Lecture : 2 Timothée 2/ 14 à 21
Les
mots ne sont en effet que l’emballage des idées ; ils peuvent
donc être vides de sens ou remplis de signification. C’est
seulement la substance qu’ils recouvrent qui a de la valeur et que
leur symbolisme ne réussit pas toujours à définir totalement.
Il
ne viendrait à l’idée de personne de se nourrir avec le carton
des emballages qui enveloppent les aliments ; ce serait
contraire à tout bon sens et à toute logique. Même s’ils sont
beaux et bien faits, ils n’ont qu’une valeur secondaire et ne
peuvent en aucun cas remplacer ce qu’ils contiennent.
Malheureusement, cette simple logique n’est pas toujours observée
quand il s’agit de religion ou de théologie. L’importance des
mots devient telle que la Vérité n’est plus que lettre morte et
n’a aucun résultat pratique dans la vie de ceux qui l’entendent
ou la professent. Les disputes de mots font finalement de la religion
une philosophie sans consistance qui favorise la désintégration de
la vie religieuse et détourne le peuple des vraies valeurs
spirituelles. Les discussions, les contestations, les dogmatismes
arriérés et sectaires sont un mensonge contre la Vérité et
produisent un zèle amer et une sagesse d’origine purement
psychique (Jacques 3.13 à 16).
L’orthodoxie
vivante de Timothée
Les
désordres et les divisions ont toujours été un terrible obstacle à
la pensée des hommes pour la recherche et l’expérience de Dieu.
Timothée doit être un bon ouvrier qui n’a pas à craindre d’être
confondu ou déçu quand il sera confronté avec l’opposition ou la
contradiction. La Vérité normalement comprise et vécue ne redoute
pas l’épreuve et l’analyse. celui qui est vraiment animé de
l’Esprit de Vérité saura en tout temps garder son calme et sa
sérénité quand il est contredit car il sait que la Vérité ne
dépend pas des mots et des formes et que ceux-ci peuvent parfois
changer sans rien enlever à la réalité et à la valeur de ce
qu’ils contiennent.
Le
témoignage de Timothée c’est surtout ce que cette Vérité a fait
de lui et a produit en lui. Sa profonde assurance et son expérience
vécue doivent l’amener à cette attitude qui neutralise d’emblée
toute possibilité de querelle et de dispute. Par contre, il est prêt
à reconnaître et à recevoir ce qui, chez les autres, peut lui
servir d’exemple et contribuer à son progrès spirituel (2
Timothée 2.22).
Timothée
est exhorté à dispenser « droitement » la Vérité, ce
qui signifie littéralement qu’il doit être « orthodoxe ».
Je ne pense pas que cette « orthodoxie » soit simplement
le fait d’exprimer la Vérité à l’aide de formules bien
choisies et bien agencées. Il y a plus profond et plus vivant que
cela. Cette droiture dans l’exposé de la Vérité intéresse
surtout son propre comportement qui doit être en accord avec ce
qu’il dit. Il est indispensable qu’il fasse preuve d’un
caractère bien équilibré et d’une sérénité à toute épreuve
afin que soit manifestée la PUISSANCE de la Vérité pour susciter
la foi et régénérer le cœur de ses auditeurs (1 Cor.2.4).
En
définitive, une des caractéristiques d’un témoin équilibré et
capable de maîtriser sa pensée par l’expérience vécue est qu’il
sait aussi bien écouter que parler. Dés l’instant où quelqu’un
s’imagine avoir seul le droit de parler les difficultés
surgissent. Etre prompt à écouter et lent à parler est un moyen
efficace pour éviter l’irritation et la colère. Ceux qui veulent
toujours imposer leurs idées ne manquent pas de révéler leur
faiblesse quand ils perdent leur calme et tombent dans le dispute de
mot (Jacques 1.26 et 27).
Dieu,
seul fondement de la foi
Il
est absolument évident que Dieu ne peut conférer à un seul hommes
ou à un groupe quelconque le droit de détenir TOUTE la révélation.
