Lectures : Matthieu 3.28 et 16.21
Jean-Baptiste
dit : « Moi je vous baptise d’eau en vue de la
repentance, mais celui qui vient après moi est plus puissant que
moi. Lui vous baptisera d’Esprit Saint et de feu. »
Jésus
dit : « Tout pouvoir m’a été donnée dans le ciel et
sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples,
baptisez les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez
leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. »
L’origine du baptême
Le
baptême n’est pas, comme on le croit, une institution de l’Eglise
chrétienne. C’est une très vieille tradition et un rite qui était
couramment pratiqué chez les juifs. Le mot « baptême »
qui signifie « être plongé dans l’eau » a toujours
été un symbole simple et direct de l’idée de purification. C’est
en effet avec l’eau qu’il est possible de se laver. C’est
également un symbole de vie car la vie ne peut se développer là où
il n’y a pas d’eau.
Mais
le baptême ne peut être rien de plus qu’un symbole et ce n’est
pas en lui ajoutant une formule prononcée avec quelques mots qu’on
lui donnera sa valeur. Si on croit cela, on est tout prêts de
ressembler à des magiciens. Il n’y a pas de formule magique dans
le baptême tel qu’il nous est enseigné dans les Écritures.
Il
n’y a qu’une chose qui donne de la valeur au baptême, c’est la
foi et la sincérité de celui qui a volontairement désiré ce
baptême.
Jésus
n’a pas enseigné grand-chose sur cette question du baptême parce
qu’il n’a jamais attaché d’importance à ce qui était
purement rituel ou formaliste. Ce qui l’intéressait, au contraire,
et ce qu’il annonçait c’était la libération de toutes formes
d’esclavage religieux. Il voulait former une communauté d’hommes
et de femmes libérés des entraves de la tradition et capables
d’aimer Dieu et de le servir de tout leur cœur. S’il a voulu
lui-même se soumettre au baptême de Jean c’est pour une raison
précise que nous verrons plus loin.
Le baptême de Jean
Jean-Baptiste
était un cousin de Jésus un peu plus âgé que lui et qui avait
reçu pour mission d’annoncer la venue de Jésus et de préparer
les cœurs à le recevoir en leur prêchant la repentance. Jean était
une personnalité assez particulière, exercé à la vie rude du
désert et animé de l’Esprit des anciens prophètes d’Israël.
Toute sa personne portait l’empreinte de l’austérité, de la
rudesse et de ‘amour de la justice. Il dénonçait avec vigueur
toutes les formes d’hypocrisie et menaçait d’un jugement
d’extermination tous ceux qui n’avaient que l’apparence de la
piété. C’était vraiment un prophète de jugement, il était
sévère et inflexible devant tout ce qui manquait de droiture et de
sincérité.
Il
baptisait les gens qui acceptaient de se repentir c'est-à-dire ceux
qui reconnaissaient leur besoin de purification et qui aspiraient à
une vie nouvelle et plus juste aux yeux de Dieu. Quelques uns des
plus religieux dans leurs pratiques demandaient à être baptisés
non parce qu’ils ressentaient le besoin de purification mais parce
qu’ils avaient peur. Ils pensaient que le baptême pouvait être
une garantie supplémentaire pour leur avenir au-delà de la mort.
Jean-Baptiste
se fâche contre cette manière de voir les choses et il pourrait
encore beaucoup se fâcher aujourd’hui devant la multitude de
chrétiens ou de croyants qui font les choses par peur du jugement ou
de quelques malheurs possibles plutôt que par amour de la vérité.
Il ne sert à rien de s’abriter derrière sa religion ou
d’accomplir quelques cérémonies rituelles car l’Esprit de Dieu
sonde tous les cœurs des hommes et connaît exactement ce qu’ils
contiennent.
Tôt
ou tard la cognée peut être mise à la racine de tout arbre qui ne
porte pas de bons fruits et nul n’échappe à cette loi universelle
qui veut que l’on récolte exactement ce qui est semé par le cœur
et la pensée de l’homme.
Jésus se fait baptiser
Si
Jean-Baptiste était un prophète mandaté par Dieu, il n’était
néanmoins qu’un homme comme les autres et ne pouvait pas encore
percevoir exactement la raison pour laquelle Dieu l’avait envoyé
prêcher. Il disait, certes, la vérité mais ne la connaissait pas
toute. Son ministère eut été incomplet s’il n’avait été
suivi de celui de Jésus.
