Ne
pensez surtout pas que les dons de Dieu sont des choses
exceptionnelles et réservées seulement à quelques rares
privilégiés. Vous êtes beaucoup plus riches que vous ne le pensez
mais pour le savoir il faut prendre conscience de la véritable
nature de ces dons.
L'impression
de ne rien avoir vient le plus souvent de l'ignorance de la réalité.
Il ne faut pas oublier le fait qu'un don est un don et qu'en raison
de cela il devient parti intégrante de nous-mêmes en nous laissant
l'impression d'être quelque chose de tout à fait naturel. Nous
pouvons même nous étonner parfois que les autres ne possèdent pas
la même aptitude tant cela nous semble naturel. Mais l'expérience
nous montre que nous avons tous des aptitudes diverses à des degrés
différents et qu'elles sont toutes bien personnelles. Elles sont
vraiment la propriété personnelle de chacun, individuellement et
peuvent être consciemment ou inconsciemment bien ou mal utilisées.
Dons naturels, surnaturels, spirituels.
Nous
pouvons être plus ou moins dans la confusion quant à la nature de
nos dons et nous demander s'ils sont naturels ou surnaturels. Ce qui
nous intéresse ici c'est de savoir que la source de tout don EST EN
DIEU, que la vie elle-même est un don et qu'elle porte en elle une
infinité d'aptitudes telle qu'aucun individu existant ou ayant
existé sur la terre ne sera totalement identique à un autre.
Nous
pouvons avoir également des dons que nous appelons surnaturels parce
qu'ils nous sont communiqués au cours d'une expérience spirituelle
et qui se produisent occasionnellement d'une façon inexplicable. L’Écriture enseigne en effet qu'il existe des dons surnaturels ou
spirituels et ils peuvent efficacement aider les croyants à prendre
conscience de la réalité de la présence de l'Esprit de Dieu en eux
et au milieu d'eux.
Mais
même dans ce cas, celui qui exerce de tels dons peut avoir
l'impression du naturel tant est étroite la collaboration de sa
volonté avec la volonté divine. Ne faisons pas de classifications
arbitraires entre naturel et surnaturel mais tenons toujours compte
dans nos réussites et dans l'efficacité de notre action du fait que
nos dons ont travaillé AVEC nous et POUR nous.
Dieu
ne fait jamais de l'homme un instrument passif ou un malheureux
esclave de sa divine volonté mais il désire au contraire obtenir sa
libre collaboration. C'est pourquoi il l'a doté de différentes
aptitudes pour lui permettre de contribuer efficacement à son propre
développement dans un continuel perfectionnement conformément à
son divin plan créateur.
Dans quelle partie du corps se situent les dons ?
Il
ne faut pas les chercher dans nos organes physiques qui ne peuvent
rien faire s'ils ne sont commandés par le cerveau et par
l'intelligence. Mais le cerveau n'est pas pour autant la cause de nos
dons. Il n'est est que l'organe intermédiaire et peut-être plus ou
moins apte à interpréter et à transmettre ce qui vient d'ailleurs.
C'est
au niveau de la PENSEE que se tiennent nos dons : non DES pensées,
mais de LA pensée. En Romains 12/ 2, Paul parle de la nécessité du
« renouvellement de l'intelligence », c'est-à-dire de la
pensée, afin de pouvoir DISCERNER la volonté divine et de donner
ainsi à nos aptitudes de pouvoir s'exercer jusqu'au niveau supérieur
de la réalité spirituelle.
Une
religion conservatrice et formaliste peut réellement affaiblir le
pouvoir d'initiative et de progrès de l'homme et c'est pourquoi les
idéologies matérialistes ont voulu éliminer de leurs programmes
tout ce qui avait un caractère religieux. Mais Jésus n'a jamais
apporté une telle religion. Au contraire, il est le seul à pouvoir
donner à ceux qui se confient en lui une réelle liberté d'esprit
fondée sur cette libre adhésion à la volonté divine qui est
essentiellement et éternellement le progrès humain et son
perfectionnement vers les niveaux supérieurs spirituels et célestes.
Dieu
aide notre pensée à percevoir ce qui est conforme à notre plus
grand bien. Le don est cette perception de la pensée qui incline à
faire ou à sentir une chose de la façon la meilleure et la plus
juste.
Le dons dans l'assemblée.
