samedi 24 novembre 2012

La signification de la foi

Lecture : Romains 5/ 1 à 5

Le mot FOI est devenu un terme ambigu qui, dans l’esprit de la plupart des gens, se limite à définir leur pensée personnelle au sujet de la religion : on est de foi catholique, protestante, juive, musulmane ou autre ; on a la foi si on est pratiquant et on ne l’a pas si on ne pratique pas sans que cet autre terme « pratiquer » ait pour autant une signification précise et claire. En fait la foi se résume trop souvent à une question sentimentale, partisane de morale ou d’éthique, sans avoir une réelle incidence sur l’évolution et la libération spirituelle de l’individu.

La FOI pour être vraie et efficace a besoin d’un solide point d’appui qui réponde entièrement aux exigences de notre conscience et aux besoins de notre cœur. On ne saurait mieux avoir que le message de Jésus dont toute la vie humaine s’est mise dans le sillage de la nôtre avec ses joies et ses peines de la naissance jusqu’à la mort. Le prolongement surnaturel et divin de cette existence ne se vérifie pas seulement théologiquement mais est accessible SANS DISCRIMINATION à tout homme qui veut sincèrement en faire preuve dans sa propre expérience. Bien que Jésus n’ait plus un corps matériel visible l’efficacité et la réalité de sa Présence sont des faits indiscutables d’expérience pour ceux qui s’attachent à sa personne et le considère comme l’unique source et l’unique but de leur progression spirituelle.

L’esprit de vérité atteint tous les hommes

Contrairement aux pratiques de la magie, l’efficacité de la foi ne dépend pas de sa formulation. Si les hommes n’arrivent pas à être satisfaits de ce qu’ils ont, s’ils aspirent après plus de justice et de liberté, s’ils rejettent délibérément les asservissements de la religion et font profession d’athéisme, c’est une preuve qu’ils aspirent au vrai et à une satisfaction réelle dans les profondeurs de leur esprit. L’idée de liberté et de justice sont des valeurs immatérielles et c’est pourquoi le pur matérialisme n’existe pas.
Il faut que les hommes arrivent à comprendre que le message de Jésus ne peut être monopolisé par aucun système humain religieux ou philosophique, que ce message n’a pas pour but de les river à une forme statique d’existence ennuyeuse et pénible mais qu’il vise au contraire à les libérer, à les ennoblir et à les élever dans une ÉTERNELLE progression vers Dieu son père.
Si des questions insolubles se posent à vous au sujet de Dieu c’est tout à fait normal mais n’oubliez pas que les solutions se trouvent EN Dieu et que la première démarche qui doit être la nôtre est, par conséquent, de LE chercher. Dieu est la lumière qui éclaire Dieu.

La foi et la grâce

La grâce non plus n’est pas toujours correctement comprise et elle a pour beaucoup de gens une couleur un peu magique par les exercices rituels qu’ils croient devoir s’imposer pour l’atteindre. Recevoir la grâce divine n’est pas une pieuse abstraction qui fournit à l’homme une vague raison d’espérer en la clémence de Dieu. La foi ne consiste pas en une attitude suppliante et mercenaire pour essayer de persuader Dieu d’être bon et miséricordieux, ou un moyen de calmer sa colère comme s’il avait une nature coléreuse et irritable.
La foi consiste au contraire à découvrir que Dieu est bon et miséricordieux. Elie, le prophète du jugement, a dû en faire une extraordinaire constatation quand, après de terribles manifestations de puissance, Dieu, s’est révélé à lui dans le silence, d’une voix douce et subtile (1 Rois 19.12 et 13).
La grâce n’est pas un accessoire surajouté à l’action divine par l’œuvre de Jésus mais au contraire l’essence même de la nature divine révélée par cette œuvre de Jésus. On peut dire en toute certitude que l’œuvre de Jésus est elle-même la conséquence directe de la nature essentiellement bonne et miséricordieuse de Dieu.
Si la foi nous conduit à une telle découverte c’est parce que Dieu a rendu possible cette expérience et qu’elle devient toujours réelle pour celui qui s’y engage. Jésus en qualité de Fils de l’Homme montre la relation normale qui doit être celle du croyant avec son Dieu : Dieu veut traiter ses créatures comme ses propres enfants, son amour est un amour paternel. Il n’ignore rien de nos misères mais nous ne sommes pas sans valeur à ses yeux. Si la grâce est une valeur gratuite, elle est motivée par le fait que Dieu n’est pas un homme pour jeter le manche après la cognée et qu’il n’a donc jamais eu l’intention d’abandonner à son sort malheureux une création éprouvée par le mal et le péché.

