Lecture : Matthieu 18/ 1 à 10
« En
vérité je vous le dis, si vous ne changez et si vous ne devenez
comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des
cieux »
« Gardez-vous
de mépriser un seul de ces petits, car je vous dis que leurs anges
dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est
dans les cieux »
Le
Royaume des cieux est une réalité si étendue, si complexe et si
magnifiquement organisée, qu’il nous serait à jamais impossible
d’y entrer s’il fallait d’abord le comprendre et l’expliquer.
Un enfant qui rentre dans le monde par la naissance, y vient avec
l’ignorance la plus totale de ce qui l’entoure. Il ne peut rien
comprendre ni rien expliquer de sa naissance, ni de la famille qui
est la sienne. Il vit, il respire, il a faim et il prend
corporellement contact avec la réalité de son existence. Il s’y
intègre progressivement, il la ressent et elle devient une chose qui
lui appartient en propre. Il aspire naturellement et spontanément à
vivre avec tout son être et à pouvoir utiliser tous ses moyens pour
cela. Il regarde avec attention ce que font les grands et fait,
d’emblée et à priori, entièrement confiance à ce qu’on lui
enseigne. C’est, en vérité, une chose terrible que de tromper
sciemment un jeune enfant.
Les
auditeurs de Jésus auraient aimé avoir beaucoup d’explications
sur le royaume des cieux. Comme tous les autres hommes, ils étaient
curieux et impatients de savoir ce qui se passe dans ce royaume. Même
un docteur de la loi, un savant, un érudit, était venu vers Jésus,
une nuit, pour en savoir davantage.(Jean 3). Mais cet homme, voulant
d’abord comprendre avec son intelligence naturelle, avait été
incapable d’interpréter correctement les paroles de Jésus. Il
n’avait pas encore saisi spirituellement la vérité. Il lui
fallait devenir comme un enfant, c’est-à-dire s’éveiller au
monde spirituel dont il ignorait tout parce que c’est avec les sens
spirituels qu’on le perçoit. Le sens physique, ou intellectuel, ou
moral, est du domaine de la réalité terrestre. Mais pour comprendre
le céleste, il faut un sens spirituel. C’est un sens de nature
supérieure, il est au dessus de la raison, et sert comme un
intermédiaire pour tracer la voie entre l’humain et le divin.
C’est
pourquoi il arrive que nous rencontrions des hommes
exceptionnellement doués intellectuellement qui sont incapables de
comprendre quelque chose du langage spirituel. Ils ne sont pas plus
défavorisés que les autres, mais ils ne font pas la différence
entre le développement intellectuel et spirituel. De plus, ils
croient souvent que le spirituel signifierait pour eux une
humiliation et un renoncement à leur besoin d’évolution humaine.
C’est une erreur commune de croire cela car, en réalité,
l’illumination spirituelle enrichit toujours les facultés
intellectuelles d’une nouvelle dimension. Il ne faut pas confondre
le sens religieux et le sens spirituel. Le premier est naturel à
tout homme, mais le second est d’origine divine et on sait qu’il
est réellement cela, non par des explications, mais par l’expérience
de sa découverte. Comme l’enfant découvre la vie, ainsi nous
découvrons la réalité du monde spirituel par l’expérience
personnelle de la foi.
Se convertir
C’est
un mot qui est trop souvent mal compris. Il ne signifie pas qu’il
faille changer de religion, ce qui ne serait qu’un changement
d’idée, ou d’opinion. Dans la pensée de Jésus cela signifie
exactement : un retournement. Ce retournement met à leur vraie
place les composants de la personnalité humaine : le spirituel
prend sa place dominante pour contrôler les activités de l’âme
et du corps afin de les unifier et de les harmoniser. C’est
pourquoi une vraie conversion est toujours accompagnée de paix
profonde et de joie réelle. On peut donc dire : tout homme a
besoin de se convertir, quelle que soit son appartenance religieuse.