Jean
amenait ses auditeurs à la repentance en les persuadant d’abandonner
un genre de vie qui ne correspondait pas à la volonté d’un Dieu
Saint et Juste mais il ne pouvait pas les amener plus loin. L’homme
n’a pas été créé pour la mort mais pour la vie et le
message de Jean vise précisément ce qui fait obstacle à la vie :
le péché, l’hypocrisie, le manque de droiture et d’amour, etc.…
La purification que le baptême doit symboliser est surtout celle du
cœur et de la pensée car c’est dans ces domaines que le mal
trouve toujours son origine.
Mais
la grande question qui se pose alors est de savoir comment il est
possible de vivre une vie nouvelle conforme à la volonté divine.
Dieu qui est la justice même ne peut exiger de sa créature des
choses qu’elle est incapable de faire ! Il peut l’amener,
comme il le fait par la prédication de Jean, à reconnaître son
besoin de purification mail il veut aussi lui présenter un nouveau
chemin dans lequel il lui sera possible de vivre une nouvelle vie.
Dieu n’a pas seulement le pouvoir de détruire le mal, il a aussi
celui de construire le bien. C’est ce qui veut faire dans l’homme
et c’est pourquoi Jésus désire lui aussi être baptisé.
Il
dit à Jean qui ne comprend pas sa décision : « Il est
convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste ».
Or, la justice de Dieu est précisément de donner à l’homme le
pouvoir de faire ce qui est bien.
Ainsi
Jésus se place-t-il exactement au niveau des hommes symboliquement
par le baptême c'est-à-dire là où Jean est obligé de s’arrêter
parce qu’il ne peut pas faire plus. Il avait d’ailleurs déclaré :
« Celui qui vient après moi est plus puissant que moi ».
Jésus
vient prendre l’homme là où il se trouve afin de l’amener plus
loin, vers une nouvelle vie inconnue jusqu’à lors et qui est celle
de l’Esprit.
La voix qui vient du ciel
C’est
au moment où Jésus sort de l’eau que cette voix se fait en tendre
et il faut remarquer combien elle est différente de celle que Jean
faisait entendre. Au lieu de jugement et de destruction, c’est
l’affection, la paix et la pureté qui apparaissent dans cette
manifestation du Saint-Esprit sur la personne de Jésus.
On
a l’impression très nette que Dieu est pleinement satisfait de
voir l’homme e possession des moyens de vivre une nouvelle vie, non
plus dans la peur du châtiment, mais dans l’affection et la
confiance en un Dieu qui révèle tout son amour paternel en envoyant
son Fils Jésus.
Au
chapitre 15 de Luc, il est parlé d’un père qui accueille dans sa
maison un fils égaré qui avait quitté la maison pour gaspiller son
existence dans la débauche. Jésus a montré par cette parabole
combien Dieu était désireux de nous introduire dans l’intimité
de sa Maison parce que nous étions tous ses fils. Mais le fils en
question reçoit de son père les vêtements propres qui remplaceront
les haillons sales et qui permettront au fils de circuler dans la
maison en qualité de fils et non d’esclave.
Beaucoup
de croyants aujourd’hui encore devraient prendre conscience du fait
que leur vie religieuse doit devenir celle d’un fils aimé, aimant
et confiant dans la Maison du Père. Jésus est venu non pour
détruire le monde mais pour le sauver ; le sauver de la peur,
de l’esclavage, du doute et de tout ce qui empêche les fils de
Dieu d’être heureux dans la Maison de leur Père.
L’appel
à la repentance est l’appel à reconnaître ce qui nous fait
mourir pour nous tourner sans crainte vers celui qui fait vivre parce
qu’il est la vie.
Nous
pouvons être encore ignorant de beaucoup de vérités, nous sentir
infiniment dépassé par le problème du mal ou celui de Dieu, nous
pouvons avoir conscience de nos extrêmes limitations terrestres mais
rien de tout cela ne peut nous empêcher d’avoir une vie religieuse
et spirituelle confiante dans la foi entière en la bonté et la
justice de Dieu qui nos aime comme un père.
Le baptême au nom de Père, du Fils et du Saint-Esprit
Non,
cela ne sera jamais une formule magique pour accréditer un baptême.