La grâce et la justice divine

Il est facile de juger de la culpabilité d’une création d’une création égarée dans le mal mais c’est encore là une abstraction philosophique car la création se compose d’individualités qui sont loin de disposer de toutes les lumières et des encouragements désirables et nécessaires pour se frayer un chemin sûr au travers et au-delà des ombres de leur matérialité. Il faut constater le poids énorme et écrasant des conceptions mentales erronées sur la divinité et la religion pour comprendre qu’il est difficile d’attendre mieux de cette humanité.
La justice de Dieu joue donc primordialement dans un sens libérateur plutôt qu’accusateur bien que nous ne discernions pas toujours la valeur et la portée des procédés divins pour atteindre ce but libérateur.
Dieu sait très bien ce qu’est l’imperfection humaine et il ne reproche pas à l’homme de n’avoir pas acquis ce qu’il n’a eu ni le temps, ni les moyens d’acquérir. Il ne lui reproche rien, il lui demande quelque chose ; c’est de vouloir ÉCOUTER.
L’Esprit de vérité ne s’impose pas comme une voix criarde, elle est comme une onde qui enveloppe la terre et qui cherche à se faire entendre dans le fond des consciences humaines et provoque ainsi ces vagues d’insatisfaction et de révolte qui font croire à une fin prochaine de la société humaine. Cette façon un peu paradoxale de voir les choses est justifiée par la certitude que la sagesse de Dieu peut apparaître comme une folie à la logique bornée de l’intelligence humaine (1 Cor. 1.25). L’humanité aspire fondamentalement au bonheur et à la justice. Elle s’y prend mal pour atteindre ses buts et retarde ainsi considérablement l’avènement des temps attendus. Mais comprenons bien que ces crises sont des crises de croissance dues à l’action plus ou moins perceptible de l’Esprit de vérité. En vérité, Dieu s’occupe du monde bien plus qu’on ne le pense.
Toutefois, sur le plan individuel, chacun peut faire une échappée et éviter le retard en laissant déjà s’installer le Royaume de Dieu dans son propre cœur. C’est un signe certain de la réalité de la grâce quand un individu se plait à pratiquer la justice et à semer la paix. La grâce ne remplace pas la justice par une intelligence arbitraire, elle accomplit la justice de Dieu dans le cœur et la vie de l’homme, quand celui-ci consent à ÉCOUTER cette voix intérieure qui l’appelle à la FOI.

Demeurer ferme dans la grâce

Cette fermeté dont parle notre texte est le fait d’un choix continuel qui consiste à refuser de plus en plus la religion de la peur de Dieu pour n’agir et n’obéir que par amour. La peur et la contrainte ont toujours été à l’origine du fanatisme, de l’intolérance et du sectarisme.
Trouver le vrai Dieu c’est entrer dans un monde dans un monde de confiance et de liberté où l’amour du bien remplace la peur du mal. Il est donc important de s’affermir dans la grâce pour déblayer le terrain du subconscient des accumulations négatives du passé (2 Pierre 3.18).

L’Espérance de la gloire de Dieu

Il est écrit que tous les hommes sont privés de la gloire de Dieu (Romains 3.23). Cela ne signifie pas qu’elle leur est interdite mais qu’ils sont incapables par eux-mêmes d’en bénéficier s’ils demeurent loin de Dieu. Puisque c’est la gloire de Dieu, ce n’est qu’EN Dieu qu’ils la trouvent.
Cette espérance de la gloire de Dieu n’est pas un vain mot car elle correspond exactement aux plus chers désirs des hommes, à ces désirs qui paraissent les moins réalisables : libération du corps matériel, acquisition d’un corps supérieur exempt de souffrance et de mort, épanouissement continu dans la joie, la connaissance, le perfectionnement des facultés et les réalisations créatrices de toute nature.
Aussi impensable que cela paraisse cette espérance est la plus pure des réalités.