C’est une expérience essentiellement personnelle et qui a
nécessairement des résultats pratiques.
Se
convertir, c’est s’éveiller à la réalité de la vie
spirituelle, comme l’enfant s’éveille à la réalité matérielle
qui l’entoure. Tout doit avoir un commencement, et il est illogique
de prétendre qu’un enfant est chrétien avant de le devenir. Un
rituel quelconque ne peut remplacer, ni valoir, l’acte volontaire
et conscient de celui qui décide de faire l’expérience de Dieu en
ayant foi en lui. Il ne s’agit pas de devenir chrétien au sens
d’adopter la religion chrétienne. Il s’agit de devenir ce que le
mot « chrétien » signifie exactement : un OINT de
l’ESPRIT. Dans ce sens, n’importe quel homme de n’importe
quelle religion peut devenir chrétien.
Jésus
montre que c’est en devenant COMME LES enfants qu’on se
convertit. Si les enfants nous sont cités en exemple, ce n’est pas
parce que Jésus veut que les hommes deviennent enfantins ou naïfs.
Non pas comme DES enfants, mais comme LES enfants.
Ce
qui caractérise les jeunes enfants c’est leur simplicité. Cette
simplicité fait qu’ils sont, dans leur comportement, exactement ce
qu’ils sont intérieurement. Ils expriment et vivent selon ce qui
se passe au-dedans d’eux, sans honte et sans crainte. Ils sont
naturels et spontanés, tout est vrai dans leur attitude.
Paul
dit à Timothée qu’il y aura, dans les derniers temps, des hommes
ayant une piété extérieure mais en reniant ce qui en fait la
force, (2 Timothée 3/ 5). Ce qui fait la force et l’efficacité de
la piété est, en effet, la présence intérieure de l’Esprit.
Sans cette présence spirituelle, qui est un don de Dieu, il n’est
pas possible de progresser dans la croissance spirituelle et de
grandir vers la maturité de l’homme spirituel.
On
ne peut pas objectivement prouver la présence en soi de l’Esprit,
ni démontrer l’étendue de son activité. L’enfant n’est pas
conscient de sa croissance et du travail intérieur de son mécanisme
physiologique. Mais, sans même pouvoir expliquer comment cela se
passe, on peut constater sa croissance. L’enfant reçoit ce qui lui
est donné pour cela : la nourriture. C’est ainsi que, par la
foi, nous recevons les enseignements de Jésus et nous en constatons
la valeur et l’efficacité par les résultats. Les réalités
spirituelles deviennent de plus en plus claires, le monde spirituel
se précise et notre capacité à discerner les choses de Dieu
s’accroît. Les fruits prouvent l’arbre. Entrer dans le royaume
de Dieu est une activité progressive de notre esprit lorsqu’il
perçoit de plus en plus nettement les vérités spirituelles, qu’il
s’y attache de plus en plus fortement en les aimant et en les
appréciant, non comme des idées ou des concepts intellectuels, mais
comme des faits révélant Dieu.
Les inevitables scandales
Il
serait plus correct de parler des « occasions de chute ».
Jésus dit, dans le texte, qu’il est nécessaire que se produisent
des occasions de chute, ou des scandales. Il dit cela en parlant des
enfants car ils représentent le peuple des simples et des humbles
que l’on peut facilement tromper ou séduire. Il est nécessaire
qu’il y ait des conducteurs d’hommes et de maîtres pour
enseigner, mais en même temps se lève aussi la tentation de dominer
arbitrairement les âmes, et le risque devient grand de les perdre au
lieu de les sauver. Il n’est pas facile d’être à la fois un
maître et un exemple. Jésus a été cela. Il n’a jamais profité
de sa supériorité pour dominer et tromper les âmes ignorantes ;
il les a, au contraire, entraînées dans le sillage de son exemple
et stimulés par la puissance de son amour.
