Le
fait marquant en ce début du livre est la majestueuse apparition du
Seigneur dont la puissance rayonnante paraît comme un roc au milieu
de la confusion générale résultant de la méconnaissance du
caractère divin de la part du genre humain.
Ceux
qui connaissent Dieu ne sont pas effrayés par le symbolisme de ce
livre parce qu’ils savent que rien n’échappe au contrôle divin
et que jamais Dieu n’a désiré le mal et la destruction pour sa
créature. Il est temps de nous défaire des fausses idées qui nous
encombrent et ternissent notre bonheur d’enfant de Dieu. Dieu
contrôle tout, même la mort et le séjour des morts ce qui veut
dire que son action ne se limite pas seulement à l’existence des
hommes sur la terre. La mort ne peut donc briser aucun espoir.
Qui est la véritable Église
Dans
le chapitre précédent, le Maître est en rapport avec SEPT églises
et non avec une seule. Il est donc indéniable que nous avons là
l’image de l’ensemble des églises de tous les temps en
comprenant bien qu’une église n’est pas une confession
particulière mais un ensemble de gens qui s’unissent pour chercher
Dieu, pour l’adorer et le servir. Aucune d’elles ne peut
prétendre détenir toute la vérité mais chacune s’efforce de
marcher à la lumière de la part de vérité qu’elle est capable
ou disposée de recevoir.
Comme
un phare qui éclipse leur lumière particulière le Seigneur se
tient au milieu d’elles. Toutes les communautés de croyants de
tous les temps et de tous les lieux réunies ensemble seront toujours
surpassées par l’éclat de Celui qui est l’essence même de la
vérité.
Ce
que le Seigneur a été sur la terre et ce qu’il a dit a concerné
chaque individu en particulier et par conséquent une église n’est
une église que dans la mesure ou chacun de ses membres connaît
Dieu, l’aime et le sert de tout son cœur dans la sereine liberté
de sa conscience éclairée par une authentique présence du
Saint-Esprit.
Le
mal qui cause la division des églises et les guerres de religion ne
vient pas de l’interprétation particulière qu’on peut donner de
la vérité mais tout simplement d’un manque d’obéissance au
sommaire de la loi valable pour tous les temps et tous les peuples :
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme et de toute
ta force. Et ton prochain comme toi-même. » L’enseignement
de Jésus n’a fait que reprendre cette loi fondamentale pour en
faire une vivante démonstration et introduire l’homme dans de
nouvelles relations avec Dieu en vue de perfectionner l’application
de ce divin principe.
Une église n’a pas à défendre la vérité
Les
guerres de religion ne sont que des prétextes pour défendre ses
propres opinions et donner libre cours aux instincts guerriers de la
nature animale. Jésus n’a jamais fait la guerre contre personne
pour se défendre ou pour imposer son message.
Le
seul moyen pour une église de proclamer la vérité c’est de la
VIVRE. Ce n’est pas en brûlant des hérétiques qu’on défendra
la vérité. Le rôle de la lumière est d’éclairer et non de
brûler. Lorsque Paul donne ses instructions à Timothée concernant
l’exercice de son ministère, il lui signifie que c’est avec
douceur qu’il doit reprendre, censurer et exhorter EN INSTRUISANT
toujours (2 Timothée 4.2). Le travail d’une vraie église est donc
de donner l’exemple de la vérité VECUE dans le respect de la
personnalité et de la liberté d’autrui. Une véritable fraternité
humaine se fonde sur la découverte personnelle et vivante de l’amour
de Dieu et non sur l’unique déclaration verbale d’une identité
d’opinion.
Tous
les enfants de Dieu qui aime sincèrement le Seigneur peuvent être
assurés que Dieu les aime et que la preuve de cet amour divin est
dans le fait qu’ils sont rendus capables d’aimer leur prochain.
C’est surtout en cela qu’ils font la démonstration de la vérité.