L’inévitable affliction terrestre

Le plus affligeant pour les humains sont les fardeaux qu’ils ajoutent eux-mêmes au poids de leur épreuve en se persuadant qu’ils sont des cas uniques. S’ils pouvaient connaître les confidences que l’on nous fait parfois et comprendre les situations secrètes de la plupart des gens, ils réaliseraient qu’au fond, ils ne sont pas les plus à plaindre.
Ce qu’il faut surtout savoir c’est que l’affliction ne doit pas obligatoirement être subie avec résignation ou fatalisme. Mes témoins sont plus nombreux qu’on ne le pense qui pourraient affirmer de quelle façon avec un peu de foi sincère en la bonté de Dieu les choses peuvent finalement rapporter plus de bien qu’elle n’ont coûté de mal.
L’homme doit avoir confiance en lui-même dans ce sens qu’il n’est pas une créature quelconque jetée au hasard d’un univers qui l’engloutit et l’absorbe. Il doit avoir la certitude qu’il est un fils du Dieu créateur et qu’il est inutile d’essayer d’expliquer à Dieu comment on aimerait que les choses se passent. Sa science est parfaite et sa sagesse est tout à fait capable de nous aider à unifier notre volonté avec la sienne afin que nos désirs deviennent les siens en sorte que le résultat de notre persévérance soit réellement divin et éternel.

Persévérer c’est réussir

La persévérance n’est pas comparable à l’entêtement qui est comme une ronde autour de soi-même. La persévérance ne voit dans les épreuves du présent qu’une raison de plus pour chercher plus en avant l’issue victorieuse. Si les afflictions sont inévitables et souvent indépendantes de notre volonté, celle-ci n’en ai pas pour autant obligée de les subir passivement. Le but divin s’offre toujours à notre volonté comme un puissant attrait quand elle en prend conscience et décide fermement de l’atteindre.
C’est la persévérance dans une foi confiante et éclairée qui forge nos qualités d’âme et façonne note caractère à l’image divine.
La persévérance se nourrit des victoires successives qui consistent à découvrir que les souffrances du présent ne peuvent se comparer au résultat bénéfique qu’on en tire pour l’avenir (2 Corinthiens 4.17).
L’accumulation des expériences fortifie et développe indéfiniment l’aptitude à jouir des gloires supérieures du ciel.
Cette gloire de Dieu dont l’image se reflète un peu dans la vaste création n’est pas une vaine consolation. Le tréfonds de notre y aspire que nous le voulions ou non. Mais il faut, pour l’apprécier et en jouir, que l’âme humaine subisse l’éducation nécessaire qui développe son aptitude.
Lorsqu’il est question de récompenses et de mérites différents distribués aux humains dans le royaume de Dieu, cela n’implique pas un partage arbitraire de la part du Seigneur. Dieu donne tout également mais tous ne peuvent également apprécier et recevoir ce qui leur est offert.

L’amour est l’essence de toutes choses

C’est dans la même mesure que l’on connaît Dieu que l’on comprend ce qu’est l’amour. La foi nous engage dans un tel enchaînement de faits que note esprit ne peut faire autrement que de constater que tout était finalement conduit par une loi d’amour. C’est cela trouver Dieu.
Si Dieu ne peut pas être expliqué, il peut toujours être aimé et c’est pourquoi il sera toujours accessible à tous les êtres de l’univers. Chercher à comprendre le mystère de Dieu sans l’aimer c’est aller au devant de la déception et de la désillusion. Toutes les réponses concernant la personne de Dieu ne se perçoivent que dans l’amour.
La paix avec Dieu n’est ni plus ni moins que cette harmonie intérieure de la pensée et de l’esprit qu’expérimente inévitablement celui qui croit, qui cherche, et qui aime de tout son cœur et de toute sa force et qui comprend enfin que la vie éternelle est une réalité du présent et une certitude pour l’avenir car on ne finit jamais de trouver Dieu et de s’en réjouir.

Samuel GUILHOT 21/ 09/ 1969

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