C’est
ce qu’il fait toujours par son Esprit de vérité qui a été
généreusement répandu et qui rencontre infailliblement le
chercheur sincère. Lorsque la vérité semble vouloir nous entraîner
en marge de nos traditions, nous nous demandons si nous n’allons
pas nous égarer. C’est une peur bien compréhensible mais qui ne
se justifie pas. Il est impossible, en effet, que la recherche
sincère de la vérité ait un aboutissement néfaste. La vérité
dans nos cœurs EST une présence vivante, c’est l’ESPRIT de
vérité et nous pouvons avoir confiance en lui. Comme l’enfant que
Jésus appelle et bénit, nous pouvons être certains qu’il nous
bénira aussi quand nous allons vers lui.
La
religion, la politique, les systèmes dogmatiques, les organisations
cléricales et bien d’autres choses ont souvent déçu les hommes.
Et les hommes ont commis la lourde erreur de voir Dieu au travers de
ces déceptions, et il leur est apparu déformé et incompréhensible.
Dans ces conditions il est normal d’hésiter à entrer dans un
royaume qui ressemble trop à celui des hommes.
C’est
là qu’il faut encore devenir comme les petits enfants qui voient
tout avec des yeux neufs. C’est avec les yeux neufs de l’esprit
et de la foi qu’il faut voir Dieu et son royaume. Il ne ressemble
en rien à tout ce que le monde peut être ou imaginer. Il est
inconcevable sur le plan de la seule raison. Le royaume de Dieu est
tout entier celui de la confiance. Nous allons vers Dieu, non parce
que nous savons ce qu’il est, mais pour DECOUVRIR ce qu’il est en
réalité, et ce que nous découvrirons ira toujours très au-delà
de ce que nous avions pensé.
Mais
les occasions de chute peuvent aussi venir de nos propres
comportements sans que nous ayons à accuser personne d’autre que
nous. Jésus emploie souvent des images vives et percutantes à la
mesure des orientaux imaginatifs. Il parle de couper la main, ou le
pied, ou d’arracher l’œil quand quand ceux-ci sont causes de
chute. La meilleure façon d’opérer est de le faire
spirituellement. Couper la main à un voleur ne le délivrera pas
forcément de son envie de voler. C’est son esprit qui doit
changer. Il doit se convertir, changer son esprit et utiliser ses
membres pour faire ce qui est bien. C’est radical et c’est cela
que Jésus veut enseigner.
Entrer
dans le royaume c’est peut être, pour certains, y entrer boiteux
ou borgne. C’est peut-être se trouver en situation d’infériorité
par rapport à un monde sans scrupule quand on devient honnête et
scrupuleux. Mais on n’est pas pour autant orphelin et celui qui
bénit les enfants saura aussi nous bénir en changeant pour nous la
mal en bien.
Les messagers celestes
Lorsque
nous avons des enfants à notre charge, nous prenons un soin
particulier de leur sécurité. Nous savons qu’ils ne sont pas en
âge de faire face au danger et qu’ils ont besoin d’être
toujours accompagnés. Ils ont aussi besoin de nous sentir prés
d’eux et de savoir que nous avons les moyens de les protéger et de
les défendre. L’enfant trouve, d’ailleurs, cela tout naturel et
tout normal, et sa confiance est donc totale.
Sur
la route de l’aventure spirituelle il n’en est pas autrement, et
notre Père céleste a une parfaite connaissance de nos besoins. Il a
pris toutes les dispositions nécessaires pour notre sauvegarde et
nous pouvons être entièrement rassurés quant à notre avenir. Il
est vrai que nous pouvons, comme tous les enfants, être parfois
désobéissants et nous exposer à toutes sortes de difficultés,
mais sa main miséricordieuse sait nous ramener vers lui quand nous
sommes sincèrement désireux de faire sa volonté.
