mardi 3 janvier 2012

Consolez, consolez mon peuple.

Lecture Biblique : Esaïe 40/ 1-11
C'est par le langage que les paroles consolantes du prophète sont communiquées au peuple de Dieu accablé par la tristesse de l'exil. Mais ce ne sont pas des mots creux visant sim­plement à détourner l'attention des gens de la réalité de leur souffrance pour la fixer sur de vagues espérances d'avenir. L'homme excelle dans l'art de recouvrir une pensée pauvre des riches ornements des mots et notre époque est inondée de verbiage et de discours qui ne sont que du vent. Ce sont des chemins qui ne mènent nulle part. Le vrai langage au contraire aboutit toujours à quelque chose qui nourrit l'espérance, vivifie l'esprit et ranime la foi et le courage. Il se confirme dans la réalité et se justifie par les faits. C'est en tout cas ce que nous pouvons sincèrement dire de la Parole de Dieu.



Le chapitre 40 d'Esaïe introduit la deuxième partie de ce livre qui a été comparé à l’Évangile parce qu'il annonce le salut et la délivrance. La situation du peuple de Dieu ­était tombée dans la plus grande confusion comme résultat de sa négligence coupable de la pratique élémentaire de la justice et de sa désobéissance ouverte aux principes d'une vie religieuse normale et sincère. La loi divine de l'univers veut que le désordre se détruise inexorablement lui-même tôt ou tard. Le mal n'est pas une réalité en soi, il n'a pas d'assise dans l'ordre universel, il ne peut indéfiniment se perpétuer. Dieu n'a pas créé ni voulu le mal bien qu'il ait créé l'homme capable de faire le mal c'est-à-dire ayant la volonté de refuser le bien car le bien est bien parce qu'il est toujours volontairement et librement accompli. L'homme ne pouvait donc être à l'image de Dieu, source de tout bien, que s'il était doué de cette liberté d'accepter librement de faire la volonté de Dieu. L'histoire biblique d'Israël est une démonstration dans les faits de cette vérité mais une démonstration surtout de la sagesse divine capable de transformer le mal en bien en con­duisant l'homme à découvrir dans les dures expériences de sa désobéissance les valeurs sublimes du bien et par contre, l'incalculable avantage de l'obéissance et de la bonne volonté.
C'est dans cette dernière perspective qu'il faut placer le cri d'appel à consoler le peu­ple de Dieu. Il a tort de croire qu'il n'y a pas d'issue et que c'est le mal qui a définitivement triomphé. Consoler veut dire ici exactement : réconforter. Il s'agit de mettre en évidence des faits que la tristesse et la désolation empêchent le peuple de reconnaitre. Ces faits sont les suivants : la servitude est finie, l'iniquité expiée et il a reçu de la main de l’Éternel au double de tous ses péchés.
Pour le dernier point je crois qu'il ne s'agit pas de la quantité des jugements ou des épreuves que ce peuple a dû supporter mais plutôt qu'il s'agit du double dans le sens de contre-partie. Dans 2Corinthiens 7/ 10, il est dit que la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut. Ce salut n'a pas de prix en comparaison de ce qu'a coûté de peines et de pleurs le châtiment infligé. Mais le châtiment n'est jamais un but en soi ; il est un moyen éducatif en vue de faire découvrir à l 'homme ce qui correspond à son plus grand bonheur. Cela ne veut pas dire que toute épreuve est un châtiment mais tout châtiment est une épreuve. Cependant, dans un cas comme dans l'autre, il y a toujours une issue positive et réconfortante pour celui qui sait se confier en la Bonté de l’Éternel. L'injustice n'existe pas dans le royaume de Dieu et toute souffrance a obligatoirement sa contre-par­tie sinon dans ce monde-ci du moins toujours dans celui qui est à venir.
C'est aussi une réelle consolation pour le peuple de Dieu de savoir que sa servitude est finie. Le poids écrasant d'une culpabilité sans fin ou de la croyance en l'inexorable fatalité du mal est entièrement ôté. L’Esprit de Dieu n'est pas un esprit de servitude mais un esprit d'adoption qui rend témoignage en nous que nous sommes des enfants de Dieu. Nous sommes réellement et entièrement délivrés de la crainte de voir le mal triompher. Romains 8/ 15-16.
Par le témoignage de l'Esprit de Vérité nous avons la certitude de n'être plus éternel­lement endettés vis-à-vis de la justice divine. Cette justice n'est plus celle qui nous condamne ou guette constamment les moindres occasions pour exercer un implacable jugement mais c'est celle qui s'exerce pour nous rendre juste et nous justifier.
La BONNE NOUVELLE que proclame le prophète n'est pas celle d'un jour mais c'est LE message tout entier. Le langage humain n'a pas toujours le mot juste pour exprimer la réalité et il est parfois même extrêmement difficile de la rendre correctement. Cependant une chose est très simple : c'est de comprendre que le message de Dieu est toujours in­finiment mieux que tout ce qu'on pourra en dire.
La Bible nous raconte que la reine de Saba voulut voir et entendre Salomon à cause de toutes les choses merveilleuses qu'on disait de lui. Quand elle l'eut vu elle proclama que tout ce qu'on avait dit n'était pas la moitié de la réalité. L'important dans cette histoire c'est qu'elle est allée voir elle-même; c'est ce que nous devrions toujours faire en matière religieuse et pour tout ce qui concerne la connaissance de Dieu. Nous serons toujours étonnés de constater que l'expérience personnelle va bien au delà de la simple connaissance théorique.

