Lecture
: Jean 15/ 1 à 17
Ce
que Jésus enseigne à ses disciples, Il l'enseigne également à
tous ceux qui croient en Lui, sans distinction de race ni de
religion, mais tout d'abord à ceux de sa race, non par une élection
arbitraire, mais parce qu'Il est Lui-même un juif et qu'une
Révélation a été confiée à son peuple pour la transmettre à
tous les autres peuples.
C'est
pourquoi Jésus recouvre très adroitement son enseignement à l'aide
d'images et de paraboles de telle sorte qu'il sera toujours vivant et
adapté à la mentalité des hommes de tous les temps parce que les
mots par eux-mêmes subissent trop l'usure du temps et des usages
pour définir à eux seuls une Vérité et une Révélation qui sont
en constante évolution. Contrairement à ce que beaucoup de croyants
pensent, la Révélation n'est pas close. Notre entendement et notre
compréhension du message de Dieu sera toujours limité et c'est
pourquoi ils doivent être constamment progressifs. C'est parce que
la Vérité de Dieu est VIVANTE qu'elle doit toujours grandir et se
développer dans l'esprit et dans la vie de celui qui la reçoit
sincèrement.
Le Cep vivant de la Révélation
La
Bible nous montre que le cep était considéré en Israël comme le
symbole de la future royauté du Messie qui étendrait ses puissants
rameaux par-dessus toutes les royautés du monde. C'est de ses fruits
abondants du justice et de paix que devait sortir un règne de joie
et de bonheur pour toutes les nations.
L'aspiration
à la joie et au bonheur est commune à tous les hommes sans
distinction et il est normal que les disciples de Jésus aient vu en
Lui celui qui avait la capacité et le pouvoir d'établir et
d'inaugurer un tel règne. Non seulement les juifs mais le monde
entier attendent la venue d'un « Messie » mais l'erreur
des disciples d'alors comme de beaucoup de gens aujourd'hui encore
c'est de ne pas comprendre la vrai nature de ce règne messianique.
Le
règne de justice et de paix est D'ABORD et fondamentalement un règne
spirituel réalisé et expérimenté par l'individu DANS son
existence PERSONNELLE.
Une
religion qui se fige dans des structures rigides d'observances
rituelles ou cherche à se perpétuer dans les cadres fixes des
formulations purement intellectuelles, n'a aucune chance de provoquer
dans l'existence de l'individu l'éclosion des vivantes réalités
spirituelles de joie pure et de bonheur profond.
Jésus
dit clairemnt à ses disciples qu'il est LE véritable Cep parce
qu'Il n'apporte pas seulement un enseignement, ou une nouvelle
manière de comprendre les enseignements de la loi de Moïse, mais
surtout parce qu'Il a la capacité de communiquer aux hommes une
nouvelle vitalité spirituelle, une sève vivifiante et riche capable
de renouveler entièrement et de régénérer littéralement le
coeur, la pensée et l'esprit de l'individu.
La fragilité et la force du sarment
Le
prophète Ezéchiel (15/ 1 à 5) démontre l'inutilité d'un bois tel
que le sarment avec lequel on ne peut même pas faire une cheville.
Il met ainsi en relif le fait que le peuple de Dieu livré à ses
propres ressources humaines est incapable de remplir efficacement son
rôle d'éducateur des autres peuples. Il en est de même pour tout
homme : tant qu'il s'agit de rester dans les domaines accessibles aux
sens naturels l'homme peut développer presque indéfiniment ses
connaissances sans pour autant sortir du terrain limité des ses
aptitudes physiques et intellectuelles.
On
est souvent confondu de constater la lamentable ignorance spirituelle
d'hommes par ailleurs hautement qualifiés et moralement équilibrés.
Il est difficile de faire comprendre que le domaine spirituel n'est
pas simplement métaphysique comme s'il était le prolongement
occulte d'une aptitude psychologique. La frontière est mince entre
cette conception mentale erronée du monde spirituel et les pratiques
fantaisistes ou dangereuses de la magie.
Dans
la réalité, le domaine spirituel est entièrement AUTRE et
différent des autres. Sa source est AILLEURS, au-dessus et au-delà
de tout entendement humain et c'est pourquoi c'est une véritable
folie que de prétendre parler de Dieu pour essayer de prouver son
existence ou sa non-existence.
