dimanche 4 décembre 2011

L'amour parfait bannit la crainte

Lectures : Luc 11/ 5-13 ; 1 Jean 3/ 18-22 ; 4/ 17-19.

La plus grande découverte que nous puissions faire est celle de la Vérité. Non pas une vérité faite avec des mots ou des phrases ou représentée par quelque figure ou monument imposant, mais celle qui transforme du tout au tout notre façon de voir la vie et de comprendre les choses et les hommes.
La Vérité bien comprise est celle que nous voyons avec les yeux de notre esprit et qui éclaire notre vie intérieure d'une lumière apaisante et révélatrice. Découvrir la Vérité, c'est découvrir ce que Dieu est véritablement et c'est en même temps voir se dissiper les idées et les notions erronées et déformées imprimées dans notre esprit par les coutumes ancestrales et les traditions religieuses entachées de paganisme et de superstitions.

Ce qui fut la grande bonne nouvelle révolutionnaire au temps des disciples est cette grande vérité que Dieu est notre Père et qu'il veut l'être pour chacun en particulier. L'apôtre Jean insiste beaucoup dans ses écrits sur ce côté de la révélation spécialement dans ses épîtres. Nous savons que cet apôtre a vécu plus longtemps que les autres et qu'il s'en est allé le dernier comme si le dernier message devait porter justement sur la vérité de la paternité divine. Ses épîtres sont en effet placées à la fin de la Bible. Cela semble signifier que le but de toute la Révélation est de nous amener à comprendre véritablement qui est Dieu ; ce n'est qu'en comprenant bien la paternité de Dieu que nous sommes vraiment capables d'être des frères les uns pour les autres.

D'autre part notre caractère de chrétien sera aussi en rapport avec notre connaissance de Dieu et l'idée que nous nous faisons de Lui. Si Dieu est pour nous seulement le farouche dominateur sans cesse menaçant et prêt à punir la moindre erreur, nous risquons d'être des chrétiens apeurés et qui seront pour les autres durs et intransigeants. Par contre, s'Il n'est qu'une réalité lointaine et confuse, notre vie chrétienne sera sans consistance et guère différente des païens. S'Il est comme un magistrat toujours en train de regarder dans son code de lois pour voir si nous sommes en règle, il est à craindre que nous soyons des chrétiens portés à la critique et jugeant facilement ceux qui ne sont pas ou ne pensent pas comme nous. S'Il est comme un patron ou un général à qui il faut obéir sans comprendre nous risquons de manquer de patience et de compréhension à l'égard des autres.

Nous pouvons avoir des convictions et être des croyants véritables et cependant être comme des esclaves en ayant toujours peur de mal faire, sans joie profonde et pas souvent aimables. Il serait impossible qu'il en soit autrement puisque la règle veut que nous soyons servis avec la même mesure dont nous nous servons.

La vraie mesure de la connaissance de Dieu est d'abord de savoir qu'Il veut être pour nous un Père aimant et compréhensif. C'est ce que Jésus s'est toujours efforcé de faire comprendre à ses disciples. C'est pourquoi aussi Il est Fils afin que par Lui se révèle la paternité divine et que le Saint-Esprit, en venant en nous, fasse de nous des enfants de Dieu.
Ce que Dieu désire n'est pas que nous soyons ses avocats pour défendre sa cause, il n'a pas besoin de nous pour cela, mais il veut surtout, comme un vrai Père, que nous lui ressemblions en étant de vrais fils.
Si nous comprenions mieux que Dieu SAIT donner de bonnes choses à ceux qui les lui demandent et qu'Il est aimant, compréhensif, patient, lent à la colère, riche en bonté et infiniment miséricordieux, nous verrions toutes nos craintes s'évanouir, nos peurs se dissiper, et nos progrès spirituels s'accroître considérablement dans l'amour, la joie et toutes sortes de bons fruits de l'Esprit. Il est bon de relire les versets 8 à 10 du Psaume 103 et qui rappellent si bien cette vérité. Nous ne pouvons être fraternels, compréhensifs et patients que si nous aimons à contempler ces mêmes qualités en Dieu qui est l'auteur de tout bienfait et de toute grâce excellente.
Toute l'atmosphère d'une Eglise est littéralement transformée et illuminée quand ses membres sont imprégnés d'une telle connaissance de Dieu.