Mais la Bonne Nouvelle si généreusement dispensée ne peu atteindre que celui qui la reçoit. Elle est comme le soleil qui ne peut toucher que ce qui n'est pas dans l'ombre. C'est pourquoi il est dit : APLANISSEZ les sentiers.
La Vérité et la Bonté de Dieu atteignent infailliblement ceux qui les cherchent et les désirent sincèrement et ne se mettent pas à l'ombre de leurs rancœurs ou de leurs susceptibilités. J'ai remarqué que le prétexte le plus fréquent pour se détourner de la question religieuse était le fait d'avoir constaté le manque de sincérité de sérieux et de justice de la part de certains qui se disaient chrétiens. Je crois qu'il est plus normal et plus logique de se laisser encourager par la constatation du vrai plutôt que de se laisser détourner par les manifestations hypocrites du faux. Mais en règle générale il faut chercher le vrai pour le découvrir et on finit toujours par le trouver.
Il y a bien des obstacles qui sont de faux problèmes et nous devons collaborer avec l'Esprit de Dieu pour préparer le terrain de notre cœur à recevoir la révélation de la Vérité. La loi de Dieu vient toujours en aide à ceux qui collaborent avec elle. L'astronautique illustre bien cela en nous montrant qu'il faut une poussée initiale pour se placer dans le champ de gravitation d'une planète. "Paix aux hommes de bonne volonté" parce que la poussée de leur bon vouloir les place dans le champ d'attraction de la Bonté de Dieu qui les prend en charge en vue de leur perfectionnement.
Si notre existence humaine est comparable à l'herbe qui sèche et disparaît vite, la Parole de Dieu, par contre, subsiste éternellement. C'est à cause de cela que cette existence si brève et si fragile se remplit de valeurs. Lorsque nous regardons un beau tapis à l'envers nous ne voyons qu'un enchevêtrement de brins de laine de toutes les couleurs et dans toutes les directions mais sans discerner à quoi tout cela peut ressembler. La vie nous paraît parfois incohérente et illogique mais nous savons que la main divine est à l’œuvre pour faire de tout cela un merveilleux tableau plein d'harmonie et de beauté. Si les savants n'avaient jamais pu observer la transformation d'une chenille en papillon ils n'auraient jamais cru qu'une chenille pouvait être un jour papillon. Si Dieu a fait cela pour une chenille combien plus pour ses enfants qu'Il aime et qui l'aiment.

COMME UN BERGER Il les conduit avec douceur et compréhension sur les sentiers de l'expé­rience humaine afin de les instruire et de les nourrir des démonstrations de sa Bonté et de sa Fidélité. Parmi son troupeau il y a des agneaux inexpérimentés pour lesquels Il accorde une faveur spéciale en les entourant d'une protection particulière. Il y a aussi les brebis plus âgées et qui sont déjà capable de reconnaître rapidement les gestes et les appels du berger. Celles-là doivent marcher alors que les autres sont souvent portées dans les bras.
Dieu ne fait pas de différence entre les hommes mais il tient cependant compte de leur degré de compréhension, de leur capacité morale, de leur état mental ou de leur dévelop­pement spirituel. L'Esprit de Dieu s'adapte à l'état particulier de chaque individu et à chaque situation en vue d' inciter l'homme à prendre le chemin d'une nouvelle expérience de foi qui élargira son cœur et son esprit et lui permettra de mieux comprendre et de mieux reconnaître les voies divines de la croissance spirituelle.

CONSOLEZ mon peuple et dites-lui que son Fidèle Berger connaît parfaitement les sentiers qui débouchent sur les riches pâturages des certitudes éternelles. Infailliblement, en dépit des contretemps et des confusions de ce monde, Il les conduit au BUT.
Samuel GUILHOT le 5/01/1969

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