L'homme
reste d'une extrême fragilité devant le phénomène de la réalité
divine qui échappe absolument à toutes ses possibilités
d'investigation mentale ou scientifique. Il ne faut pas se laisser
troubler devant l'incohérence et la complexité des affirmations
théologiques et dogmatiques des multiples religions. Elles sont au
contraire une preuve que le Vrai Dieu n'en subit pas l'emprise et que
celui qui comprend qu'Il est au-delà de sa portée est déjà en
mesure de Le trouver.
C'est
ce que Jésus dit en d'autres termes quand Il déclare : « Si
vous ne naissez de nouveau, ou ne devenez comme les petits enfants,
vous ne pouvez voir le Royaume de Dieu ». C'est à des hommes
intelligents qu'Il s'adresse en disant cela, non pas en vue de la
abêtir, au contraire, mais de les aider à réaliser leur complète
ignorance des réalités spirituelles.
C'est
là ce qui fait précisément la force de l'homme quand il reconnaît
sa limite et comprend qu'il a BESOIN de Dieu pour connaître Dieu.
C'est à ce moment précis que peut se déclancher en lui le
phénomène de la foi par lequel il s'apercevra qu'il possède en lui
une porte de sortie vers le monde spirituel de Dieu.
Qu'il
ouvre simplement cette porte et la lumière lui parviendra d'en-haut
en éclairant d'une indéfinissable clarté le domaine de sa
conscience et de sa pensée. La foi forte et équilibrée d'un vrai
croyant a souvent fait trembler la logique humaine, c'est un genre de
folie dans le sens positif du terme mais qui révèle que la
découverte des valeurs spirituelles peut avoir un impact
extraordinaire sur l'existence d'un individu.
Jésus
dit qu'un sarment ne peut rien faire de lui-même et qu'il en est
ainsi pour ses disciples qui ne peuvent rien sans Lui. Cela implique
qu'un disciple qui reste attaché à son Maître comme un sarment sur
le cep reçoit en son esprit une force vive qui fera elle-même la
démonstration visible de l'incompréhensible réalité divine.
Jésus est le Cep mais Son Père est le cultivateur
Par
cette expression on peut penser que Jésus souligne l'universalité
de l'action de l'Esprit de Dieu. L'expérience spirituelle n'a jamais
été le monopole de quelque chapelle particulière ni d'aucun
système religieux mais partout, où que ce soit, où il s'est trouvé
un homme cherchant Dieu de tout son coeur et de toute sa sincérité
il est certain que l'Esprit de Vérité, l'Esprit de Jésus, même si
cet homme ne l'a jamais connu sous ce nom là, il est certain qu'Il
s'est occupé de lui.
Ce
que le Père cherche c'est à favoriser le cheminement de Sa pensée
dans le coeur des hommes et à provoquer en eux le désir de Le
connaître. L'Esprit de Dieu rencontre toujours inévitablement
l'esprit de l'homme qui aspire à Le trouver et celui qui trouve Dieu
SAIT qu'il l'a trouvé. Cette connaissance ne se situe pas au niveau
cérébral car il n'est pas toujours possible de fournir une
explication rationnelle de l'exprérience spirituelle.
Il
est vrai que le comportement religieux des hommes n'est pas toujours
raisonnable et qu'il est même parfois franchement décevant. Jésus
parle également de ces sarments stériles que le cultivateur ôte du
cep parce qu'ils ne sont que des parasites. A cet égard il est
certain que le temps et les circonstances ont souvent été la serpe
divine qui finit toujours par trancher et faire disparaître ce qui
n'est pas conforme à la droiture et à la vérité.
L'ébranlement
actuel des systèmes religieux est la preuve qu'on ne peut
indéfiniment défier les lois de l'équilibre et de la vérité
spirituelle. La purification que Dieu opère vise à libérer l'homme
de son formalisme desséchant pour le placer dans la nécessité
d'avoir recours à la SOURCE même de la vie spirituelle.
Même
les croyants sincères doivent subir cette purification, cet
émondage, qui leur permettra d'être encore de meilleurs croyants.
Jésus purifie ses disciples par les paroles qu'Il leur dit.
Il
suffit de lire le récit des évangiles pour savoir comment Jésus a
parfois coupé court à certaines attitudes de ses disciples
incompatibles avec l'enseignement qu'Il leur apportait. Ils ont eu
parfois des idées de grandeur humaine et de gloire matérielle et
d'un mot Jésus leur a montré que le plus grand était celui qui se
mettait au service des autres (Matthieu 20/ 26).
