vendredi 13 juin 2014

Le chandelier prophétique


Lectures : Exode 25/ 31 à 40 ; Jean 8/ 12

Tout le monde sait que le chandelier à 7 branches constitue pour les juifs, religieux ou non, et pour la nation d'Israël un souvenir de leur histoire, un emblème pour le présent et une promesse pour l'avenir.
Il revêt en effet une signification profonde et un sens à la fois évident et caché. Le modèle en avait été communiqué à Moïse par révélation et il en fit exécuter un exemplaire pour éclairer l'intérieur du sanctuaire. Ce chandelier était une pièce essentielle du sanctuaire car il était impossible d'accomplir sans lui le moindre service. C'est lui qui portait la lumière et la lumière a toujours été le PRINCIPE de toutes choses c'est-à-dire non seulement le commencement de la création mais aussi le facteur déterminant de sa raison d'être et de son perfectionnement. Même si la science peut démontrer la constitution physique de la lumière que nous pouvons voir et sentir on sera de plus en plus obligé de se rendre compte de son ESSENCE SPIRITUELLE.

Il ne s'agit pas simplement de voir clair avec ses yeux mais il faut surtout que nous admettions la nécessité pour l'homme d'avoir son esprit capable de percevoir les réalités autres que matérielles. Ne cherchons pas ailleurs la cause des désarrois humains quels qu'ils soient sinon dans l'aveuglement volontaire ou involontaire de l'esprit concernant la connaissance des valeurs spirituelles.
Une conscience éclairée par une saine compréhension des Ecritures fait plus pour le bonheur de l'individu que toutes les valeurs matérielles d'or et d'argent qu'il peut accumuler sur sa tête.
      1. La fête des lumières

Les juifs célèbrent chaque année au début de décembre cette fête en souvenir de la purification du Temple par Judas Macchabée en 1645 av. J. C.. Le sanctuaire avait été profané par Antiochus Épiphane et souillé de la plus honteuse manière. Lorsque les juifs en eurent repris possession par une victoire sur les armées étrangères, ils le réparèrent et remirent à leur place les divers ustensiles du culte dont le chandelier sur lequel ils rallumèrent les lampes. Ce fut un grand jour de joie et à l'entrée de toutes les maisons des lumières furent allumées. C'est ainsi que fut instituée cette fête des lumières qui, en hébreu, s'appelle HANUKKA.
Hanukka vient d'un verbe qui signifie « instruire, initier ». C'est donc bien un symbole du rétablissement de la loi puisque ce mot en hébreu signifie « enseignement ». On appelait aussi cette fête « fête de la Dédicace » ou de « l'inauguration » et il en est question dans les Évangiles.
L'idée de la loi-enseignement est surtout celle qui INTRODUIT l'homme dans une direction donnée en vue de lui permettre de s'avancer en toute sécurité vers le but de son existence. C'est comme le phare qui éclaire la route de la vie et libère des chaînes de l'obscurité.
Lorsque Jésus déclare qu'Il est la LUMIERE du monde c'est parce que son enseignement constitue le moyen le plus sûr et le plus direct d'atteindre les niveaux les plus élevés d'épanouissement, de liberté et de bonheur auxquels l'humanité toute entière peut aspirer.
      1. Le chandelier et Lucifer

