mardi 22 mai 2012

Le vrai Dieu que révèle Jésus veut remplacer les faux dieux de nos conceptions mentales

Lecture : Matthieu 21/ 1 à 17
Il ne faut jamais perdre de vue que c'est exactement le caractère de Dieu qui se révèle au travers de tout le comportement de Jésus et que sa vie sur la terre a pour but essentiel de nous libérer de nos ténèbres spirituelles pour nous introduire dans la lumière de la vérité. Cette vérité est précisément celle qui nous affranchit de toutes nos conceptions erronées sur la nature de Dieu. Bien que tout homme ait au fond de lui le sentiment très confus qu'il est la créature d'un Créateur mystérieux et qu'il ait une pensée pour réfléchir sur la chose, il est dans une grande ignorance des chemins par lesquels sa pensée et sa réflexion pourraient le conduire jusqu'à la connaissance véritable de Dieu. En réalité il n'y parviendrait pas s'il n'était piloté par l'Esprit divin qui l'habite et qui lui permet de reconnaître pro­gressivement les signes et les manifestations de la vérité.

Jésus est la manifestation la plus complète et la plus adéquate que Dieu ait accordée à l'hom­me de lui-même. Mais elle est si riche et si directe qu'elle contredit parfois durement les idées et les traditions reçues et admises depuis des siècles. Les juifs en étaient si surpris que même les disciples avaient du scrupule d'abandonner leurs vieilles habitudes de pratique religieuse. Ils auraient voulu garder le vin nouveau dans de vieilles outres. Aujourd'hui le chrétien peut éprouver la même difficulté quand une nouvelle façon de comprendre la vérité s'impose à lui. Tel aura, par une longue tradition, acquis une forme de service respectueu­se, austère et craintive et comprendra difficilement que l'on puisse servir Dieu avec joie et bonne humeur et que la sainteté n'est pas forcément triste. Tout dépend de la conception qu'on a de Dieu. Il est surtout important pour TOUT chrétien d'arriver à une conception PERS0NNELLE de Dieu qu'il aura acquise par sa propre réflexion et sa propre expérience. Trop souvent on s'attache à une vérité beaucoup plus par peur que par conviction personnelle. La foi n'est pas un crédo intellectuel mais une expérience personnelle vécue, et, concernant la nature de Dieu, il nous faut constamment réviser nos attitudes mentales pour les rappro­cher de plus en plus de la réalité.
Par exemple nous avons un peu ou beaucoup l'habitude de considérer Jésus comme une sorte de paravent protecteur entre un Dieu austère, sévère, et nous. Jésus n'est pas un intermédiaire en ce sens que Dieu nous voyant au travers de lui deviendrait indulgent et compréhensif. En vérité il est un intermédiaire pour nous faire comprendre et croire que Dieu EST ce que lui, Jésus, est pour les hommes. Il est le Dieu dont les prophètes ont dit qu'il est lent à la colère, riche en bonté et miséricordieux. Mais ces déclarations consolantes ne pouvaient suffire à susciter un profond amour et une réelle confiance, il fallait que cette vérité soit présentée vivante et agissante au milieu des hommes, et c'est la raison pour laquelle Jésus a accepté de venir s'incarner.
Ne lisons pas les Évangiles simplement pour découvrir que Jésus est un être agréable, admi­rable et infiniment digne de confiance. N'ayons pas l'impression qu'il est là comme pour adoucir le contact avec un Dieu dont la majestueuse autorité ressemblerait à celle de ces empereurs humains terrifiant leurs sujets. Nous avons tellement l'habitude de considérer l'autorité sous la forme matérielle d'imposants personnages qui intimident et font peur dans leur froideur et leur indifférence que nous transférons facilement cette image sur le plan des caractères divins. Nous concevons mal que quelqu'un puisse faire autorité en restant simple, compréhensif et ouvert à quiconque désire un contact affectueux. Pour obte­nir une réelle réforme de nos façons de concevoir les choses, il faut se laisser pénétrer de cette importante vérité que tout le comportement de Jésus à l'égard des hommes est exacte­ment celui de Dieu. C'est essentiellement cela la BONNE NOUVELLE.
Si par pureté spirituelle nous refusons de nous prosterner devant des images ou des repré­sentations matérielles la divinité, faisons bien attention à l'idolâtrie des représentations mentales qui tient captif de nombreux croyants au point qu'il est parfois très diffi­cile de les aider parce qu'ils refusent de penser différemment et d'admettre que Dieu est bien plus compréhensif et paternel qu'ils ne le pensent.
Jésus entrant à Jérusalem souligne le fait que partout où Dieu est accepté et reçu il apporte la PAIX. C'est un Dieu de Paix dont le règne est un règne de douceur et dont la présence bannit l'angoisse et la peur. Quand un roi entrait dans une ville monté sur un âne il voulait prouver par là ses intentions pacifiques. Autrement c'était toujours le cheval qui était utilisé parce qu’il symbolise la force guerrière et conquérante