Il est non moins évident que la méthode divine est de nous
instruire les uns par les autre et aucune déviation n’est à
craindre avec ce principe tant qu’il aura pour but de conduire à
une réelle piété faite de sens pratique, de droiture spirituelle
ou d’amour désintéressé. Tout discours qui n’aide pas à
progresser spirituellement doit être tenu pour vain et pour lettre
morte. (Jacques 1.26 et 27).
Les
meilleurs emballages ne sont jamais une garantie de la valeur du
produit qu’ils contiennent. Ainsi, les mots n’ont de sens que par
ce qu’ils produisent dans la vie de ceux qui les écoutent. Il
n’empêche que bien des croyants sont parfois troublés par ce
qu’ils entendent quand cela diffère fondamentalement de qu’ils
ont l’habitude d’entendre. Il peut en résulter une certaine
confusion pénible pour la foi mais ce résultat vient surtout du
fait qu’ils attachent aux mots une valeur qu’ils n’ont pas
toujours. Il n’est pas toujours facile non plus de discerner où se
trouve la Vérité mais un bon principe est de ne rien admettre ni
rejeter à priori. Il faut jalousement garder sa liberté d’examiner
les choses et de retenir ce qui est bon, l’Ecriture elle-même nous
y invite (1 Thess.5/ 21).
Nous
devons en toutes circonstances garder en nous cette certitude
indéracinable pour tous les cœurs sincères que Dieu LUI-MEME est
le fondement de la foi et non une théorie quelconque. Ce qui importe
le plus dans un édifice c’est le fondement et non la beauté de la
façade. Le fondement est la chose qui ne se voit pas et c’est
précisément pour cette raison qu’il est solide. Dieu seul connaît
les cœurs et peut juger de leur qualité.
L’architecte
qui construisait une maison apposait son sceau sur le fondement.
C’était une garantie qui engageait sa responsabilité. Ainsi, Dieu
se fait lui-même le garant de notre foi quand il déclare qu’il
connaît ceux qui sont à lui. Dans ces conditions, personne au monde
ne sera jamais qualifié pour affirmer le contraire.
- Le signe indiscutable de la vraie foi
Ce
second point complète celui qui précède. Celui qui connaît
vraiment le Seigneur ne peut que révéler par son comportement les
traits du caractère divin. Une vraie foi finit toujours par modeler
l’attitude de l’homme en conformité avec la nature divine. Il
s’éloigne spontanément de tout ce qui est contraire à la justice
et de tout ce qui porte atteinte à l’honneur de Dieu.
Si
nous avons la certitude que Dieu nous connaît parfaitement et voit
la sincérité de notre cœur, si nous avons un sincère désir de
lui ressembler et si nous aimons sa volonté alors nous n’avons pas
à être dérangés no troublés par ceux qui voudraient nous imposer
leurs pensées et nous condamnent si nous ne les acceptons pas.
Il
est certes toujours nécessaire de voir ce qu’il y a de bon dans
l’enseignement qui nous parvient et de reconnaître humblement que
l’on a besoin des autres mais que ce soit surtout dans le but de
devenir meilleurs et plus aptes à nous comporter comme de vrais
enfants de Dieu.
Tout
ce qui nous aide à être plus joyeux dans le service, plus
persévérants dans l’épreuve et plus désireux de ressembler au
Maître sera toujours digne de retenir notre attention et d’occuper
notre pensée. La sagesse qui vient de Dieu ne peut que produire la
paix, la modération, la conciliation, la miséricorde et toutes
sortes de bons fruits exempts de duplicité et d’hypocrisie
(Jacques 3.17 et 18).
- Différents niveaux de mentalité spirituelle
L’ensemble
des sincères croyants sur la terre est comparable à une grande
famille où se retrouvent tous les niveaux d’âge et de mentalité.