Il
est peut être plus facile de s'apercevoir des dons qui sont chez les
autres plutôt que de ceux qui sont en nous et cela risque parfois
d'inciter quelque peu à la jalousie. Mais vraiment, il n'y a pas à
être jaloux car les dons ne manquent pas et il y en a chez tous et
l'assemblée du Seigneur en est en réalité abondamment pourvue.
S'ils paraissent être peu nombreux c'est parce que ceux qui en ont
ne croient pas en ce qu'ils ont ou voudraient avoir ce qu'ils n'ont
pas.
Un
des principaux obstacles peut être la timidité et le fait que la
vraie nature d'un don n'est pas tout à fait comprise. Timothée
était sans doute un de ceux que cet obstacle bloquait dans
l'exercice de son ministère et avec un maître tel que Paul il
pouvait éprouver un certain sentiment d'infériorité et ne pas
avoir foi en ce qui lui était personnel, en ces dons qui étaient en
lui et qu'il devait utiliser sans complexe.
Il
se peut que nous ayons tendance à nous comparer aux autres et ceci
est néfaste dans un double sens : soit dans celui d'un sentiment
maladif d'infériorité, soit dans celui de supériorité ou
d'orgueil. Il ne faudrait pas non plus, par peur de tomber dans un de
ces travers, se tenir inconsidérement sur la réserve en évitant de
mettre à profit ce qui nous a été donné.
En
imposant les mains à Timothée, l'apôtre avait été l'instrument
du Saint-Esprit pour lui communiquer une nouvelle effusion d'énergie
spirituelle qui avait vivifié ses aptitudes pour le service de Dieu.
C'est par ce même souffle spirituel qu'il doit « rallumer »,
-c'est le terme littéral-, les dons qui sont en lui. Dans la
pratique, c'est l'expérience que font tous ceux qui ne négligent
pas le contact vivifiant avec ceux qui peuvent les aider et les
stimuler dans leur foi.
Certains
dons sont plus rares que d'autres ou moins couramment utilisés mais
la plupart peuvent être presque constamment exercés. Reprenons-les
dans l'ordre inverse de leur présentation dans Romains 12.
Pratiquer la miséricorde.
Nous
devons tous être miséricordieux mais certains ont une aptitude
particulière à saisir rapidement la signification d'une situation
difficile pour agir avec patience et compréhension. Plus facilement
que d'autres, ils attirent à eux ceux qui ont besoin d'aide morale
et ce n'est pas toujours une tâche plaisante mais Paul les exhorte à
persévérer sans se laisser accabler mais en conservant leur joie
intérieure de pouvoir efficacement redresser les âmes courbées
sous quelque fardeau.
Présider avec zèle
On
peut avoir une personnalité influente et propre à stimuler les
autres et si l'occasion en est donnée il convient de faire ce que
n'importe qui ne peut pas faire : encourager, soutenir l'attention,
coordonner les efforts et tant d'autres bonnes choses qui contribuent
à unir entre eux les enfants de Dieu.
Donner avec libéralité
Ce
n'est pas toujours que l'on décèle les véritables besoins autour
de soi, mais certains ont la faculté et la possibilité matérielle
d'intervenir efficacement au moment opportun pour aider leurs frères
en difficulté. Il en est qui peuvent avoir une responsabilité
précise à ce sujet parce que des fonds leur sont confiés pour
cela. La crainte ou la peur de manquer ne doivent pas pour autant les
rendre avares. Dieu est toujours généreux et l'esprit de générosité
ne dépend pas des moyens matériels car c'est une qualité d'âme
qui rend précieux le peu qui est donné selon les disponibilités.
S'attacher à l'exhortation
A
certains est donnée la sensibilité qui leur permet de percevoir les
vrais états d'âmes et ce qu'ils peuvent dire suffit à réveiller
l'espoir et à ranimer les coeurs fatigués. Ils ont le don d'avoir
les mots qu'il faut et appropriés aux cas particuliers comme à ceux
de l'ensemble. S'attacher à pratiquer ce don, cela veut dire
s'efforcer de toujours mieux faire sans douter qu'il y aura tôt ou
tard un fruit réel et béni chez ceux qui se laissent ainsi
exhorter.