Il est utile de remarquer la similitude d'idée qu'évoquent ces deux termes car le chandelier est fait pour porter la lumière et Lucifer signifie « porte-lumière ». Ce nom a été attribué à Satan parce qu'il fut dans le passé un être de lumière non seulement physiquement mais intellectuellement et spirituellement.
Ce nom ne se trouve pas tel que dans le texte biblique car c'est un mot d'origine latine. Nous le trouvons sous la forme grecque rendu par « phosphoros » dans « 2 Pierre 1/ 19 et qui est traduite par « étoile du matin ». Ce mot grec a exactement la même signification que « Lucifer ». Il est parlé dans Ésaîe 14/ 12 du « fils de l'aurore » qui tombe du ciel et Jésus avait dit un jour qu'il voyait Satan tomber du ciel comme l'éclair.
Dans ce même verset d'Ésaïe ce fils de l'aurore est aussi appelé « astre brillant ». Cette expression se dit en hébreu « élell », mot dont la racine est identique à celle d'où le mot « alléluia » a été tiré. Il faut signaler par ailleurs que, pendant la fête des lumières, c'est le « Hallel » qui est chanté (Psaumes 113 à 118). Ce sont des chants de louange et d'action de grâce et ceci nous permet de comprendre le rôle important de la Lumière spirituelle qui est de nous faire connaître Dieu et on ne peut pas faire autrement que de louer Dieu quand on l'a trouvé. Une religion triste où manquent la joie et la liberté est contraire à la Vérité.
Satan est devenu le Prince des Ténèbres parce qu'il a trompé la création et il a perdu ainsi sa qualité de « Porte-Lumière » qui devait aider les créatures de Dieu à trouver la lumière spirituelle et en aurait fait de vrais adorateurs du vrai Dieu. C'est pourquoi Jésus a voulu prendre en main la destinée spirituelle des hommes en s'abaissant vers eux et en mettant à leur portée les enseignements par lesquels ils peuvent échapper à l'emprise des ténèbres et retrouver la vraie joie des créatures de Dieu.
Dans Apocalypse 22/ 16 Jésus se nomme à son tour « Étoile du matin » car Il a vraiment apporté et porte en Lui-même TOUTE la Lumière spirituelle par laquelle nous sommes sauvés des ténèbres de la peur, de la superstition et de l'ignorance.
Il est vraiment le Chandelier pur et sans faille sur lequel Dieu a pu placer la pleine lumière de sa Révélation. Il est la lumière qui éclairera un jour le monde entier lorsqu'Il établira son règne de justice et manifestera visiblement sa qualité messianique.
Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que, dans l'expérience personnelle, nous devons DESIRER la lumière de Dieu pour la recevoir. Cette lumière nous éclaire progressivement DANS LA MESURE où nous l'utilisons pour avancer. La Vraie Lumière vient directement de l'Esprit de Dieu et nous fait connaître ce que la Raison à elle seule ne pourrait jamais saisir.
Lorsque notre religion est faite de morale et de devoir elle est asservie à un réglementation rigide qui laisse peu de place à la joie et à la louange. Lorsqu'elle est faite de Foi et d'Amour, elle est libre et spontanée parce qu'il est plus facile de faire les choses quand on y voit clair que de les faire dans l'obscurité et seulement sous la dictée de toutes sortes de règles et de lois. Jésus apporte la lumière parce qu'Il nous enseigne la nouvelle Religion de la Foi et de l'Amour dans le service d'un Dieu aimant, compréhensif, miséricordieux et parfaitement juste.
      1. L'importance et la valeur spirituelle des formes du chandelier

Le chandelier n'est pas simplement un objet matériel. Si la forme des mots est importante pour pouvoir lire une pensée écrite avec des lettres matérielles, il est également important que cet objet ait une forme précise par laquelle s'exprime une pensée spirituelle que nous voulons essayer de déchiffrer.
Il est tout entier d'or pur et d'une seule pièce parce que la Révélation divine ne vise pas moins que la perfection pour l'homme. Pour cela, il l'assure d'une base solide et immuable représentée par le pied ainsi que d'un but toujours plus élevé et aboutissant à la plénitude spirituelle dans la lumière de l'Esprit et représenté par la tige centrale du chandelier.
Sur cette tige s'opère simultanément l'union et l'harmonisation des divers plans de manifestation de l'être divin dans l'homme : trois branches d'un côté et trois de l'autre. La religion spirituelle ne dissocie pas l'individu mais l'unifie et l'équilibre sur les trois niveaux de l'esprit, de l'âme et du corps (1Thessaloniciens 5/ 23). C'est ainsi que la beauté est toujours alliée à la vérité et qu'un vrai croyant se remarquera donc par la beauté de son caractère et l'équilibre de son comportement. Il n'est pas nécessaire qu'il en soit conscient pour que cela soit réel car ce qui importe pour lui c'est de s'attacher à tout ce qui est propre à le faire progresser dans cette voie.
      1. Les sept lampes