Ces niveaux ne sont pas, bien sûr, obligatoirement des points fixes
où chacun est rivé pour toujours. Il est vraiment malheureux que
beaucoup trop de croyants encore restent toute leur vie figés dans
de vieilles habitude traditionnelles héritées de leur enfance avec
la peur irraisonnée d’en sortir pour acquérir les niveaux
supérieurs de liberté et de joie spirituelle. Ils sont comparés à
des vases de différente nature pouvant servir à des usages plus ou
moins nobles. Nous commencerons par les derniers :
Les vases de terre
Ces
sont ceux qui supportent difficilement les chocs de la contradiction
et qu’il faut constamment ménager comme des petits bébés que
l’on aide à vivre mais auxquels il est impossible de confier une
responsabilité ni un fardeau quelconque. Ils sont souvent
susceptibles et fragiles dans leur amour-propre et n’ont qu’une
vision restreinte de la vie et de l’aventure spirituelle. Leur
sincérité ne fait pas de doute mais leur désir de progresser a
besoin d’être éveillé et stimulé.
Les vases de bois
Ceux
là sont plus solides mais ne résisteraient pas à l’épreuve du
feu. Compréhension reste limitée, un peu comme celle de Pierre qui
se scandalisait à la pensée que son Maître accepterait de se
laisser mettre à mort. Ils admettent difficilement que la vie
spirituelle ce n’est pas forcément le ciel sur la terre et que
pour atteindre les niveaux supérieurs de l’expérience de la foi
il faut soutenir parfois de durs combats. Ils ne réalisent pas la
valeur des énergies divines qui sont généreusement communiquées à
ceux qui veulent répondre à l’appel de Dieu pour accomplir sa
volonté. Ils sont comme ces adolescents qui n’arrivent pas à
couper les ponts avec la période de l’enfance pour se lancer
résolument au devant de la vie et des responsabilités.
Les vases d’argent
Ils
ont capables de sont capable de supporter le feu des obstacles, des
déceptions et des contradictions. Mais comme l’argent qui, malgré
sa valeur, arrive à se ternir, ils se laissent encore parfois
dominer par les perplexités et les craintes qui assombrit quelque
peu la valeur de leur témoignage. Ils ont encore besoin d’apprendre
à garder leur calme et leur confiance en n’importe quelle
circonstance. Il leur manque cette solide assurance de ceux qui sont
instruits par l’expérience et qui savent que tout situation trouve
son issue et a son utilité ? ils sont comme ces jeunes hommes
qui foncent vers l’avenir en croyant qu’il leur appartient tout
entier et qui sont touts décontenancés quand ils se trouvent
soudainement bloqués par quelque grain de sable.
Les vases d’or
Ils
peuvent tout supporter et tout affronter avec la sérénité d’une
foi éprouvée sans jamais s’altérer ni s’irriter des déceptions
et des contretemps. Ils savent tirer profit de toutes leurs épreuves
et donner à tout instant le pur reflet du caractère de leur Maître.
Ils sont patients et persévérants en se perfectionnant en qualité
et en donnant à leur témoignage le poids d’un authentique
exemple.
Ils
sont de vrais témoins de la Vérité parce qu’ils sont eux-mêmes
une part vivante de cette Vérité.
La
Vérité serait à jamais incompréhensible et inaccessible si elle
ne se traduisait dans les faits et si nous n’avions que des mots
pour l’exprimer. Les discours seront toujours insuffisants pour
rendre témoignage à la Vérité et tous ceux qui croient la
posséder devraient penser que c’est elle, en fait, qui doit nous
posséder afin qu’ils soient eux-mêmes les signes vivants et
indiscutables de ce qu’ils proclament.
Nous
avons tous la possibilité de devenir des vases d’or mais ce ne
sera pas d’une façon magique et instantanée. En matière
spirituelle, il en est comme de la vie. Il faut qu’elle évolue de
stade en stade jusqu’à sa maturité par l’apprentissage et
l’expérience.
Le
stade où nous nous trouvons n’a qu’une importance relative mais
ce qui est d’une importance capitale c’est que, sans cesse, NOUS
PROGRESSIONS.
Samuel
GUILHOT
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