S'attacher à son enseignement
Lorsqu'on
se trouve embarrassé ou impuissant à donner une explication et à
éclairer la pensée des autres il vaut mieux faire appel à ceux qui
sont doués pour le faire et, là encore, celui qui enseigne doit
tendre à perfectionner de plus en plus ses facultés afin de
permettre à ses dons de projeter une lumière toujours plus large et
plus profonde sur les vérités qu'il enseigne.
S'attacher à son ministère
Le
ministère est une charge particulière, un service qui exige une
certaine capacité physique, mentale, intellectuelle de même qu'un
base spirituelle bien établie pour discerner les véritables buts de
l'oeuvre de Dieu. Là encore il doit être en constante évolution
pour s'ajuster et s'adapter à la nécessité de répondre aux
besoins des âmes de tous les temps et de tous les lieux.
La prophétie
Elle
consiste à parler de la part de Dieu et fait appel à une
disposition particulière de la pensée afin de percevoir les
subtiles impressions de l'Esprit et de traduire en langage clair ce
qui fait connaître la pensée de Dieu. La prophétie est toujours un
moyen de stimuler la foi, de renouveler la confiance, d'aider à la
progression spirituelle.
Le chapitre 12 de 1Corinthiens, montre encore de quelle façon l'Esprit
de Dieu peut agir de différentes manières pour contribuer, selon
les besoins, à l'affermissement de ceux qui croient.
La manière correcte d'exercer les dons.
Quand
ils ont été mal compris et mal utilisés, ils ont produit l'effet
contraire à ce qui est sain et normal. Si nous recevons un don
c'est pour nous permettre de donner. Cela implique donc que nous
respectons la liberté des autres pour recevoir ou non ce que nous
leur donnons. L'exercice d'un don doit viser à libérer et non à
contraindre. Un don n'est jamais une obligation absolue de l'exercer
s'il n'est pas désiré et l'esprit des prophètes reste soumis aux
prophètes en ce sens que nous devons garder un contrôle intelligent
sur tout ce qui, en nous, demande à s'exprimer.
Dans
tout exercice de nos dons, il convient d'agir sans crainte et sans
audace, de n'être ni fanatique, ni complexé, mais de rester simple,
sans fausse humilité ni orgueil. Nous ne faisons que semer notre
semence quand le terrain est prêt et c'est Dieu qui fait croître.
L'esprit
de Dieu
qui nous anime n'est pas timidité mais :
Force
C'est
à dire plus littéralement « dynamique » ! Ce n'est pas
une force mécanique aveugle et contraignante mais une énergie de
progression continuelle qui nous sollicite d'aller toujours plus en
avant. L'Esprit souffre quand il est enfermé dans la fixité de nos
routines et qu'il ne peut révéler les infinies richesses de ses
moyens toujours adaptés aux véritables besoins du moment.
Amour
Ce
terme est significatif dans le texte original parce qu'il est précis
et signifie l'amour qui ne voit que l'intérêt des autres. Le
véritable exercice des dons se fait dans l'amour quand il est
essentiellement préoccupé de RENDRE SERVICE et non de s'imposer.
Sagesse ou sobriété
C'est
le fait de bien comprendre que nous n'avons qu'un fragment de
l'Esprit de Dieu et qu'il sera toujours nécessaire que nous soyons
complétés par d'autres. Nous devrons toujours agir avec
intelligence, sans découragement devant les échecs, ni joie
excessive devant les réussites, mais en étant simplement nous-mêmes
avec ce que Dieu nous a donné.
Des
dons exceptionnels ont été parfois donnés à certains enfants de
Dieu dans le monde, mais il est souvent arrivé qu'on les a sortis de
leur place et qu'ils ont pris une valeur exclusive par rapport aux
autres. Par manque d'intelligence et d'équilibre ce qui devait
servir à unifier et à harmoniser, a divisé. Ce n'était pas le don
qui en était la cause mais l'utilisation abusive qu'on voulait en
faire.
N'ayons
pas peur de reconnaître ce qui nous a été donné et de le mettre
au service des autres croyants mais en reconnaissant également
toujours ce que les autres peuvent nous apporter. C'est ainsi que
s'établit l'amour, la confiance et la compréhension qui nous aident
puissamment dans l'accomplissement de nos glorieuses destinées vers
les divins mondes de perfection céleste.
Samuel
GUILHOT 07/
09/ 1969
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