Une
autre fois ils étaient « saintement » indignés de
l'inhospitalité des Samaritains à l'égard de leur Maître et ont
demandé vengeance contre. Mais Jésus les a sévèrement repris sur
leur comportement mental et leur agressivité (Luc 9/ 55).
Pierre
s'est imaginé un jour devoir défendre son Maître par l'épée et
il le faisait dans un sentiment de sincère dévotion mais nous
savons ce que Jésus a dit à ce sujet dans Matthieu 26/ 52.
On
pourrait ainsi citer bien d'autres exemples où le Seigneur a eu
l'occasion de redresser et d'émonder des pousses parasitaires afin
de bien dégager les valeurs spirituelles inspirées par l'Esprit de
Vérité d'avec les jaillissements malencontreux et stériles des
réflexes humains non éclairés ni contrôlés par l'Esprit.
Le Cep, les sarments, les fruits.
Il
est effarant de voir combien l'homme est habile à compliquer son
existence et à enchevêtrer les chemins si simples de la foi. Tout
cela vient de ce qu'il veut courir avant de savoir marcher, il veut
trouver avant de chercher, et comprendre Dieu avant de s'approcher de
Lui.
La
venue de Jésus a simplifié à l'extrême le chemin qui mène à
Dieu en montrant aux hommes qu'ils avaient TOUS un accès direct et
sans intermédiaire au Royaume de Dieu. Il leur suffit pour cela de
le vouloir de tout leur coeur et de ne pas prétexter l'indifférence
générale pour se tenir à l'écart.
Aussi
vrai que le sarment se nourrit du cep, aussi vrai notre esprit peut
se nourrir de la vie surnaturelle de l'Esprit Divin. Les fruits
seront la preuve de la qualité du cep et on ne peut juger autrement
de la qualité d'une vie religieuse.
Un
vrai Dieu ne peut être ni cruel, ni injuste, ni insensible, ni
indifférent aux aspirations profondes de sa créature. Si nous
croyons qu'il est parfois cela ce n'est que le dieu de notre
imagination ou de notre déraison. Nous sommes tous imprégnés de
cette vérité qu'un Vrai Dieu doit être Bon, Juste et Parfait,
seulement nous ne pouvons vraiment le SAVOIR qu'en nous lançant
résolument dans l'expérience de la foi.
Si
nous sommes des croyants nous n'avons pas à essayer de démontrer
par des explicaitons que notre religion est vraie car chacun croit
que la sienne est la seule vraie. Nous devons sortir de cette
attitude simpliste et puérile et comprendre que nous avons affaire
avec un Dieu VIVANT et que la vie elle-même peut seule garantir la
validité de notre comportement religieux.
Ce
n'est ni à ses dogmes, ni à ses doctrines, qu'on reconnaitra un
vrai croyant, un disciple de Jésus, mais à ses FRUITS.
Les fruits de l'Esprit
N'oublions
pas d'abord qu'un fruit doit se développer pour atteindre la
maturité et qu'il n'est pas question d'attendre d'un croyant qu'il
soit soudainement parfait. Mais ce qui est vrai c'est qu'il doit
constamment tendre à le devenir en sorte que l'on trouve chez lui de
plus en plus les preuves de la vie divine qui circule en lui. Ces
preuves nous sont données dans l'Epître aux Galates 5/ 22.
si
quelqu'un veut savoir où est la vérité c'est très simple, elle
est là :
AMOUR,
JOIE, PAIX, PATIENCE, BONTÉ, BIENVEILLANCE, FIDÉLITÉ, DOUCEUR, ET
MAÎTRISE DE SOI.
Qui
pourra critiquer ces choses et dire qu'elles ne sont pas de Dieu ?
Seulement prenons bien garde de ne pas chercher ces choses dans les
autres avant de les rechercher pour soi-même. Mon Dieu et ma
religion seront vrais dans la mesure où JE porterai ces fruits
divins.
Dieu
est prêt à nous aider chaque jour pour cela et tout ce que nous
demanderons en vue de cela par la prière nous sera accordé.
23/
11/ 1969 Samuel
GUILHOT
Je suis saisie par la profonde actualité de ce message. Merci de l'avoir ainsi transmis.
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