S’il en était ainsi, le monde serait magiquement transformé par
le simple fait que la plupart des bébés sont baptisés de cette
manière. Or, tous les « baptisés chrétiens » sont loin
d’être tous chrétiens et de vivre une vie qui ressemble à celle
de Jésus.
Come
nous le dosions, c’est le baptisé lui-même qui, par son adhésion
volontaire et consciente de la volonté de Dieu, peut donner une
valeur à son baptême. C’est pourquoi Jésus accompagne cette
parole de cet ordre d’enseigner et d’instruire les hommes pour en
faire de vrais disciples qui connaissent et comprennent la volonté
de Dieu, c'est-à-dire ce qui leur permet d’échapper à la peur, à
la superstition et à l’esclavage des traditions.
Si
on ne se laisse pas aveugler par la lettre mais qu’on veuille
saisir la valeur spirituelle des paroles de Jésus, il sera facile de
comprendre que c’est tout un programme qui est contenu dans ces
quelques mots : « au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit ».
Nous
remarquons qu’au moment du baptême le Père s’adresse à son
Fils et le remplit du Saint-Esprit. Il est également précisé que
« les cieux s’ouvrirent » comme si cela voulait figurer
l’ouverture d’un nouveau chemin vers le ciel qui s’ouvre pour
tous les hommes parce que Jésus est descendu vers eux.
C’est
en effet ce qui se passe ; un chemin vers la vie est ouvert et
cette vie est caractérisée par le faut qu’elle va être une
progression constante vers un but divin comme nous le pressentons
dans la « formule baptismale ».
Il
est vrai que les disciples comme cela nous est dit dans les Actes des
Apôtres, baptisait tout simplement au nom de Jésus et ceci confirme
que ce qu’avait dit Jésus n’était nullement une formule
magique.
Comme
nous allons le voir, c’est tout le programme divin que Jésus donne
dans ces quelques mots.
« Au
nom de » veut dire exactement « en vue de » ;
on peut traduire aussi « pour le nom de » et c’est cela
qui est intéressant car ces premiers mots contiennent l’idée de
direction à prendre. La vie est toujours une direction vers quelque
chose. C’est l’idée de progrès et de croissance qui est
soulignée ici. Quelqu’un qui est baptisé s’engage dans une
direction où il va progresser en vue d’atteindre un but.
C’est
pourquoi Jésus dit dans Jean 14 : « Je suis le chemin, la
Vérité et la Vie ». Tout ce qui est vivant évolue toujours
et se développe. On est loin d’une simple formule qui n’apporte
aucune transformation à l’existence d’un individu.
In
nous est dit que la vie est dans le Père. C’est Dieu seul qui est
l’auteur de la vie et qui en a le secret. La vie de Dieu en nous
nous conduit vers lui. Lorsque nous allons vers le Père cela se
reconnaît au fait que nous ressemblons de plus en plus à son Fils.
Ce Fils est vraiment la vérité parce qu’il est une fidèle
démonstration des caractères du Père céleste. Sans lui nous
n’aurions jamais compris à quel point Dieu était animé d’un
amour paternel pour tous les hommes.
Mais
pour ressembler au Fils le simple désir ne suffit pas et c’est
pourquoi Jésus est le chemin. Il est ce chemin par son Esprit qu’il
met dans nos vies. Jésus réalise l’ancienne promesse de Dieu à
son peuple : « J’écrirai ma loi dans leur cœur afin
qu’ils pratiquent mes commandements ».
Jean
annonçait celui qui était plus puissant que lui parce qu’il était
capable de baptiser du Saint-Esprit ce qui veut dire que Jésus
communique littéralement à celui qui se confie an lui une énergie
divine, une nouvelle vie qui le transforme et le transfigure tous les
jours un peu plus à l’image divine.
C’est
ainsi que par la puissance du Saint-Esprit il devient un fils de Dieu
et apprend à connaître en Dieu celui qui est vraiment son Père.
Le
Baptême selon l’évangile n’a pas pour but de donner une
étiquette religieuse mail il est le symbole d’une décision
personnelle et consciente pour atteindre un but offert par Jésus à
tous : connaître Dieu et l’aimer comme un père.
Il
n’y a pas d’autre religion qui soit aussi vraie que celle-là.
Samuel
GUILHOT 26/
10/ 1969
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