L’activité créatrice
Au
verset 20 du chapitre précédent, il est montré que c’est la main
du Seigneur qui soutient les assemblées de croyants. Mais ce n’est
pas une main morte ; elle est active et créatrice. Il est
impossible à l’homme de sonder l’ensemble du cosmos physique et
matériel, combien plus lorsqu’il s’agit de l’univers
spirituel. Ce sera pour nous une éternel sujet d’étonnement de
découvrir un jour dans les mondes supérieurs de la résurrection à
quel point l’œuvre aimante et bienfaitrice de Dieu peut
indéfiniment se répercuter de perfection en perfection, en dépit
des aventures et des imprévus de notre voyage terrestre.
Parce
que la main divine est toujours active et créatrice nous pouvons
compter sur son aide et son soutien constant pour stimuler notre
progression spirituelle. Ce qu’elle ne peut pas faire c’est de
nous obliger contre notre volonté à y rester dedans. Elle ne le
peut pas parce qu’elle ne le VEUT PAS.
Le reproche du Seigneur
L’amour
de Dieu n’est pas faible ni arbitrairement indulgent. C’est un
amour intelligent et prévoyant qui vise à façonner sa créature
pour lui permettre d’accéder au rang de véritable fils de Dieu.
Comme un vigneron compétent il sait émonder le sarment, freiner les
croissances inutiles et favoriser la maturité du fruit.
De
ce fruit l’église d'Éphèse avait été abondamment pourvue
grâce aux bénédictions que le Seigneur lui avait accordées et à
l’enseignement poussé qu’elle avait reçu de la part des
serviteurs de Dieu tels que Paul.
Cette
église était active, consacrée, fidèle à la doctrine
évangélique, éloignée de tout compromis avec les principes païens
et corrompus du monde, elle acceptait avec foi la souffrance que sa
fidélité lui valait et elle donnait ainsi l’exemple magnifique
d’une église bien vivante.
Mais
le danger qui la guette est celui de tous les temps pour toutes les
assemblées de croyants ; elle tend à oublier l’essentiel.
Cette chose essentielle, le Seigneur la lui rappelle par ces mots :
« Tu as abandonné ton PREMIER AMOUR ».
Qu’est-ce que le premier amour ?
On
a pensé que ce pouvait être le zèle mais cette église était
zélée et le Seigneur qui connaît ses œuvres le reconnaît bien.
On peut croire aussi que c’est la consécration mais elle avait
cela aussi. Il n’y avait rien à redire non plus sur sa fidélité
doctrinale, le Seigneur connaît également sa droiture dans ce
domaine. Ce n’est pas non plus son ardeur et sa hardiesse au
témoignage car elle n’avait pas peur de souffrir pour le Seigneur.
Dieu
n’est pas injuste et sait reconnaître ce qui est fait par sa
créature pour honorer et glorifier son nom. Il ne l’oublie pas
mais n’oublie pas non plus les fâcheuses tendances du cœur humain
à négliger l’essentiel, à s’attacher aux effets plus qu’aux
causes.
Jésus
n’a jamais reproché à son peuple de manquer de zèle mais de
manquer d’intelligence pour discerner la valeur fondamentale et la
nature spirituelle des commandements divins. Il ne voulait pas que
les enfants de son peuple deviennent les esclaves malheureux d’une
divinité inaccessible et froide. Le commandement de l’amour était
supérieur à tous les rites sacrés et les cérémonies imposantes.
Jésus voulait aider l’homme à trouver un contact direct et sans
intermédiaire avec Dieu et il donnait un encourageant exemple.
Jésus
proclamait la vérité que celui qui le voyait, voyait le Père. Par
sa nature et son caractère, il était à la ressemblance de Dieu et
il est facile, en regardant vivre Jésus, d’imaginer ce que Dieu
est pour nous.
Si
Jésus a fait ce qu’il a fait c’est parce qu’il ressemblait à
son Père.
Le
premier amour est la chose principale et fondamentale. C’est la
cause et la base de tout le reste. Un arbre peut être grand et fort
et avoir de belles branches mais cela ne l’empêcherait pas de
mourir s’il était séparé de sa racine. Le premier amour est donc
ce qui, au début, avait tellement saisi le cœur et l’ambition des
Le
rôle du chandelier dans le sanctuaire est de mettre en évidence les
beautés et perfections du lieu Saint. C’est précisément ce que
faisait Jésus dans le Tabernacle de sa chair. Il était pleinement
homme et tout son comportement mettait magnifiquement en relief les
perfections et la beauté du caractère divin.
Ainsi
le fondement d’une authentique vie chrétienne valable pour tous
les temps et tous les lieux, sera toujours le sincère désir de
ressembler au Seigneur. C’est ce que Paul appelait la voie par
excellence, celle de l’amour, sans lequel les activités les plus
zélées et les services les plus éminents perdent leur valeur et
leur efficacité (1 Cor. 12.31). On ne peut vraiment aimer le
Seigneur sans désirer lui ressembler. En général, celui qui aime
désire s’identifier à ce qu’il aime et cela est une preuve
d’amour sincère.
Dans
la lettre que Paul écrit aux Éphésiens (5.1), il résume en
quelques mots précis cette vérité et dit en substance :
« Soyez donc les IMITATEURS de Dieu comme des enfants bien
aimés et marchez dans l’amour, de même que le Christ nous a aimés
et s’est livré lui-même à Dieu pour nous en offrande et en
sacrifice comme un parfum de bonne odeur ».
Ce
parfum de bonne odeur signifie que Dieu trouvait sa parfaite
satisfaction dans le fait que Jésus reflétait pleinement sa nature
divine, et ceci en n’importe quelle circonstance même jusqu’à
la croix.
Les premières œuvres
Ce
sont celles qui résultent obligatoirement de cette sainte ambition
de lui ressembler. Il est impossible d’être sans fruit quand on
s’enracine sur un tel terrain. C’est parce qu’on oublie cette
base essentielle qu’on tombe dans le formalisme, l’intolérance,
le légalisme, l’étroitesse et le rigorisme qui font fuir les gens
ou les découragent en les empêchant de progresser dans le bien.
Nous
voulons imiter Jésus dans ses œuvres sans prendre le temps de lui
ressembler et d’acquérir son caractère de bonté, de miséricorde,
de sagesse et d’intelligence spirituelle qui peut seul rendre
efficace tout ce que nous pouvons faire pour lui. Notre zèle devient
alors impatient et notre connaissance orgueilleuse et c’est
pourquoi il convient de se repentir c’est-à-dire de changer de
façon de penser pour s’ajuster plus exactement à ce que Dieu
désire.
Le Paradis commence dans l’Église
C’est
quand tous ses membres entretiennent dans leur pensée ce désir
fondamental de ressembler au Maître selon l’exhortation de Jésus
« il suffit au disciple d’être comme son Maître »
(Mat. 10.24), que l’on commence à réaliser ce qu’est l’arbre
de vie dans le Paradis de Dieu. C’est un fruit d’éternité, de
vie éternelle pour que ceux qui s’en nourrissent ne puissent plus
mourir. Ceux qui maintiennent soigneusement dans leur pensée une
vision correcte de la volonté de Dieu remportent une victoire
constante sur les éléments désagrégeants de la méfiance, de la
suspicion, de la peur, et goûtent les savoureux fruits des contacts
vraiment fraternels et confiants entre enfants de Dieu.
Le
Paradis est le Paradis parce qu’il est un lieu où règne la
confiance, l’affection, l’intelligence, la connaissance de Dieu.
Même si, sur la terre, il est parfois difficile de trouver toujours
une telle ambiance dans les assemblées religieuses, n’oublions pas
cependant que ce Paradis commencera avec notre sincère désir
d’apporter déjà nous-même ce que nous voulons trouver. Ce sera
là notre victoire personnelle et notre récompense ne sera pas
perdue parce qu’elle est éternelle.
Samuel
GUILHOT 31/
08/ 1969
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