L'autorité divine n'est pas une chose qui nous écrase de sa hauteur et nous domine de sa puissance matérielle. C'est au contraire une force d'amour et de douceur mais qui n'en a pas moins une incalculable puissance. L'amour a d'ailleurs toujours fait plus de héros que la haine. La force de Dieu est une puissance spirituelle qui est toujours symbolisée dans l’Écriture par l'huile. Quoi de plus doux que l'huile et cependant on s'en sert pour lubrifier les mécaniques les plus puissantes. Une fine pellicule d'huile suffit à empêcher la friction et éviter la désintégration des aciers les plus durs. Même les articulations de notre corps sont toutes rendues possibles par des lubrifiants adéquats. Nous comprenons facilement l'importance de cette présence adoucissante dans l'existence physique et matérielle des hom­mes et il n'en est pas autrement pour notre existence spirituelle. L'introduction dans notre vie de la présence spirituelle de Dieu ne peut qu'adoucir et favoriser notre existence. Si nous croyons que Dieu ne peut être qu'austère et dur nous serons aussi comme cela et nous n'aurons jamais beaucoup d'influence sur les âmes pour les amener à croire en l'amour de Dieu. Plus nous comprendrons mieux les qualités divines et plus ces qualités se retrouveront dans notre comportement comme elles se sont parfaitement trouvées en Jésus.
Dieu est PATERNEL ; ce terme aide beaucoup à définir le caractère divin mais il implique aussi la vérité que Dieu ne néglige pas notre éducation. Son action éducatrice n'est jamais négative ou répressive comme on le croit trop souvent. Ce n'est pas la peur du péché qui nous rendra meilleur mais l'amour du bien et c'est dans ce sens positif que Dieu exerce son au­torité paternelle sur ses enfants. Dieu ne punit jamais personne mais désire montrer à l'hom­me qu'il se fait du mal à lui-même en refusant d'obéir à une loi d'amour qui n'est pas là pour le tyranniser mais pour lui faire découvrir les joies infinies et les satisfactions profondes de la fidélité. Il faut également voir dans ce récit montrant comment Jésus envoie ses disciples chercher un petit âne, un exemple de la vie simple et quotidienne sur laquelle s'appuie l'expérience de la bonté de Dieu. Le côté spectaculaire de la scène est dû à l'émotion populaire et à son caractère imaginatif mais la révélation de Dieu n'a nul besoin d'un pareil éclat pour atteindre le cœur qui cherche sincèrement la vérité. C'est souvent dans les circonstances les plus ordinaires de la vie que l'on découvre le vrai caractère de Dieu et c'est souvent là aussi que l'occasion de l'honorer et de le servir est la plus fréquente.
Jésus a pleuré sur Jérusalem parce que les foules n'aspiraient qu'à une gloire purement matérielle et humaine et ne réalisaient pas son vrai besoin spirituel. Jésus apportait en lui-même et par sa vie l'exacte image du caractère divin et les gens persistaient à croire en un Dieu partial et vengeur qui rétablirait la gloire matérielle d'Israël telle que se la figurait l'ambition humaine.
Certainement Jésus était souverain et désirait établir sa royauté sur Israël mais pas seu­lement sur Israël. Il pensait aussi à tous les autres peuples. Il aurait aimé s'asseoir sur un trône mais pas celui de Jérusalem fait de matière, il voulait établir son règne sur les cœurs et dans l'esprit des gens. Certainement il était assez puissant pour chasser les en­nemis d'Israël mais, pas les Romains, l'occupant exécré, car les vrais ennemis de l'homme sont tous les égoïsmes, toutes les haines, toutes les peurs et toutes les impuretés spiri­tuelles et morales qui le tourmentent. Combien de dures épreuves auraient été épargnées alors si le message de Dieu avait été entendu par des oreilles spirituelles et des cœurs désireux avant tout de faire la volonté de Dieu et non de conserver à tout prix les formes vétustes et figées d'une longue tradition religieuse. Dieu est un Dieu vivant et qui n'a d'autre but pour l'homme que de lui faire trouver les chemins d'une vie toujours plus riche profonde et joyeuse dans la pratique désintéressé de l'amour et de la justice. Pour défendre leur cause perdue les juifs ont été capables alors d'un extraordinaire héroïsme et on peut essayer d'imaginer ce qu'ils seront lorsqu'ils seront saisis par la réelle vision spirituelle de leur vocation comme témoins de l'amour et de la justice de Dieu.La Bible dit que ce sera pour le monde comme une résurrection d'entre les morts. Si le té­moignage fidèle de quelques disciples juifs qui avaient compris le message de leur Maître a pu avoir les répercussions mondiales que nous connaissons que sera alors le témoignage d'une nation entière ! Dans un monde qui se désespère sous l'ombre de la guerre et de la mort les juifs devront donner un jour le témoignage irrécusable que seul Jésus est vraiment le Prince de la Paix qui annonce que Dieu est le Père de tous les hommes, toujours prêt à les comprendre et à les accueillir.
30/ 03/ 1969 Samuel GUILHOT

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