Il
y a encore beaucoup de croyants, et encore plus d’incroyants, qui
n’acceptent pas l’idée que notre terre est sans cesse parcourue
par des êtres invisibles, les messagers célestes envoyés de Dieu
pour exercer un ministère secourable auprès des humains. Sans leur
concours, notre terre serait dans une lamentable situation de
désordre et d’anarchie. Les circonstances présentes font
nettement sentir qu’une sorte de mur invisible s’oppose, malgré
tout, au pire. Les anges de Dieu sont une réalité, ils sont
parfaitement organisés pour s’occuper des groupes humains et des
individus, et accomplir des tâches précises. Ils respectent la
liberté humaine tout en assurant la réalisation des plans de Dieu,
mais ils sont particulièrement efficaces là où la volonté de
l’homme se met en accord avec celle de Dieu. C’est pourquoi, bien
que nous ne puissions plus combattre avec les mêmes armes que nos
adversaires, nous pouvons être assurés de l’aide divine quand
nous sommes devenus de vrais enfants de Dieu par la foi.
Nous
devons donc croire fermement que nous ne sommes pas seuls ni
orphelins sur la terre quand nous sommes devenus des citoyens du
royaume de Dieu. Un état protège toujours ses ressortissants
lorsqu’ils sont à l’étranger. Et nous sommes comme des
étrangers sur la terre. Jésus faisait remarquer que ses disciples
étaient dans le monde mais qu’ils n’étaient pas du monde. Il
est vrai que, au cours des siècles, beaucoup d’enfants de Dieu
fidèles sont tombés sous les coups des persécuteurs ; mais ce
n’est que leur corps matériel qui a péri, et ils en étaient
pleinement conscients. Ils sont rentrés un peu plus tôt que les
autres dans la Maison céleste, c’est tout.
Si
nous croyons être un jour dans le royaume de Dieu, c’est parce
qu’il est déjà présent dans nos cœurs. Un enfant ne doute pas
qu’il héritera de ses parents, et nous ne pouvons pas davantage
douter des valeurs impérissables qui sont à notre disposition dans
toute la mesure où nous sommes capables de nous les approprier.
Pour
être un enfant de Dieu, il suffit de naître spirituellement. Cette
naissance est automatiquement réalisée quand un homme a simplement
décidé de mettre sa propre volonté en accord avec celle de Dieu.
C’est de l’union de ces deux volontés que vient à l’existence
un nouvel être spirituel, un enfant qui va devenir un fils de Dieu.
Samuel
GUILHOT
05/04/1970
Bonjour Hélène (si tu reçois ce commentaire ?) car ton blog ne diffuse plus rien depuis 2015 - je suis Yveline, je ne sais pas si tu te souviens ? je fréquentais l'Assemblée de ton père dans les années 80 ! - j'ai maintenant 71 ans et j'ai des problèmes de santé (diabète, début de cancer au sein G.) - j'aurais aimé créer un association mais il faut être solide pour ça... - autre : je fais du graphisme et du divertissement j'ai 4 blogs et un site internet : si tu veux venir voir :
RépondreSupprimerhttps://chez-mamyvel.blogspot.com/p/mes-blogs.html
je serais très heureuse si tu peux me répondre en souvenir de cette belle période avant le 21è s. - Pasteur Guilhot Samuel est donc parti vers sa Patrie Céleste en 2006, Hélène merci pour ce blog avec les beaux sermons du passé, j'espère avoir une réponse de ta part, que Dieu te bénisse
Bonjour Yveline. Je suis désolée, je ne me rappelle pas de vous. C'est vrai que je n'ai plus rien publier depuis longtemps. Les occupations du moment ne m'en ont pas laissé le temps.
SupprimerBonne lecture
Bonjour Hélène, je ne sais pas quel âge vous avez maintenant ? merci de m'avoir répondu - En tous cas, c'est bien d'avoir fait ce blog sur les anciens sermons du Pasteur S. Guilhot, votre père.... Merci pour ce beau travail, gloire au Seigneur Jésus, amen
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