Il y a des chrétiens sincères qui sont souvent préoccupés de leur état d'âme au point de ne voir en eux que ce qui est mauvais et indigne. L'humilité est une chose bonne et nécessaire mais cela ne l'est jamais quand elle est uniquement négative et ne contribue à aucun progrès. Elle devient aussi néfaste que l'orgueil qui est apparemment l'extrême opposé mais finalement se révèle comme un même défaut.

On ne peut progresser vers le bien et le parfait que dans la mesure où l'on sait se réjouir des perfections divines comme d'un glorieux but à atteindre et non s'en attrister comme des sommets inaccessibles. La perfection est avant tout une promesse de Dieu, c'est l'héritage que Dieu a préparé pour ceux qui L'aiment.

Se croire et se dire constamment indigne avec l'arrière pensée que cela peut apitoyer le Seigneur et le rendre favorable, c'est trop oublier qu'Il nous a aimés le premier et que c'est à cause de cela que nous est donnée la capacité d'aimer et de l'aimer comme Il nous aime.
Voyez avec quelle bienveillance les envoyés du Seigneur parlent avec leurs conpagnons humains : Daniel 10/ 12 et Apocalypse 1/ 17 « NE CRAINS PAS », et Jésus lui-même s'adressant à ses disciples troublés par la vision de sa gloire immaculée : « N'AYEZ PAS PEUR, C'EST MOI » (Matthieu 17/ 7)

Dieu est plus grand que notre cœur. Cela signifie qu'il ne faut pas le regarder au travers du verre déformant de notre propre sentimentalité ou de nos conceptions humaines mas le voir et nous voir nous-mêmes au travers de son Esprit, de sa pensée et de son cœur parfaitement aimant et fidèle.
Pressé par Jésus qui lui demandait si réellement il l'aimait, Pierre, un jour, ne put que répondre en laissant toute appréciation de lui-même aux soins du Seigneur : « TU SAIS toutes choses, TU SAIS que je t'aime ». (Jean 21/ 17)

La peur de mal faire doit céder la place au désir de bien faire et la crainte servile à l'amour filial. La peur est un vieux reste de notre nature animale et si elle a pu jouer un certain rôle éducatif en nous protégeant contre les sollicitations du mal nous devons en finir avec elle en devenant de vrais enfants de Dieu, des fils conscients de leur privilège d'avoir pour Père le Dieu de la Création.
La connaissance de toute la vérité sur la nature de notre Père Céleste ne peut que nous inciter à vouloir lui ressembler et nous stimuler dans la recherche de Sa Volonté afin de lui plaire non plus par peur de la répression mais uniquement par un amour volontaire et spontané.

La véritable adoration en esprit et en vérité ne peut jaillir spontanément qu'avec une mentalité libérée définitivement des ténèbres de l'ignorance et de la peur et pénétrée de la certitude d'avoir un Dieu d'une infinie bonté, d'une compréhension sans borne et d'une sagesse parfaite. Pour nous aider à grandir vers la pleine stature spirituelle et la maturité des hommes faits qui servent intelligemment et joyeusement leur Père, l'Esprit de Dieu nous est libéralement et généreusement proposé par Jésus comme la meilleure des réponses à toutes les demandes et tous les désirs de notre cœur.

L'amour parfait bannit la crainte parce qu'il permet enfin de comprendre qu'aucun mal ne peut venir de Celui qui est l'Amour même et qui est prêt à le témoigner à quiconque le reconnaîtra sincèrement pour son Père..

Samuel GUILHOT le 01/ 12/ 1968