directement dans leur état.
Ce qui fait l'éternelle supériorité de Jésus sur toute la création c'est non seulement le fait qu'il est Créateur mais surtout son expérience vécue de fils de l'homme dans une chair semblable à la nôtre. Ce fait est souligné par l'insignifiance des circonstances qui ont entouré sa naissance et que l'histoire n'a même pas enregistré, pas plus qu'elle ne l'a fait pour des millions d'autres individus. Hébreux 2/ 9-10.
Si Jésus s'est ainsi abaissé dans l'incarnation pour être ensuite élevé au-dessus de tous les cieux (de tous les univers, Hébreux 4/ 14) c'est pour inaugurer pour l'homme un che­min éternel de progression vers le Père. Les sphères les plus hautes de l'expérience et de la. vie céleste nous sont désormais accessibles.

Par rapport à nos espérances les plus élevées, la vie n'est que l'instant d'un souffle. Bien des poètes ont chanté leurs lamentations devant l'incompréhensible brièveté de la vie qui ne pouvait jamais contenir la somme de leurs plus nobles ambitions. Mais maintenant, pour la foi, les limites sont infiniment reculées et plus rien ne nous parait irréalisable puisque notre vision et notre pensée se mettent au diapason de l'éternité et de l'incommensurable. Le grand vide de notre cœur est largement comblé par la certitude d'être infailliblement conduit vers les sommets de gloire, d'honneur et d'immortalité tant il est vrai que CHRIST en nous est l'ESPERANCE DE LA GLOIRE. Colossiens 1/ 27.
Samuel GUILHOT le 29/12/1968

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