Le chiffre 7 est en lui-même significatif car il est le signe de la nature divine dans la plénitude de sa manifestation, ce qui n'est pas nécessairement intelligible pour nos pensées limitées. Disons seulement que nous trouvons la trace de ce chiffre dans la constitution de la matière (loi de Mendéléev) et, plus simplement, en regardant notre tête : nous y trouvons en effet 7 ouvertures.
Puisque la tête est la partie la plus noble de l'individu retenons cette image en la transposant sur le plan spirituel. Avec la tête nous pouvons goûter, sentir, entendre et voir.
N'importe qui, s'il y met de la bonne volonté et se confie sincèrement en Dieu, peut faire l'expérience de Sa Bonté et « goûter combien l’Éternel est bon ». S'il persévère dans cette expérience il pourra « sentir » en lui Sa Présence, il en aura l'intuition et aura ainsi la certitude de Dieu. Cette certitude intérieure de Dieu est nécessaire pour « entendre » Sa Voix, c'est-à-dire pour comprendre sa Volonté, savoir ce qu'Il veut. C'est alors que l'homme peut contempler la Lumière qui est en lui et la « voir » par une foi intelligente et expérimentée.
Le chandelier est bien le symbole de la présence divine et l'enseignement de Moïse allait bien au-delà du symbole matériel qui n'était qu'une première étape pour amener la pensée matérielle des hommes sur les niveaux supérieurs de la compréhension spirituelle. Le plus simple des hommes peut avoir accès au chemin de la progression spirituelle s'il aime Dieu et le cherche de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée. Même si nous sommes astreints à des travaux domestiques ou à des obligations sociales les plus humbles nous pouvons mettre partout où nous passons un peu de cette lumière intérieure de l'Esprit qui transfigure les choses et éclaire la route de ceux qui sont encore dans l'obscurité de l'ignorance spirituelle.
      1. Les calices, les pommes, les fleurs.

Toutes ces formes sur chaque branche du chandelier semblent jalonner le chemin vers la lumière, la pure flamme de l'Esprit. Ce sont en effet des formes qui évoquent chacune les différentes phases de notre expérience spirituelle.
Le calice en forme d'amande enseigne le départ de la vie spirituelle car l'amandier est, dans l’Écriture, le symbole de la victoire de la vie sur la mort. C'est l'arbre qui fleurit le premier au sortir de l'hiver et il est appelé en hébreu « l'arbre qui veille ». Le calice en forme d'amande c'est aussi le signe d'une irrésistible poussée intérieure qui ouvre la coquille pour laisser passer le germe vivant.
L'entendement humain est comme la dureté de la coquille et les arguments employés parfois pour briser sa résistance aboutissent à compromettre l'épanouissement de la vie spirituelle. La religion de l'Esprit ne peut s'imposer par la contrainte. Les coquilles les plus hermétiques s'ouvrent en douceur quand la vie est déclenchée à l'intérieur. Dès l'instant où un homme commence de mettre en Dieu toute sa confiance pour laisser agir en lui l'Esprit divin, il constatera le départ d'une vie nouvelle. La loi de Dieu commencera vraiment à être écrite dans son cœur et le libérera de l'obéissance servile pour le placer sur le terrain de la foi et de l'amour.
La forme de pomme qui vient ensuite est en réalité un très gros bourgeon gonflé par la sève et riche de promesses. La vie religieuse que Dieu propose à son peuple se répercute bien au-delà du temps de son existence matérielle et terrestre. C'est le contact déjà établi avec les réalités du monde supérieur de l'Esprit où sont permises les plus chères et les plus glorieuses espérances.
Ce n'est pas l'imagination qui peut donner de telles espérances. Il est impossible à la raison de concevoir les réalités d'un monde supérieur sans l'aide de l'Esprit intérieur mais cette aide ne s'offre qu'à ceux qui la désirent sincèrement. La semence divine ne germe que dans la pensée qui la reçoit. C'est alors seulement que les valeurs spirituelles deviennent des réalités vivantes et que peuvent être goûtés les fruits sans cesse renouvelés d'une espérance qui ne trompe jamais.
La forme de fleur montre que la croissance spirituelle s'accompagne toujours d'une joie profonde. Quand on regarde vivre les gens religieux on s'aperçoit qu'ils sont trop souvent marqués par une certaine forme de tristesse comme si la vraie piété devait nécessairement être triste.
Aucun n'a enseigné la joie comme Jésus qui voulait communiquer à ses disciples sa JOIE PARFAITE. Ce n'est pas en adoptant intellectuellement une forme quelconque de vie religieuse que l'on comprend quelque chose à la vie spirituelle mais on l'a vraiment comprise quand elle est devenue source de joie et de progression vers la lumière de la connaissance de Dieu. Cette connaissance est le discernement grandissant de la volonté de Dieu et l'expérience vécue que cette volonté est toujours bonne, agréable et parfaite.
C'est ainsi que nous accédons à la pure lumière prophétique et que nous comprenons mieux le destin de l'univers. Le chandelier éclairait la table des pains de proposition et ces pains représentaient l'harmonie divine universellement réalisée dans toute la création. En attendant il nous est proposé de la réaliser par l'Esprit dans notre propre existence.
30/ 11/ 1969 Samuel GUILHOT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire